Au Venezuela, il y a si peu de nourriture disponible que l'on commence à manger les animaux des zoos<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Des Vénézuéliens font la queue pour essayer de trouver à manger dans un supermarché.
Des Vénézuéliens font la queue pour essayer de trouver à manger dans un supermarché.
©

Revue de blogs

Comment les Vénézuéliens vivent-ils en manquant de tout, et surtout de nourriture et de médicaments, à deux pas de fabuleuses réserves de pétrole ?

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

Voir la bio »

Cette photo d'un lion affamé dans un zoo du Venezuela (de Carlos Jasso pour Reuters) a fait le tour du monde et a soudain rappelé que le Venezuela, malgré toutes ses ressources pétrolières, a toujours plus faim. La crise alimentaire est si aiguë que dans les zoos, on dénombrerait déjà 50 animaux morts de faim (des félins sont parfois nourris de courges et de mangues faute de budget). Par ailleurs, les animaux, dont un éléphant et un cheval, ont été abattus pour leur viande. Quant à un bison du zoo de Caracas, une photo sur Twitter le montre déjà entouré de charognard.

Du côté des humains, les réseaux sociaux venezueliens commencent à ressembler à un film de science-fiction et de guerilla urbaine provoqué par les pénuries. Début aout, Marianna Diaz a posté cette photo sur son compte Facebook.

"Devinez le prix. Indice: ‪#‎Venezuela‬ (Le tout a couté environ dix dollars. Le problème: le salaire mensuel minimum est de quinze dollars.)" 

Aquiles commente : 'Par les temps qui courrent, c'est de la pornographie alimentaire'. 

 Le 2 aout, Marianna signale aussi qu'il n'est plus possible de téléphoner à l'étranger car l'Autorité des telecom ne paie plus les opérateurs étrangers depuis belle lurette. Sur Twitter, une internaute assure qu'elle a pu se procurer des couches pour bébés auprès d'un...pharmacien de Miami, qui accepte de les envoyer à Caracas par des moyens mystérieux. Il est pratiquement impossible de prendre un avion si on ne possède pas de dollars. Les lignes aériennes étrangères préfèrent des avions vides à des billets payés en Bolivar, la monnaie locale folle et son inflation à plusieurs chiffres.

Francsco Urreiztietachronique sur son compte la vie quotidienne au Venezuela par temps de faim. Au grè des choses vues, voici une publicité pour un voyage organisé en Colombie, l'Eldorado, pour aller faire les courses...

Sol Rojas a vu un camion de poulets vivants attaqué sur une route et aussitôt vidé. Et aussi des chiens abattus et dépecés à même le trottoir.

Caricature de Pinvilla sur La Voz

Si les émeutes de la faim ou des médicaments sont quotidiens, il est par ailleurs interdit d'en parler, comme du cours du jour du dollar, seule monnaie qui puisse vous sauvez.  Sur son blog, Marianne parle de 'cette terrible sensation d'asphyxie'', alors qu'elle cherche des oeufs dans toute la ville.

"J'achète mes oeufs à un quelconque vendeur de rue. Ce n'est pas toujours le même, mais parfois si. (un lieu de vente précaire, (...) son horaires ni stabilité, sans garantie aucune pour la transaction. Je ne sais pas s'il sera là la semaine prochaine, lui ne sait pas s'il aura des clients ce jour -là ou si une moto roulera sur ses oeufs à 200 à l'heure sans un regard. (..) La survie du vendeur d'oeuf dépend de la volatilité des mesures politiques prises par un gouvernement véléitaire. Peut-être pourra-t-il ce jour-là vendre ses oeufs à un supermarché, ou bien dans la rue, ou alors la Garde Nationale déboulera et sequestrera ses oeufs comme marchandise illégale. Il n'a de contrôle sur rien. Vivre au Venezuela est comme naviguer dans un diagramme de Venn. Un système légal, complexe, est fait de logique et d'illogique. Il ne faut pas tuer, ne pas voler, ne pas publier le cours du dollar au marché noir. (...) On ne sait pas si tu finiras en prison parce que  tu as tué vingt personnes ou bien parce que tu as revendu un kilo de farine."

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !