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François Hollande ou l'apothéose de l'Etat-mensonge.
François Hollande ou l'apothéose de l'Etat-mensonge.
©Reuters

Chronique du pot aux roses

L'actuel président de la république française est un menteur pathologique qui a construit son moi sur la dissimulation. Elle est chez lui un mode de fonctionnement permanent, en politique comme dans sa vie privée.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 - Ceci n'est pas un pot à l'eau de rose

Mais avouons que l'anecdote d'un président jurant sur la tête de ses enfants à son ex concubine qu'il ne fait pas venir sa nouvelle conquête à l'Elysée alors que des photographies démontrent immédiatement le contraire laisse songeur.

Oui, il faut s'y résoudre, l'actuel président de la république française est un menteur pathologique qui a construit son moi sur la dissimulation. Elle est chez lui un mode de fonctionnement permanent, en politique comme dans sa vie privée. Pas un seul sujet n'échappe à la pratique systématique du double langage : le chômage, les impôts, la diplomatie, les scandales à répétition qui frappent son entourage, le budget, l'Europe, etc.

Le problème est que, de proche en proche, tout l'appareil d'Etat est gangrené par ce mauvais exemple et qu'il pourrit par la tête.

Prenons les derniers chiffres de la croissance et des déficits publics. Pour tenter de duper une énième fois Bruxelles, Berlin et Francfort, le gouvernement prétend que les choses vont en s'améliorant. En réalité, les recettes des impôts sur le revenu et les sociétés fondent dangereusement et le facteur principal qui contient pour le moment cette dérive est la baisse circonstancielle des taux d'intérêt qui réduit le coût du refinancement de la dette. En 2014, les recettes fiscales nettes seront inférieures de 11,5 milliards aux prévisions de la loi de finances initiale. Sur ce total, plus de la moitié (6,1 milliards) sont imputables à l'impôt sur le revenu, soit un recul de 8 % par rapport à l'estimation d'origine. Ce phénomène se produit pour la deuxième année consécutive : l'écart avait atteint près de 5 milliards en 2013. Le problème a donc toutes les apparences d'un fait structurel.

Pour s'en sortir, l'Etat joue du fusil à un coup (de pompe). Il empoche discrètement une partie du bénéfice de la divine surprise de la baisse des prix de l'énergie en augmentant la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Les quelques centaines de millions d'euros qui permettent d'afficher un déficit en très léger recul proviennent justement de cette taxe. Mais, du coup, les consommateurs ne tireront qu'un bénéfice réduit de la nouvelle configuration du marché pétrolier ce qui va limiter l'effet d'entraînement sur l'activité générale.

En réalité, le régime "hollandais" démontre à nouveau son incroyable capacité à détruire de la richesse. Alors que, par un concours de circonstances inenvisageable il y a encore trois mois, la France bénéficie d'une baisse concomitante du prix du brut, des taux d'intérêts et de l'euro, le regain économique qui devrait en résulter fortement et rapidement montre à peine le bout de son nez. Les anticipations des agents sont au gris sombre et nul ne souhaite investir alors que la fiscalité atteint des niveaux spoliatoires.

Le reflux du prix des matières premières et de la rémunération à taux fixe des capitaux a même tendance à convaincre de nombreux épargnants que la solution du bas de laine, sous forme de comptes courants ou assimilés, est aujourd'hui le placement le moins risqué. Dans un environnement déflationniste, ce recul est en effet sans grande conséquence sur la préservation de leur richesse. Comme Russes, Arabes à pétrole et autres exportateurs de matières premières sont aussi des clients de nos industries, notamment de celle du luxe, il n'est pas dit que ces baisses soient d'aussi bonnes nouvelles que cela.

Mais l'essentiel pour Hollande & Co est d'enfumer nos partenaires européens, d'avoir une année de répit en différant encore une fois les réformes vitales pour notre avenir. C'est la même logique qui est à l'oeuvre avec la loi Macron de soi-disant libéralisation de l'économie. Les mesures qu'elle contient sont de mini réformettes destinées à distraire l'Union européenne. Cinq dimanches ouvrés en plus dans une dizaine de zones touristiques ne sont certes pas à même de sortir la France de l'ornière. Quant aux projets sur les professions réglementées, ils sont déjà en phase de détricotage.

De faux-semblants en demi-mesures, l'Etat mécontente tout le monde. Les députés socialistes sont réticents à voter ces quelques jours d'ouverture commerciale supplémentaire. Une action molle et dissimulée finit par provoquer autant de résistance qu'une ferme réforme. Le mensonge généralisé conduit au surplace car il engendre la suspicion partout et affaiblit toute légitimité, y compris aux yeux de ceux qui le colportent.

2 - Quand le politiquement correct et la laïcité s'auto dévorent

Les organisateurs de l'exposition Exhibit B ne s'attendaient pas à ça : les ultras de la négritude leur en veulent de montrer des noirs en cage pour dénoncer le racisme. La bien-pensance finit par alimenter ce qu'elle prétend combattre en ravivant sans cesse des feux mal atteints. Et elle pousse à l'hystérie des indignés professionnels qui s'offusquent pour exister. On en rirait jaune - si je puis me permettre-, comme de ces cartes postales toutes noires des années 1970 légendées "combat de nègres dans un tunnel" qu'on ne pourrait plus vendre aujourd'hui, des têtes de nègres bannies des pâtisseries, de Banania et Tintin au Congo menacés et des enseignes du 18ème siècle dénoncées dans les musées.

Au même moment, les crèches de Noël sont priées de déguerpir fissa des bâtiments publics. Fort bien, mais il faudra veiller à ce que la mairie de Paris ne célèbre plus chaque année dans ses salons d'apparat le ramadan sous prétexte qu'il s'agit d'un événement culturel ; que d'autres édifices municipaux, en banlieue ou en province, ne s'illuminent pour Hanoucca ou que les édiles ne se joignent plus au défilé de Ganesh dans certaines cités.

L'intolérance des grands principes et des bons sentiments ne connaît pas de limite car elle n'a pas le moindre sentiment de honte. Les nazis se cachaient pour perpétrer leurs pires crimes mais les bûchers de l'inquisition étaient installés au coeur des villes.

A lire de l'auteur de cet article : "Français, prêts pour votre prochaine révolution ?", de Serge Federbusch, publié chez Ixelles, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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