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Ce régime français qui fascine les Américains : comment être gourmand et (relativement) mince
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Super size me !

Au royaume du king size, les Américains lorgnent avec envie sur la silhouette des Français. Ils s'étonnent de nous voir nous gaver de fromage et de saucisson tout en gardant un poids sensiblement inférieur au leur.

Outre-Atlantique, on considère les Français à la fois comme d'insatiables gloutons et des êtres mystérieusement minces. Un véritable miracle, estiment les Américains, qui peinent à lutter contre l'obésité. Dans un ouvrage publié en février dernier, La science des péchés : la psychologie des septs mortels (et pourquoi ils sont si bons pour vous)Simon Laham met en lumière un paradoxe : "Les Américains ont une attitude ascétique vis-à-vis de l'alimentation, qui les pousse à se restreindre. L'environnement culinaire, au contraire, se compose d'énormes portions de nourriture riches en calories et faciles à obtenir (...) En France, on s'adonne avec plaisir à la gloutonnerie. Mais l'environnement culinaire est structuré de manière à contraindre ces tendances libertines.

Autrement dit, les Américains sont plus soucieux de manger équilibré que les Français, mais leur environnement contrecarre ces efforts. Dans son ouvrage, Simon Laham reprend notamment les mesures relevées par le psychologue américain Paul Rozin, le sociologue français Claude Fischler et leurs équipes. En 2003, Rozin et Fischler ont pesé les portions servies dans les restaurants de Paris et de Philadelphie. En moyenne, ils ont découvert qu'aux États-Unis, les plats étaient 25% plus gros. Cela se vérifie même lorsqu'il s'agit de chaînes comme McDonald's ou Pizza Hut, où l'alimentation est censée être standardisée. En France, une portion de frites de taille "médium" pèse 90 grammes, contre 155 grammes à Philadelphie.

Difficile, pour un Américain, d'échapper à cette profusion de nourriture : même dans les supermarchés, la taille des produits est supérieure d'environ 50%. Dans les livres de cuisine, ce rapport passe à 25%. Résultat : l'indice de masse corporelle des Français est de 24,4, celui des Américains est de 26,6. La taille des portions n'est pas le seul élément qui varie d'un pays à l'autre, le temps passé à table a lui aussi son importance. Les différences culturelles (d'un côté, les fast-food américains, de l'autre les interminables déjeuners du dimanche français) ne disparaissent pas complètement avec la mondialisation : à l'intérieur d'un McDo, on s'attarde toujours plus longtemps à table à Paris (22 minutes) qu'à Philadelphie (14 minutes).

Autre explication pour éclaircir ce que l'on appelle, dans le monde très sérieux de la nutrition, "le paradoxe français" : nous serions plus attentifs aux signaux envoyés par notre corps. Cela peut paraître évident, mais nous arrêtons de manger quand nous n'avons plus faim. Ces signaux "internes", les Américains y sont peu sensibles, se focalisant plutôt sur des signaux "externes" : une assiette vide ou la fin d'une émission télévisée, par exemple. Résultat : malgré une alimentation riche en viande et en fromage, nous sommes relativement peu sujets aux maladies cardio-vasculaires. C'est la conclusion d'une étude menée sur 133 parisiens et 145 habitants de Chicago en 2007.

Le paradoxe français

Ce paradoxe français n'en finit pas de fasciner les Américain(e)s qui, comme Kathleen Zelman, se rendent en France avec l'objectif "de manger comme une Française". Émerveillée devant les étals des pâtisseries, elle a fait un premier constat : "Les Français ne sont pas TOUS minces. Le pourcentage de personnes en surpoids est loin d'être aussi élevé qu'aux États-Unis, mais ils sont en train de nous rattraper." C'est d'ailleurs l'objet de l'ouvrage de Mireille Guiliano, French Women don't get fat (Les Françaises ne grossissent pas), que l'auteur vient de décliner sous forme de livre de cuisine. Traduit en 37 langues, le livre de cette Française expatriée à New York s'est vendu à 2 millions d'exemplaires.

Sommes-nous en train de vivre les derniers jours du "french paradox" ? On en prend en tout cas la direction. Le poids des Français augmente régulièrement depuis les années 90. Aujourd'hui, d'après le GROS (groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids) un adulte sur cinq est en surpoids, contre un adulte sur trois aux États-Unis.

Lu sur Business Insider

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