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Donald Trump : dix points contre l’immigration illégale
©Reuters

Dix commandements

Mercredi soir, à Phoenix, le candidat républicain a détaillé sa méthode pour verrouiller les frontières des États-Unis.

Après un bref intermède diplomatique à Mexico mercredi, où Donald Trump est apparu étonnamment ouvert aux préoccupations du voisin du sud, il est repassé à l'offensive de plus belle dans la soirée lors d'un discours particulièrement musclé sur l'immigration. Le candidat républicain a étrillé la politique de "frontières ouvertes" menée selon lui par le tandem Barack Obama et Hillary Clinton - qui coûterait 113 milliards de dollars par an au pays -, avant de présenter un plan détaillé en dix points donnant corps à sa promesse de faire passer "l'Amérique d'abord".

"Nous allons construire un grand mur, élevé, impénétrable, magnifique", équipé de censeurs souterrains, de tours de surveillance, et "le Mexique va le payer à 100%. Ils ne le savent pas encore, mais ils vont payer" pour sa construction, dit Donald Trump. Enrique Peña Nieto a pourtant affirmé peu après dans un tweet qu'il avait réitéré devant Trump son refus de payer pour le mur.

Les clandestins ne seront plus relâchés dans la nature, mais détenus jusqu'à leur renvoi dans leur pays d'origine. Et les expulsés ne seront plus reconduits juste de l'autre côté de la frontière, mais "à de grandes distances".

Corriger les erreurs d’Obama et d’Hillary Clinton

Zéro tolérance pour les étrangers auteurs de crimes. C'est un gros volet du plan de Trump, qui estime leur nombre à 2 millions (les statistiques officielles parlent de 700 000). "Dès ma première heure dans le Bureau ovale, ces gens sont dehors! ", s'enflamme le tribun sous les hourras. Appelez ça déportation si vous voulez!" Au-delà des criminels identifiés, "tout contrevenant arrêté sans papiers sera détenu". Les effectifs de l'agence des douanes et de l'immigration (ICE) chargés des expulsions seront triplés. Une "task force" sera créée au sein de l'ICE pour orchestrer "les déportations de ceux qui ont échappé à la justice" ("ils pourront peut-être déporter Hillary Clinton!", glisse le candidat). La police des frontières sera dotée de nouvelles antennes et de 5000 agents supplémentaires. Les programmes de coopération avec les forces de police locales (dits "287-G") seront réactivés, les "communautés de haute sécurité" (quartiers fermés de grilles) soutenues. Des lois seront passées pour durcir les peines minimales infligées aux illégaux récidivistes.

Le candidat à l’élection présidentielle veut aussi bloquer les fonds fédéraux aux villes sanctuaires. Depuis le début des années 1980, une trentaine de grandes métropoles américaines ont pour politique de ne pas contrôler le statut légal de leurs résidents : "plus d'argent des contribuables pour celles qui refusent de coopérer", dit Trump. Il demande aussi d’appliquer toutes les lois sur l'immigration, annuler les décrets présidentiels de Barack Obama qui, selon le républicain, auraient permis l'amnistie de 5 millions de clandestins. "Ceux qui restent au-delà de la validité de leur visa ou qui vivent sur l'aide sociale" sont ajoutés à la liste des expulsables.

Donald Trump a aussi évoqué le durcissement "extrême" de la politique des visas. Plus aucun permis d'entrer aux États-Unis ne sera délivré "dans les régions et les pays où un contrôle adéquat ne peut être mis en place", à commencer par la Syrie et la Libye. Une "certification idéologique" sera nécessaire pour obtenir un visa. Les États-Unis cesseront d'accueillir des réfugiés: "pour le prix de l'acheminement d'un réfugié ici on peut en installer douze dans des zones de sécurité payées par les pays du Golfe", tranche Trump. Selon lui, il faut s'assurer que les pays d'origine reprennent leurs ressortissants : 23 États les refusent, dit le prétendant à la Maison-Blanche, conduisant au maintien aux États-Unis de 13.000 criminels étrangers entre 2008 et 2013.

Donald Trump demande aussi d’achever le système de suivi biométrique des entrées et sorties du territoire, "sur terre, par mer et dans les airs." L'an dernier, 500.000 personnes seraient restées après l'expiration de leur visa. La moitié des illégaux s'installeraient de cette façon. "C'est une priorité absolue: si nous n'avons plus de frontières, nous n'avons plus de pays", dit Trump.

"Protéger les travailleurs américains"

Il pense également qu’il faut désamorcer l'attraction des emplois et des avantages sociaux. Plus d'aide alimentaire ou d'aide au logement: ceux qui en bénéficient deviennent "prioritaires pour le départ". Pour finir Donald Trump demande une réforme de l'immigration légale "pour protéger les travailleurs américains". "Nous avons le droit de choisir les immigrants qui correspondent à nos intérêts nationaux, de les sélectionner soigneusement selon leurs mérites, leurs talents, leurs aptitudes et leur capacité à subvenir à leurs besoins".

Ce programme, dont l'entourage de Trump dit qu'il est avant tout son œuvre personnelle, ne mentionne pas explicitement l'expulsion systématique des quelque 11 millions de sans papiers réputés vivre dans le pays. Mais il exclut "toute amnistie" et ratisse assez large pour remettre en cause la notion d'une Amérique "terre d'accueil". "Dans plusieurs années, quand nous aurons mis fin à l'immigration illégale et que les circonstances nous paraîtront favorables", dit le candidat, une voie 

Lu sur Le Figaro

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