Loi de programmation militaire : l'Etat gaspille 1,2 milliards d'euros <!-- --> | Atlantico.fr
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Le Vigilant, sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE).
Le Vigilant, sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE).
©Reuters

Défense

C'est le coût de la remise en cause des programmes de sous-marins Barracuda et de frégates multi-missions Fremm. L'opération pourrait aussi coûter un millier d'emplois à DCNS.

Les remises en causes des programmes de sous-marins Barracuda et de frégates multi-missions Fremm coûteront à l’Etat jusqu’à 1,2 milliard d’euros et fragiliseront un millier d’emplois, directs ou indirects. Ce sont les conséquences de la loi de programmation militaire à en croire Patrick Boissier, le PDG de DCNS qui s'est exprimé ce mercredi devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale.

Les contraintes budgétaires pèsent sur les finances publiques. DCNS ne pouvait pas y échapper. Par la masse financière d'argent en jeu, DCNS était candidat aux mesures d'économie. S’il a estimé que la loi de programmation préserve l’essentiel, Patrick Boissier n’a pas caché l’ampleur des conséquences sur « ses » grands programmes du groupe naval.

  • Les Barracuda

Pour économiser sa trésorerie, le ministère de la Défense use de la seule recette à sa disposition, à savoir étaler les cadences de livraisons. Le programme Barracuda prendra deux ans de plus pour être mené à son terme. La livraison du premier exemplaire va glisser de six mois, de 12 mois et 18 mois respectivement pour les deux suivantes, et de deux ans pour les trois dernières. Surcoût total : 300 millions d’euros, et jusqu’à 500 emplois menacés, à Cherbourg principalement, même si des commandes de sous-marins Scorpène pourraient atténuer les dégâts.

  • Les Fremm

DCNS est liée avec la DGA par un contrat portant sur la construction de 11 frégates, à raison d’une livrée tous les dix mois (la première l’a déjà été). La loi de programmation en prévoyait six d’ici à 2019. Néanmoins les livraisons seront espacés d'un délai supplémentaire à savoir quatre mois entre chacun. Le coût de ce décalage est de 450 millions, soit le coût d’une frégate.

« Le passage de 17 à 11 Fremm avait déjà coûté l’équivalent d’une frégate. Le décalage de livraison de sept à dix mois, une frégate supplémentaire. Si l’on passe de 10 à 14 mois, alors tout cela aura coûté le prix de trois frégates », a résumé Patrick Boissier. Côté emploi, ce dernier estime l’impact à 500 postes (1.000 si, comme il se murmure, on passait non pas à 14 mois, mais à 18 mois). Là encore, des commandes à l’exportation seraient bienvenues pour le maintien des emplois.

Mais il y a pire, a ajouté Patrick Boissier, devant des députés très sensibles en tant qu’élus locaux aux conséquences sociales dans leurs circonscriptions. Si les trois dernières des 11 Fremm prévues devaient passer à la trappe, alors la facture s’alourdira de 900 millions d’euros. L’annulation de la commande de 3 frégates ne permettrait alors d’économiser que le prix... d’un seul navire !

Lu sur Les Echos

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