Saint-Etienne : un deuxième élu accuse Gaël Perdriau et son entourage de chantage ; un adjoint au maire de la ville démissionne<!-- --> | Atlantico.fr
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Samy Kéfi-Jérôme, adjoint au maire, annonce avoir pris congé de ses fonctions après de nouvelles révélations concernant le chantage à la sextape à Saint-Etienne.
Samy Kéfi-Jérôme, adjoint au maire, annonce avoir pris congé de ses fonctions après de nouvelles révélations concernant le chantage à la sextape à Saint-Etienne.
©AFP

Sexe, mensonges et vidéos

Soupçonné d'être impliqué dans un scandale politique, Samy Kéfi-Jérôme, adjoint au maire de Saint-Etienne, annonce avoir pris congé de ses fonctions. Un élu d’opposition de gauche a affirmé sur France Info qu’en 2020, un proche de Gaël Perdriau l’a informé qu’il avait été filmé à son insu, l’accusant d’influencer les électeurs dans son bureau de vote.

Samy Kéfi-Jérôme, un des adjoints du maire LR de Saint-Etienne mis en cause dans l'affaire de chantage politique à la sextape qui secoue la ville depuis fin août, a annoncé vendredi à l'AFP avoir démissionné de ses mandats à la ville et à la métropole de Saint-Etienne.

« J'ai présenté ce matin ma démission de mes mandats de conseiller municipal et conseiller métropolitain » à la préfète de la Loire « et j'en ai informé Monsieur le maire », écrit l'adjoint municipal à l'éducation dans un communiqué transmis à l'AFP.

Gaël Perdriau, le maire LR de Saint-Etienne, avait quant à lui annoncé jeudi se mettre en retrait de ses fonctions de président à la Métropole.

La rédaction de Mediapart est à l’origine des révélations dans cette affaire. A la fin du mois d’août, Mediapart a révélé que Gaël Perdriau et son directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, se seraient livrés à un chantage à la vidéo intime auprès de l’élu centriste Gilles Artigues. Ce catholique pratiquant, proche de la Manif pour tous, aurait été filmé à son insu lors d’un massage érotique prodigué par un travailleur du sexe – et organisé par le clan Perdriau – dans une chambre d’hôtel parisienne, début 2015. L’objectif était de le faire chanter et de nuire à son ambition politique.

Un autre élu se plaint d’avoir été victime des mêmes pressions, selon des informations de Libération.

Même si cela ne concerne pas des images intimes, l’équipe du maire de Saint-Etienne aurait menacé d’utiliser une vidéo tournée à l’insu de l’élu de gauche Ali Rasfi pour mettre à mal sa carrière politique selon France Info, qui révèle l’information ce vendredi.

L’histoire remonte au 15 mars 2020, jour du premier tour des dernières élections municipales. Assesseur dans un bureau de vote du quartier populaire de Solaure, Ali Rafsi, par ailleurs candidat sur une liste de gauche, reçoit plusieurs SMS de Mohamed Ghoulam, chargé de mission dans le cabinet de Gaël Perdriau. Il affirme à Ali Rafsi qu’il a été filmé « en train d’influencer les électeurs » et le prévient qu’ils n’hésiteront pas « à faire usage de la vidéo » :

«Tu attrape les gens pour leur dire que Perdriau est un escro et que ce n’est pas vrai ce qu’il a fait pour les musulmans et qu’il ne faut pas voter pour lui [sic]», selon le message du proche du maire.

Ali Rafsi ne nie pas avoir échangé avec des électeurs mais rejette toute accusation de tentative d’influencer le vote :

« Le quartier où j’étais assesseur, c’est le quartier de mon enfance, donc bien entendu j’ai rencontré de vieilles connaissances, dans un cadre amical, j’ai pris des nouvelles des uns et des autres, mais j’ai respecté le cadre qui m’astreint en tant qu’assesseur ! Je n’ai pas compris », a-t-il indiqué sur France Info.

Dans la foulée des révélations, Gaël Perdriau a été exclu des Républicains.

Pierre Gauttieri a été remercié par le maire. Vendredi, à la mi-journée, l’adjoint au maire Samy Kéfi-Jérôme a, de son côté, annoncé qu’il quittait ses fonctions de conseiller municipal et conseiller métropolitain.

Jeudi, afin de tenter d’éteindre l’incendie, Gaël Perdriau a annoncé se mettre en retrait de ses fonctions à la tête de la métropole de Saint-Etienne.

Le parquet de Lyon a ouvert, à la mi-septembre, une information judiciaire pour « atteinte à l’intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions », après une plainte de Gilles Artigues.

Libération

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