Mélenchonistes
La France insoumise, combien de légions ? Radiographie des bastions des électeurs Mélenchon
Selon les chiffres de Kantar Public, La France Insoumise, bien que gagnante de quelques sièges à l'Assemblée, ne serait en tête dans aucune des régions de France...
Atlantico : Alors que les élections législatives approchent, Jean-Luc Mélenchon cherche à mobiliser son électorat en durcissant le ton, comme il a été possible de le voir avec Bernard Cazeneuve. Mais qu'en est-il aujourd'hui, de la répartition sur le territoire de l'électorat visé par Jean-Luc Mélenchon? Est-elle uniforme, ou bénéficie, au contraire, de zones de force plus importantes ?
Eddy Vautrin-Dumaine :Pour contextualiser, il faut avant tout avoir en tête que les candidats de la France insoumise sont aujourd’hui crédités d’environ 12% des intentions de vote au niveau national. Cela correspond à environ 20 à 30 sièges l'Assemblée nationale. C’est modeste, même si suffisant pour créer un groupe.
Quelle étude peut-on faire de cet électorat "d'ultras" que recherche Jean-Luc Mélenchon? Quelles sont les catégories représentés, en termes sociaux, d'âge, et en termes territoriaux ?
On entend souvent dire que Jean-Luc Mélenchon est le candidat des jeunes et des catégories populaires. 2 points viennent contredire fortement ce constat.
Chez les moins de 35 ans, selon les chiffres que avons publiés hier soir et qui concernent les prochaines élections législatives, ces derniers voteraient d'abord pour un candidat de La République En Marche, à 26%, ensuite pour un représentant du FN, à 21%, et ensuite pour un candidat de La France Insoumise à 18%.
Deuxième élément : concernant le vote ouvrier, ou le vote des « catégories populaires », les Français que nous avons interrogés voteraient aux prochaines législatives d'abord pour le Front National, à 30%, ensuite pour La République En Marche, à 23%, et enfin pour la France Insoumise à 15%.
Disons les choses clairement : aux prochaines élections législatives et comme ce fut le cas lors du 1er tour de la présidentielle, la France insoumise n’est ni le parti des « jeunes », ni le parti des classes populaires.
Néanmoins, lorsque l'on regarde la structure du vote de France Insoumise (dans la perspective des législatives), on voit que sur 100 électeurs de FI, la part des moins de 35 ans est (la) plus importante. On en aurait 34, contre 20 pour La République En Marche, dont les votants se répartissent toutefois de manière relativement homogène en fonction de leur âge. Chez les électeurs de la France Insoumise en revanche, on observe une vraie courbe décroissante en fonction de l’âge des répondants. Cela explique ainsi que seulement 12% des 65 ans et plus déclarent voter pour un candidat de la France insoumise aux prochaines élections législatives.
Que représente la carte de force du vote Mélenchon ? Quelles sont les dimensions historiques permettant de tracer une filiation avec ce le vote vers la France Insoumise ?
Ce qui est certain, c'est que l'électorat communiste qui était important au sein des catégories populaires ne correspond pas aujourd’hui à ce nous observons dans l’analyse du vote Jean-Luc Mélenchon ou France insoumise dans la perspectives des prochaines législatives. Aujourd'hui, on constate, comme je l’ai déjà dit, que les catégories populaires disent d’abord vouloir voter pour un candidat du Front National, puis pour LREM, et enfin pour un candidat de la France Insoumise.
A cela s’ajoute un autre clivage important à avoir en tête entre l'électorat de France Insoumise et l'électorat communiste : celui de l’âge. Il existe aujourd’hui une réelle faiblesse de Jean-Luc Mélenchon et des candidats de la France insoumise et celle-ci se trouve chez les plus de 65 ans qui ont peu voté pour lui à la présidentielle et qui semblent peu prêts à le faire pour les prochaines échéances électorales, alors même que c’est un électorat qui d’ordinaire se mobilise davantage que la moyenne des Français.
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