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Yemen : Amnesty International dénonce des "crimes de guerre" dans des prisons
©Ahmad AL-BASHA / AFP

Témoignages

Dans un nouveau rapport publié ce jeudi 12 juillet, l'organisation Amnesty International dénonce actes de tortures, disparitions forcées ou encore violences sexuelles dans des prisons au Yémen.

Amnesty International a publié un nouveau rapport dénonçant des disparitions forcées, des actes de torture ou encore des violences sexuelles dans des prisons au Yémen. Des "violations flagrantes" des droits de l'Homme qui peuvent être "assimilées à des crimes de guerre" selon l'organisation. Des actes qui se tiendraient dans des sites de détention secrets gérés par les Emirats arabes unis (EAU) dans le sud du pays (les EAU sont engagés dans la coalition dirigée par l'Arabie saoudite engagée dans le conflit au Yemen depuis 2015).

Déjà en juin 2017, l'agence de presse Associated Press (AP) avait révélé l'existence au Yemen d'au moins 18 sites de détention relevant des Emirats arabes unis et parlait déjà de disparitions et de cas de torture. Des révélations à l'époque démenties par Abou Dhabi.

Pour soutenir ces accusations, l'ONG a enquêté "sur les cas de 51 hommes détenus par ces forces entre mars 2016 et mai 2018…La plupart des cas concernaient des disparitions forcées et 19 de ces hommes sont toujours portés disparus" peut-on lire dans le rapport.

L'ONG livre ainsi des témoignages édifiants, dont un d'un ancien détenu qui assure avoir "vu des choses" qu'il ne "souhaite plus jamais revoir". " Dans cet endroit, vous ne voyez même pas le soleil,, Ils portaient toutes sortes d'accusations [contre moi]. Ils ont commencé à me frapper... Puis, une nuit, ils m'ont relâché en m'expliquant qu'ils m'avaient confondu avec quelqu'un d'autre... " Il y a eu erreur sur la personne, désolés. " C'était comme s'ils ne m'avaient rien fait, après toute la souffrance causée par les décharges électriques" explique-t-il. Ou encore ce témoignage de la sœur d'un homme disparu fin 2016 disparu : "Nous n'avons aucune idée de l'endroit où il se trouve, Dieu seul sait s'il est encore en vie. Notre père est mort de chagrin il y a un mois. Il est mort sans savoir où se trouvait son fils".

Si l'objectif déclaré des Emirats arabes unis de leur implication est la lutte contre le terrorisme, Amnesty International par le voix de Rawya Rageh assure à RFI que cela peut aussi fournir un prétexte pour arrêter les opposants et les critiques de la coalition. 

" Dans la plupart des cas, ces arrestations sont menées sous couvert d’opérations de lutte contre le terrorisme. Ce que nous avons mis au jour dans notre enquête, c’est que très souvent, ces arrestations sont arbitraires. Les gens sont détenus pendant de longues périodes sans qu’aucune charge ne leur soit signifiée. Nous avons aussi relevé des arrestations de personnes critiques de la coalition et notamment des journalistes, des militants, mais aussi des combattants et des volontaires qui au départ ont aidé la coalition à combattre les forces Houthis, mais qui sont aujourd’hui perçus comme une menace potentielle par les Émirats arabes unis et leurs alliés dans le sud du Yémen. Nous avons pu parler à d’anciens détenus qui ont dépeint un tableau très sombre, avec des violences, des agressions, des pratiques terrifiantes de tortures, des simulacres de noyade, des décharges électriques, des violences sexuelles, des viols, des obligations de se mettre tout nu et de subir des fouilles rectales." Explique-t-elle.

Lu sur RFI

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