L’Argentine légalise l’avortement lors d’un vote historique

Le Sénat argentin s'est prononcé mercredi en faveur de la légalisation de l'IVG. La loi avait déjà été approuvée par les députés le 11 décembre. Ce texte, qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse, a été voté par les sénateurs avec 38 voix pour, 29 contre et une abstention. Ce vote et cette décision interviennent deux ans après l'échec d'une première tentative qui avait déjà provoqué de nombreux remous au sein du pays. L'avortement n'était permis en Argentine qu'en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, selon une loi datant de 1921.

Des milliers de partisans du « oui » ont manifesté leur joie devant le Parlement suite à cette annonce.

Alors que les députés avaient adopté le texte par 131 voix pour, 117 contre et 6 abstentions, le vote du Sénat, réputé plus conservateur, semblait loin d'être acquis.

En 2018, il avait rejeté par sept voix un texte similaire dans un pays profondément divisé sur la question.

« Cette loi n'oblige pas à avorter, elle ne promeut pas l'avortement, elle lui donne seulement un cadre légal », selon les précisions du sénateur membre de la majorité Sergio Leavy lors des débats.

Le président de centre gauche Alberto Fernandez, au pouvoir depuis fin 2018, avait promis pendant sa campagne de soumettre à nouveau la légalisation de l'IVG aux parlementaires.

Selon le gouvernement, entre 370.000 et 520.000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans le pays de 44 millions d'habitants. 38.000 femmes sont hospitalisées pour complications lors d'avortements clandestins.

Un autre projet de loi va créer en Argentine une allocation des « 1.000 jours » destinée à soutenir les mères de famille pendant leur grossesse et les premières années de l'enfant, de façon à réduire les avortements pour raisons économiques.

Avec ce texte, l'Argentine rejoint donc Cuba, l'Uruguay, le Guyana et la province de Mexico, les seuls à autoriser l'IVG sans conditions en Amérique latine.