Digital News Report 2022 : la confiance envers les médias et l'information a chuté dans près de la moitié des pays<!-- --> | Atlantico.fr
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La confiance envers les médias et l'information a chuté dans près de la moitié des pays en 2022, selon Reuters
La confiance envers les médias et l'information a chuté dans près de la moitié des pays en 2022, selon Reuters
©Eric CABANIS / AFP

Lassitude après la pandémie

La publication du Digital News Report permet de lever le voile sur les récentes tendances pour les médias et le monde du journalisme. L’édition 2022 est moins optimiste que le précédent rapport. L'intérêt pour les actualités et la consommation globale d'informations ont considérablement diminué dans de nombreux pays.

D’après le rapport Digital News Report 2022 de Reuters, les personnes à travers le monde se détournent de plus en plus des médias. Les informations sont jugées répétitives ou anxiogènes, et avec le contexte de l’après-Covid, l'envie de s'y confronter est moins importante.

Alors qu’une partie de la presse avait largement bénéficié de la crise du Covid-19 avec une hausse du lectorat et du nombre d’abonnés, les choses ont changé en 2022. D’après le Digital News Report 2022 de Reuters, la consommation de média a clairement diminué sur les médias traditionnels comme la télévision et la presse. Une partie de la population se détourne dorénavant de toute source d’information.

Reuters révèle que 38% de la population mondiale évite sciemment de prendre connaissance de l'actualité alors que cette proportion ne s'élevait qu’à 29% en 2017. Parmi les pays les plus touchés, on trouve le Brésil (54% des personnes interrogées), la Grande-Bretagne (46%) et les Etats-Unis (42%). La France est au milieu du classement avec 36 %.

Les principales explications sont les suivantes : une lassitude face à une actualité jugée répétitive, notamment autour des sujets politiques et du Covid-19 pour 43%, un sentiment d’anxiété face à des informations angoissantes pour 36% ou bien encore la sensation d’être submergé par la quantité d’informations pour 29% des personnes interrogées.

Parmi les personnes qui veulent éviter à tout prix l’actualité, 15% expliquent que la lecture et la compréhension de l'information semblent trop difficiles. Ce pourcentage concerne surtout une population jeune et moins éduquée que la moyenne et qui reçoit l'information de manière plus fragmentée, via les réseaux sociaux ou le bouche-à-oreille.

Environ un tiers (36%), en particulier ceux qui ont moins de 35 ans, déclarent que l'actualité dégrade leur humeur. D'autres disent que l'actualité engendre des disputes qu'ils préféreraient éviter (17%) ou mène à un sentiment d'impuissance (1%). Une petite proportion dit qu'ils n'ont pas assez de temps pour les nouvelles (14%) ou que c'est trop difficile à comprendre (8%).

De manière plus globale, le rapport Reuters note un désintérêt global des audiences pour les médias traditionnels. Depuis 2013, la consommation de magazine papier a chuté. Seuls 15% de la population américaine interrogée lisent ce type de média contre 47% il y a 11 ans. Même chose pour la télévision dont le taux de consommation est passé de 72% à 48% sur la même période.

Le nombre de personnes interrogées déclarant ne jamais consommer de média s’élève à présent à 15% aux Etats-Unis contre 3% en 2013.

Cette baisse de la consommation est concomitante avec une autre baisse : celle du niveau de confiance dans les médias. Alors que ce taux avait connu une embellie à la suite de la crise sanitaire, il est passé de 44% en 2021 à 42% pour cette année 2022. La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont toujours les trois pays connaissant le taux de confiance le plus bas (29 % pour la France). L'indifférence et l'idée selon laquelle les médias seraient sous influence politique sont les raisons les plus souvent évoquées pour expliquer cette défiance.

Reuters

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