Comment l'obsession française de la fiscalité punitive détruit des emplois et fragilise les plus faibles<!-- --> | Atlantico.fr
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L'ISF est le principal obstacle au développement économique de la France.
L'ISF est le principal obstacle au développement économique de la France.
©Flickr

Revue d'analyse financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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L'impôt de solidarité sur la fortune va rapporter à l'Etat cette année un montant record. Ses recettes vont s'élever à 5,3 milliards d'euros, soit 640 millions de plus qu'attendu, ont commenté avec beaucoup de satisfaction la plupart des médias. 

Rebondissant sur cette nouvelle, on a assisté à une campagne de "cagnoting" lancée par des irresponsables. Elle signifie que quand l’Etat se retrouve avec des recettes fiscales supérieures à ce qui était escompté, il faut inventer immédiatement une nouvelle idée pour dépenser l’argent récolté !

C’est pourquoi la soi-disant cagnotte va être utilisée, dans le cadre du projet de loi de Finance rectificative, pour réduire l’impôt sur le revenu de 3,7M ménages et faire échapper 1,9M de ménages du paiement de tout impôt sur le revenu. Le gouvernement s’est bien évidemment félicité de cette mesure au nom de "la justice". Il devient donc "juste" pour certains de ne pas payer un centime d’impôts. Cela signifie que ceux qui en payent sont sanctionnés. Tout cela relève d’une idéologie dépassée et d’une méconnaissance terrible du fonctionnement de l’économie. Tous les ménages devraient au contraire acquitter une contribution même très modeste à l’impôt sur le revenu.

Tout cela ne serait pas très grave si l’ISF n’était pas devenu aujourd’hui le principal obstacle au développement économique de la France. Nous sommes le seul pays en Europe à utiliser cet impôt. Il fait fuir depuis de nombreuses années des décideurs et des investisseurs qui eux savent prendre des risques pour créer des emplois. Les élites de notre pays veulent ignorer que l’ISF participe largement à la création du chômage et détériore le niveau de vie de ceux qui sont les plus vulnérables. On ne pourra pas "inverser la courbe du chômage" si l’exil des talents qui n’est plus contesté par personne s’accélère encore.

En Californie, on dénombre maintenant 75 000 français dont certains font des réussites exceptionnelles qui auraient été impossibles en France. Parmi eux on peut citer Jean Baptiste Rudellefondateur de Criteo, qui est maintenant côté en bourse, Renaud Laplanche, fondateur de Lending Club, une des premières sociétés de "peer to peer lending", Frédéric Laluyaux, fondateur de Anaplan, un des grands du "Big Data" aux Etats-Unis etc...

En Suisse, 2000 familles françaises sont devenues résidentes. Selon les études citées par Michel Rousseau, président de la Fondation Concorde, elles détiendraient 60Md€. Or la Suisse ne représenterait que 16% des français résidant à l’étranger. On peut donc estimer à environ 360Md€ le montant des capitaux qui se sont exportés en dehors de France au cours des vingt dernières années. C’est un incroyable gâchis dont le monde politique gauche et droite confondue ne semble pas avoir vraiment conscience.

En Belgique, le maire d’Uccle, ville très proche de Bruxelles, se félicite tous les jours de l’arrivée de nombreux français. Pour lui c’est merveilleux, ils achètent des maisons, font travailler beaucoup de monde et investissent !

L’ISF est donc devenu un impôt totalement stupide reposant sur une idéologie répandue au terme de laquelle "faire payer les riches permet d’améliorer le sort des plus pauvres". En fait, c’est un impôt qui exonère les collectionneurs de tableaux anciens et frappe désormais le cadre moyen qui à force de travail et d’épargne ayant déjà supporté l’impôt a réussi à acheter un appartement de 4 pièces à Paris pour lui et ses enfants.

La suppression de l’ISF ferait en sorte que les 800 industriels français qui quittent le pays chaque année recommencent à espérer dans leur pays et décident d’y investir de nouveau. Cela permettrait d’enrayer l’hémorragie de patrimoines et de cerveaux qui entraine chaque année un manque à gagner de 7 à 8Md€ de recettes fiscales pour l’Etat. Cela donnerait enfin un signe de confiance à tous les jeunes qui entreprennent, qui osent et qui prennent des risques…

Dans l’immobilier, on commence à s’apercevoir que la politique de Cécile Duflot, ex ministre du Logement, a accentué la paralysie du marché et débouché sur un effondrement des mises en chantier de logement. Les victimes désignées par la loi ALUR sont bien évidemment ceux qui cherchent à se loger et qui ne le peuvent pas.

Pour les emplois à domicile, une aide d’urgence est maintenant prévue pour enrayer la chute des emplois déclarés à domicile.

Pendant de temps-là, le président de la République invite ses amis à l’Elysée à venir regarder le premier match de l’équipe de France de football en buvant du champagne aux frais de tous les sanctionnés qui payent des impôts. Le Premier ministre lui s’est déplacé en cortège officiel pour aller écouter les Rolling Stones au Stade de France, là encore à nos frais.

Worldline est au centre du marché des paiement mobiles

Heureusement, il reste en France quelques raisons d’optimisme. L’introduction en bourse de Wordline, filiale d’Atosen, en est une. La société est spécialisée dans l’ensemble des services nécessaires pour faire fonctionner les paiements électroniques. L’ensemble du secteur évolue très rapidement au gré des alliances qui se font et se défont.

En Europe, le marché de la carte de paiement devrait connaître selon la Société Générale une croissance 2013-2015 de 5 à 8%. Le marché du porte monnaie électronique devrait atteindre selon le Gartner Group, dans le monde le montant de $235.4 billion en 2013, une progression de 44% par rapport aux  $163.1 billion de 2012. Il est cependant difficile d’après Morgan Stanley de prévoir le modèle de développement qui va gagner.

Dans le monde, Apple et Google sont en train de transformer nos smartphones en terminaux de paiement pour éliminer Visa et Mastercard du paysage.

PayPal menace les banques classiques et les opérateurs téléphoniques qui veulent eux aussi une part du marché. Dans ce combat de titans, il est probable que Visa’s et MasterCard’s devraient arriver à se défendre dans tous les scénarios.

En France,  le mobinaute accède à internet via 3G ou 4G et règle de plus en plus ses achats avec des solutions de paiement dédiées. Les offres sont soit développées par des opérateurs téléphoniques comme Buyster (Orange,SFR, Bouygues qui est toutefois en voie de dissolution, chacun des partenaires reprenant sa liberté).

Les banques sont également actives, comme Paylib dans le porte monnaie électronique (Société Générale, BNP, La Banque Postale) ; Kwixo qui est censée être une alternative à Paypal (Crédit Agricole, LCL) ; S Money qui est système de paiement à partir d’un téléphone (Banque Populaire Caisse d’Epargne) ; Pay2You est une des meilleures solutions lancée dans le domaine P2P en France (Credit Mutuel Arkema) ; Fivory (Crédit Mutuel CIC).

Les distributeurs proposent aussi à leurs clients des solutions notamment : Leclerc avec la solution Flashiz rachetée par Fexco et BNP/Cetelem ; Auchan avec Flash and Play.

Dans cet environnement très compétitif, Worldline, filiale d’Atos, est en mesure de proposer des solutions à tous les acteurs de ce marché. Elle a le bon profil et la bonne taille au bon moment. Ses concurrents sont nombreux mais ils ne proposent pas un ensemble de solutions aussi étendu.

En France, les sociétés sont : TSYS, B2Bill, Ingenico; En Gtrande Bretagne : Worldplay, Barclays card, Vocalink, Sage Payment, TSYS, Global Payment, FIS, First Data ;

En Allemagne : Wirecard, B+S;Concardis, First Data, TSYS, Ingenico, Equens ;

Aux Pays Bas : Equens, Fortis/First Data, Ogone;

En Espagne : Global Payments, EVO, TSYS, Ingenico;

En Italie :SIA, First Data, Equens.

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