Chômage : François Rebsamen demande à Pôle Emploi de "renforcer les contrôles" puis calme le jeu, les syndicats en colère

Que la chasse aux mauvais chômeurs commence ! Ce mardi 2 septembre, le ministre du Travail, François Rebsamen, a demandé à Pôle Emploi de "renforcer les contrôles" pour vérifier que les chômeurs "cherchent bien un emploi". Dans le cas contraire, "Il faut qu'il y ait, à un moment, une sanction", a-t-il déclaré sur iTélé.

Je demande à @pole_emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi @itele

— François Rebsamen (@frebsamen) 2 Septembre 2014

Et le ministre du Travail de souligner un paradoxe récurrent : "En France, 350 000 emplois ne trouvent pas preneurs".  Selon les chiffres dévoilés fin août par son ministère, 261 000 personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle Emploi en juillet 2014 avec le statut de "demandeurs d'emploi de catégorie A". Soit recherchant activement un CDI. Ainsi, le nombre de chômeurs a augmenté de 0,8% en un mois mois et de 4,3% en un an. Actuellement, la France compte donc 3 424 400 chômeurs de catégorie A.

Reste que cette proposition a engendré de nombreuses réactions des syndicats. Invité du Talk Le Figaro,Laurent Berger,  secrétaire général de la CFDT, s'est dit "atterré", par l'idée de François Rebsamen. Pour lui, c'est "scandaleux", évoquant une "stigmatisation" des chômeurs. Force ouvrière est "abasourdi" par les propos du ministre du Travail. Stéphane Lardy, secrétaire général de FO chargé de l'emploi a critiqué le fait qu'on "stigmatise" de nouveau les chômeurs. "Cest insupportable" a-t-il dénoncé.  Le ministre "ne nous avait pas habitués à ça". "Bien évidemment, les demandeurs d'emploi ont des obligations en terme de recherche d'emploi, ils sont déjà contrôlés par Pôle emploi", a-t-il rappelé.

Dans l'après-midi, le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis s'est fendu d'un communiqué peu amène à l'égard du ministre du Travail. Dans cet article titré "Mise au point", il considère que les annonces de Rebsamen "ne sont pas pertinentes : si les abus peuvent être recensés, on ne peut réduire notre politique à ce but" y explique-t-il. Ambiance au beau fixe, donc.