« Le plus dur arrive » : le gouvernement se prépare à une rentrée politique agitée

Après ses vacances « studieuses » au fort de Brégançon, Emmanuel Macron se prépare à une rentrée agitée. Le contexte sera particulièrement délicat car les Français seront rattrapés par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine (notamment la hausse des prix de l’énergie) et le gouvernement devra se méfier d’une opposition en embuscade.

Emmanuel Macron et le gouvernement seront de retour aux affaires au plus tard mercredi pour le Conseil des ministres après une pause estivale bousculée par des incendies sans précédent dans l’Hexagone et des orages meurtriers en Corse.

Face à l’adversité, le ton est donné : « Le fil rouge de la rentrée, ce sera la mobilisation générale », selon l’entourage du chef de l’Etat et des informations de Sud-Ouest. Avec un mot d’ordre, « la sobriété énergétique ».

Le président a préparé dès le 14 juillet les Français à un automne difficile, avec des risques de pénurie d’énergie suite au conflit du gaz avec la Russie. Commémorant vendredi le 78e anniversaire du Débarquement en Provence, le chef de l’Etat a dramatisé l’enjeu en invoquant « le prix à payer pour la liberté ».

Pour l’exécutif, privé de majorité absolue depuis juin, l’horizon politique s’obscurcit aussi après un premier saut d’obstacles sans trop d’encombres sur le paquet pouvoir d’achat.

L’opposition est déterminée à en découdre sur le budget 2023. Des débats houleux sont à prévoir sur la réforme de l’assurance-chômage, les retraites ou l’immigration.

Un séminaire gouvernemental consacré notamment à l’écologie sera organisé dans les derniers jours d’août. Le cap, c’est la « souveraineté », notamment énergétique, la « bataille pour le climat » et « l’égalité des chances », d’après l’entourage du chef de l’Etat.

La Première ministre Elisabeth Borne va prononcer un « discours fort sur la sobriété et la transition énergétiques » à l’université d’été du Medef fin août. Emmanuel Macron lui a demandé de « remettre à l’automne un agenda de planification écologique décliné par mois et années », selon l’Elysée. Le président de la République va effectuer un déplacement consacré aux éoliennes offshore début septembre et interviendra sur les sujets d’éducation à la rentrée.

Emmanuel Macron lancera officiellement le Conseil national de la refondation (CNR), qui doit associer élus, acteurs économiques et sociaux et citoyens à la concertation, le 8 septembre sur les thèmes de l’école, de la santé et des services publics.

Parmi les sujets plus porteurs à droite, le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi), qui doit apporter 15 milliards d’euros supplémentaires de budget en cinq ans, sera examiné en octobre au Parlement.

Le projet de loi sur l’immigration a lui été reporté en décembre, à la demande de l’Elysée et de Matignon, et sera précédé d’un « grand débat » dans les deux chambres.

Sur le budget, le camp présidentiel n’exclut pas d’en passer par l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’adopter un texte sans vote, en engageant la responsabilité du gouvernement.