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"Tour de passe-passe" : Le Canard enchaîné charge le procureur qui a blanchi Ferrand
©JOEL SAGET / AFP

Justice ou injustice ?

Le procureur de Brest "confirme en tous points les révélations du ‘Canard’ sur les exploits immobiliers de l’éphémère ministre de la Cohésion sociale. Mais c’est pour mieux en conclure qu’il n’y a pas de quoi ferrer Ferrand", raille l'hebdomadaire satirique.

Le 13 octobre, le procureur de Brest, Jean-Philippe Récappé, a classé l'affaire Ferrand sans suite. Dans son édition du 18 octobre, Le Canard enchaîné critique cette décision. "Il confirme en tous points les révélations du ‘Canard’ sur les exploits immobiliers de l’éphémère ministre de la Cohésion sociale. Mais c’est pour mieux en conclure qu’il n’y a pas de quoi ferrer Ferrand", raille-t-il, ajoutant que "pour arriver à blanchir un macronien d’élite, le magistrat énonce une contrevérité d’importance et se voile les yeux".

Le "tour de passe-passe" du procureur de Brest

Dans son communiqué, le procureur affirme en effet que l'épouse de Richard Ferrad, Sandrine Doucen, "avait acquis dans le centre de Brest un immeuble qui a été loué ultérieurement aux Mutuelles". "En clair : le bien n’a pas été acheté en vue de le louer auxdites Mutuelles", explique l'hebdomadaire satirique. "Or les documents publiés par le ‘Canard’ attestent du contraire : c’est Ferrand qui a signé, à titre personnel, le compromis de vente sous la condition suspensive que les Mutuelles soient d’accord pour louer ces bureaux ! Et ce n’est qu’une fois cette question réglée que le directeur général a cédé l’affaire à sa compagne, qui se sera constitué, en dix ans, un patrimoine de 600 000 euros sans bourse délier", enfonce le palmipède. Il explique ensuite qu'à "l'époque cette manœuvre a permis à Ferrand de camoufler son rôle dans l’opération. Les comptes rendus des conseils d’administration des Mutuelles de Bretagne de janvier 2011, consacrés à cet achat immobilier, ont passé sous silence le rôle joué dans l'affaire par le duo Ferrand-Doucen".

Pour autant, le procureur a conclu que "les investigations menées n’ont pas mis au jour d’éléments de dissimulation avérée", s’étonne le Canard Enchaîné, précisant que "la reconnaissance de cette dissimulation aurait eu pour effet d’allonger les délais de prescription". "Grâce à son tour de passe-passe, le procureur peut proclamer qu’un éventuel délit de prise illégale d’intérêt est prescrit depuis 2015", conclut Le Canard enchaîné, ajoutant que l’association anticorruption Anticor envisage de déposer plainte.

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