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Ces Britanniques qui vivent en France et préféreraient rester ici que rentrer dans une Grande-Bretagne qui aurait quitté l’Union européenne
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Revue de blogs

Des millions de Britanniques profitent du privilège européen de la libre circulation et résidence. Ceux qui se sont installés en France sont inquiets. Au point de parfois vouloir devenir français.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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A quelques jours du référendum en Grande Bretagne, des choses étranges se passent en Europe. Une Anglaise décontenancée raconte sur son blog : "Je viens juste d'accepter une offre pour ma maison de quelqu'un qui vit à Bruxelles, et on m'informe que sa banque à Bruxelles ne permettra pas à l'argent de quitter Bruxelles avant le référendum. Il a signé une promesse d'achat et versé une avance. Mais c'est n'importe quoi...n'est-ce pas???"

Mlaheureusement, on ne sait pas et les 200 000 (estimation) Britanniques installés en France se perdent en questions sans réponses sur leurs très nombreux blogs. Que se passera-t-il si le Royaume vote le schisme ? Pour leur gîte en Dordogne ou en Minervois et ses revenus ? Pour les équivalences de diplômes ? Pour le permis du camping-car ? Ils en veulent aux compatriotes restés sur l'île. Helen est devenue très européenne en France.“Je vis près de Ypres, un endroit du monde ravagé par la première guerre mondiale, la der des der, et l'UE a une importance particulière pour les gens icI Ils ne comprennent pas ça au RU, parce qu'ils n'ont jamais été occupés." Steve Peers se voit en dindon d'une énorme farce : Il est probable que les expatriés britanniques sur le Contenu seront les oeufs qui doivent être cassés pour faire l'omelette de ces politiques britanniques qui ne veulent pas vivre à côté de Roumains".
The Local, le blog-gazette des Brits en France résume l'amertume de ses lecteurs."La campagne 'Leave' (Partir) a jusqu'ici réussi à créer la vague impression que vous pouvez restreindre l'immigration vers la Grande Bretagne sans des mesures équivalentes pour les Britanniques qui veulent déménager à l'étranger.(...). Les Britannniques sur le continent sont des expats'. Les Européens en Grande Bretagne sont des immigrés. Malheureusement pour les diplomates britanniques qui seront chargés d'interpréter la volonté du peuple dans les négociations, les lois internationales ne font pas ce genre de distinctions. (...) 100 000 ouvriers bulgares immigrés ont la même valeur que 100 000 retraités britanniques expatriés et brulés de coups de soleil". 

La grande inquiétude : la retraite

Les retraités sont  les plus inquiets, et ils sont le gros des troupes installées en France. A l'heure actuelle, on peut même trouver un blog nommé "Pensioners (retraités) Debout!" Jusqu'ici, ils peuvent la toucher et utiliser les services de santé grâce à des accords bilatéraux. Mais demain? Autre cauchemar : et si la livre Sterling perdait de sa valeur, comme elle devrait le faire selon les pronostics en cas de Brexit ? NimrodCain lutte contre la panique montante : "Je vis et travaille en France depuis 1981. La plus grosse partie de ma retraite est française. Que vont-ils faire ? M'embarquer dans un fourgon noir et me déporter ?"  The Connexion veut rassurer : en cas de Brexit, les négociations peuvent prendre des années, rien ne presse.

A l'idée de devoir repartir au Nord, une solution drastique commence à poindre au fil des commentaires : Nick et Graham disent avoir pris une grande décision, ils vont demander à devenir français. Une procédure qui peut prendre 5 ans, mais qui évitera à terme la perspective de faire la queue chaque année pour un renouvellement de carte de séjour.

Si certains en France votent pour le Brexit, ils ne s'en vantent pas. C'est plus au sud, en Espagne, que d'autres expatriés et retraités font des 'coming out' virulents : Cheeky :"En fait, je suis l'un de ceux qui vivent en Espagne. Est-ce que cela a pesé sur ma décision quand j'ai voté par correspondance ? Pas du tout. Je suis Anglaise, née et élevée en Angleterre et j'aime mon pays. Le fait que je ne pouvais plus me permettre d'y vivre à cause de ma misérable retraite, à cause de ma santé, qui avait besoin d'un climat plus chaud, à cause de ma maison, qui était entourée par (oui, vous avez deviné) des immigrés. Aucune de ces raisons, meme si je n'ai pas d'enfants ou d'héritiers, n'a affecté l'amour que j'ai pour mon pays. J'ai posté mon bulletin de vote par correspondance hier et J'AI VOTE POUR QUITTER L EUROPE" .

Et sur la presse locale du Sud-Ouest, on peut aussi trouver quelques Français qui l'approuvent, méchamment : Pic 631 "Ils peuvent repartir , on ne leur a pas demandé de venir .... Ils ont fait monter le coût de l'immobilier que les Français ne peuvent plus se payer ! S'ils repartent , l'immobilier baissera ...."

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