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Un virus punition pour les dommages infligés à la planète ? Ce que les ambassadeurs de la nature ne comprennent vraiment pas
©GERARD JULIEN / POOL / AFP

Enseignements du Covid-19

Philippe Charlez revient sur les enseignements de la crise du Covid-19 et sur l'agenda environnemental. De nombreuses personnalités comme Nicolas Hulot ou Greta Thunberg ont alerté sur les leçons à tirer de cette crise et sur "l'ultimatum" envoyé par la "nature".

Philippe Charlez

Philippe Charlez

Philippe Charlez est ingénieur des Mines de l'École Polytechnique de Mons (Belgique) et Docteur en Physique de l'Institut de Physique du Globe de Paris.

Expert internationalement reconnu en énergie, Charlez est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la transition énergétique dont « Croissance, énergie, climat. Dépasser la quadrature du cercle » paru en Octobre 2017 aux Editions De Boek supérieur et « L’utopie de la croissance verte. Les lois de la thermodynamique sociale » paru en octobre 2021 aux Editions JM Laffont.

Philippe Charlez enseigne à Science Po, Dauphine, l’INSEAD, Mines Paris Tech, l’ISSEP et le Centre International de Formation Européenne. Il est éditorialiste régulier pour Valeurs Actuelles, Contrepoints, Atlantico, Causeur et Opinion Internationale.

Il est l’expert en Questions Energétiques de l’Institut Sapiens.

Pour plus d'informations sur l’auteur consultez www.philippecharlez.com et https://www.youtube.com/energychallenge  

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S’il y a bien une réponse simple à la crise du coronavirus c’est celle de l’humilité. L’humilité de reconnaître que nous avions oublié ces maladies infectieuses qui furent les bourreaux des sociétés antiques mais aussi ceux de nos arrières grands parents. L’humilité de reconnaître que personne n’avait rien vu venir : ni vous, ni lui, ni moi sans distinction. L’humilité d’avouer qu’il n’était pas possible d’y être préparés, d’admettre qu’il n’était pas possible de dimensionner en permanence un système de santé sur un « état de guerre » qu’il s’agisse de masques ou de respirateurs. L’humilité d’accepter que la mort nous guette depuis notre naissance et que nous n’y échapperont pas.

Mais aussi l’humilité de se réjouir de vivre dans une société qui n’a jamais été aussi respectueuse de l’humain et de la vie. Un respect qui atteint toutefois en France un paroxysme dangereux et parfois irréfléchi en portant au pinacle un principe de précaution qui pourrait engendrer une mort bien plus douloureuse. La terrible crise économique qui fera rage à partir de septembre départagera les « précautionneux » de ceux qui auraient souhaité une analyse un peu plus pertinente du risque comme cela a été fait chez certains de nos voisins libéraux comme l’Allemagne et la Suisse.

Mais comme souvent, certains ont aussi vu dans la crise une opportunité pour justifier leurs agendas idéologiques. Pour ce faire, les marxistes-écologistes à l’extrême gauche et les nationalistes-populistes à l’extrême droite nous ont ressassé leurs habituels boucs émissaires.

Haïssant la société de croissance, les écologistes considèrent le Coronavirus comme l’enfant diabolique du libéralisme et de son corollaire qu’est la mondialisation. La percée écologiste aux européennes n’était pas un  épiphénomène. Elle s’inscrit dans une dynamique qui s’est largement confirmée au premier tour des Municipales. Les écologistes ne manqueront pas d’instrumentaliser la crise sanitaire pour étayer leurs thèses décroissantistes. L’ancien ministre Nicolas Hulot a d’ailleurs annoncé la couleur lors d’une intervention télévisée en annonçant « que la nature nous avait envoyé un ultimatum »[1]. Un discours digne de celui des prêtres du Moyen Age qui considéraient que les épidémies traduisaient « la colère de Dieu ». Mais, les écologistes n’en resteront pas là. Ils surferont sur la « vague coronavirus » en nous proposant un confinement définitif non plus sanitaire mais climatique. Privés des libertés élémentaires pendant deux mois, les français apprécieront!

L’argumentaire des populistes nationalistes est tout aussi ridicule. Ils nous expliquent que la meilleure façon de combattre les pandémies est de fermer les frontières. La Mondialisation et l’Europe sont leurs habituels boucs émissaires. A chacun son idéologie de confinement! Comme toujours l’extrême droite et l’extrême gauche se rejoignent ! Leur litanie est toujours la même « demain ne sera plus comme aujourd’hui ». Je parie le contraire.

Si elle possède certains vices, la société de croissance a aussi d’innombrables vertus. Elle a permis à l’être humain de se développer à pas de géants depuis le milieu du XIXe siècle. Elle a éradiqué les grandes maladies infectieuses du XIXe siècle, la mortalité infantile et porté l’espérance de vie à plus de 80 ans aujourd’hui. C’est elle qui a autorisé le développement de nos systèmes sanitaires et éducatifs. C’est elle qui permet aux pays possédant le revenu le plus élevé d’être les plus avancés sur le plan environnemental. Grâce à la coopération internationale nous avons eu des tests en moins de deux mois et nous aurons un vaccin en moins d’un an. Grâce à notre société de croissance, les grandes surfaces sont restées correctement achalandées et personne n’aura connu la famine.

Ce n’est ni la décroissance, ni la fermeture des frontières, ni la dé-mondialisation qui résoudront mieux les futures pandémies. Imaginons ce qu’aurait été la crise sans l’Euro mais avec le FF, nouvelle « monnaie de singe » de la planète! Re-féodaliser la  société ne pourra se faire que dans l’appauvrissement et le désert sanitaire. Qu’on le veuille ou non, « démondialiser » c’est quelque part « confiner ».

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