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Voyage en Russie : ce qu’Emmanuel Macron peut espérer obtenir de Vladimir Poutine
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Atlantico Business

Emmanuel Macron est à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 24 et 25 mai. Mais pour quoi faire précisément ?

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le président français sera donc à St Pétersbourg jeudi et vendredi où il doit rencontrer Vladimir Poutine dans le cadre du forum économique. Ce forum économique est organisé par des universitaires russes et le gouvernement de Moscou pour permettre au monde des affaires russe de rencontrer chefs d’entreprises et investisseurs internationaux. Et réciproquement. Le partenariat est bénéfique aux deux parties.

Inutile de dire que la plupart des grands patrons européens seront à Moscou, d’abord parce que la Russie est un marché important de 150 millions d’habitants et que les besoins de consommation et d’équipement du peuple russe sont considérables aussi bien au niveau de la consommation finale, qu’en investissements sur les équipements collectifs (eau, énergie, environnement, technologie, industrialisation). En théorie, les Russes sont donc preneurs de produits étrangers mais aussi d’équipements de production pour développer leur industrie locale.

Pour Emmanuel Macron, il s’agit donc avant tout d’améliorer les relations économiques. Mais pour améliorer les échanges économiques, il faut surmonter tous les obstacles politiques et ils sont nombreux.

Coté Union européenne, il faut d’abord tout faire pour garder les Russes dans l’espace européen, éviter qu’ils ne se rapprochent des chinois, lesquels ont eux aussi intérêt à s’en faire des amis. Dans le dialogue un peu surréaliste qui se construit entre la Chine et les Etats-Unis, tout le monde a compris qu‘un rapprochement entre la Chine et l’Amérique se ferait au détriment de l’Europe. Il est évident que le projet d’armistice commercial entre la Chine et les Etats-Unis va booster les échanges entre les deux puissances. La Chine va sans doute importer plus de biens qu’auparavant mais en continuant d’en exporter autant. Cela dit, si le courant entre la Chine et les US se renforce, celui entre l’Europe et la Chine va se réduire d’autant.

Les industriels européens vont perdre des marchés en Chine. Dans les nouvelles technologies, les transports, l’énergie, la santé, le bâtiment et les travaux publics, ainsi que l’agroalimentaire où les entreprises américaines vont entrer sur le marché chinois avec une place de choix.

Emmanuel Macron a tout intérêt à préparer des contre feux.

Côté Moscou, Vladimir Poutine a tout intérêt à trouver des appuis en Europe pour assumer la contre influence américaine dans certaines régions du globe, en Afrique notamment et surtout au proche et moyen Orient. La Russie ne peut pas se permettre de rester seule face aux Etats-Unis dans des théâtres aussi fragiles que l’Iran et la Syrie.

Il va donc falloir clarifier les alliances ou les rapports de force sur la Syrie, l’Iran et sur l’Ukraine. L‘Europe et la France en particulier ont besoin de garanties. Compliqué à réunir.

Cela dit, l’écosystème favorable au business et aux échanges entre la Russie et l’Europe ont aussi besoin d’une clarification au niveau des conditions de fonctionnement du système russe. Vladimir Poutine a urgemment besoin d’investisseurs étrangers pour gagner son pari et offrir aux Russes un niveau d’activité, de croissance et d’emplois à la hauteur d’une grande et vielle puissance occidentale, à la hauteur surtout de sa puissance militaire et de son image internationale.

Or Poutine le sait, il n‘attirera pas les investisseurs dans un pays où la sécurité des contrats commerciaux et financiers ne serait pas garantie. Il lui faut donc transformer son modèle vers plus de transparence et d’éthique. La Russie vit principalement sur ses immenses réserves de gaz et de pétrole. Il doit transformer son appareil de production. Il a besoin de technologie, de réguler son système et de lutter contre la corruption qui mine tous les rapports sociaux. Et surtout la confiance.

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