Merkel : Un humoriste allemand poursuivi pour avoir insulté le président turc<!-- --> | Atlantico.fr
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Angela Merkel en compagnie de Recep Tayyip Erdogan lors du G20 en Turquie en novembre 2015
Angela Merkel en compagnie de Recep Tayyip Erdogan lors du G20 en Turquie en novembre 2015
©REUTERS/Kayhan Ozer/Pool

Censure forcée

Angela Merkel donne le feu vert à la justice allemande suite à une plainte de la Turquie pour un sketch sur Recep Tayyip Erdogan.

Il s'appelle Jan Böhmermann. C'est un humoriste allemand. Fin mars, sur la chaîne publique allemande ZDF-neo, il entonne un poème satirique à l'encore du président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

Résultat : le pays dépose une vingtaine de plaintes à son encontre. Craignant un incident diplomatique avec Ankara, Berlin demande lundi au parquet allemand l'ouverture d'une enquête préliminaire.

Vendredi, Angela Merkel annonce que la décision de traduire le comédien a été entérinée. "La cour aura le dernier mot", a-t-elle déclaré.

Dans le sketch incriminé, retiré depuis par la chaîne ZDF Neo, Jan Böhmermann déclame, devant le drapeau turc et un portrait du président turc (en capture d'écran ci-dessous): "Ce qu'il préfère, c'est baiser des chèvres et réprimer des minorités. Taper des Kurdes, frapper des chrétiens en regardant des pornos d'enfants. Et même la nuit, au lieu de dormir, c'est fellation avec 100 moutons. Oui, Erdogan tout entier est un président avec une petite queue".

Jan Böhmermann explique avoir rédigé ce poème en réaction à une autre affaire : la convocation par le gouvernement turc de l'ambassadeur allemand vis-à-vis d'un autre sketch raillant la Turquie, diffusé sur la chaîne allemande ARD le 17 mars dernier (la chanson "Erdowie, Erdowo, Erdogan", qui pointait du doigt les dérives dictatoriales et le train de vie du président Erdogan).

Si les propos de Böhmermann sont "sciemment insultants", comme le souligne la chancelière allemande, cette dernière a également confirmé que "l'Allemagne va faire le nécessaire pour abroger une partie de son code pénal, qui rend criminelles les insultes à l'encontre des dignitaires étrangers".

En effet, l'article 103 du code pénal allemand prévoit un maximum de 3 ans d'emprisonnement pour "insulte d'une personne privée visant des représentants ou des organes d'un Etat étranger".

Toutefois, la loi rappelle que l'Etat concerné doit porter plainte, et que le gouvernement allemand doit ensuite autoriser l'action en justice, avant de laisser le parquet compétent trancher. Comme ce fut le cas avec ce sketch, Merkel a dû céder. Le climat s'en trouve un peu plus tendu en ce moment entre la Turquie et l'Allemagne, sur fond de coopération entre les deux pays pour limiter l'afflux des migrants en Europe.

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Lu sur la BBC

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