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Saint-Étienne-du-Rouvray : "L'incarcération ne règle pas tout" affirme Marc Trevidic
©Reuters/Charles Platiau

Danger

L'ancien juge antiterroriste est revenu, pour l'Express, sur le profil du tueur qu'il a lui-même mis examen.

"Adel Kermiche, c'est moi qui l'ai mis en examen." C'est devenu presque une rengaine chez Marc Trevidic, qui avait aussi mis en examen, Larossi Abballa. Pour l'Express, l'ancien juge antiterroriste évoque le tueur de Saint-Étienne-du-Rouvray. "La première fois qu'il a tenté de rejoindre la Syrie, il était encore mineur" raconte-t-il. "La seconde, il était tout juste majeur et j'ai dû émettre un mandat d'arrêt international pour qu'il soit expulsé de Turquie."

"Il était très suffisant. Il disait : 'Libérez-moi, donnez-moi une dernière chance.' J'ai rapidement compris qu'il n'y avait pas de discussion possible. J'avais en face de moi quelqu'un qui était déterminé à repartir" tranche l'actuel vice-président du TGI de Lille. "Je ne pouvais évidemment pas imaginer qu'il tuerait un prêtre dans une église. Son cas est typique de l'individu qui veut partir à tout prix, mais que la justice arrive à retenir. Alors, il se venge en faisant le djihad en France. Kermiche possède un profil hyper inquiétant."

Pour le juge, il faut désormais faire évoluer le cadre judiciaire, face à ces Français dangereux. "Dans ce type d'affaires, il faudrait arriver à les juger très vite. Sinon, cela pose problème car vous mettez des gens en prison pour le danger qu'ils représentent et non pour ce qu'ils ont réellement fait (…)  Entre l'emprisonnement et la libération sous contrôle judiciaire, il n'existe pas de troisième voie. Il faut trouver un outil judiciaire et non administratif. Nous sommes face à des profils atypiques, pour qui le contrôle judiciaire classique ne peut pas marcher."

"L'incarcération ne règle pas tout pour autant" analyse Marc Trevidic, citant le cas de Larossi Abballa. "Je l'avais gardé en détention pendant toute l'instruction. Le tribunal l'a jugé, il a été condamné en septembre 2013 à trois ans de prison dont six mois avec sursis pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme". Puis, il est ressorti et a commis son acte (…) En réalité, tout l'enjeu est de trouver un moyen pour que ces individus ne restent pas dangereux à la sortie."

Lu sur L'Express

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