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UDI : Jean-Christophe Lagarde fait monter les enchères dans ses négociations sur la primaire de la droite et du centre
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Bras de fer

Le patron de l'UDI a entamé, la semaine dernière, des discussions avec son homologue de la rue de Vaugirard afin de décider de l'attitude à avoir lors de la primaire des Républicains. Le maire de Drancy aimerait avoir l'assurance de signer un accord législatif avantageux.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Il n'en est pas à son coup d'essai. Déjà, en 2015, alors que s'échafaudaient, à coup de discussions officieuses et de réunions secrètes, les listes pour les régionales, Jean-Christophe Lagarde avait testé sa force. Conscient que Les Républicains ne pouvaient emporter que peu de régions sans l'UDI, il a âprement négocié son soutien, obtenant trois têtes de liste régionales mais surtout 30% des places éligibles. De quoi agacer ceux qui espéraient bien être défendus vaillamment par le patron de la rue de Vaugirard, Nicolas Sarkozy. "En région, certains cadres qui ont dû laisser leur place à des centristes lui en veulent beaucoup, ils ont le sentiment d'avoir été sacrifiés au nom de l'alliance avec le centre", entendait-on dans les couloirs du parti aux alentours de Noël.

L'histoire, pourtant, semble vouloir se répéter. C'est, en tout cas, ce qu'espère Jean-Christophe Lagarde qui a écrit, il y a quelques jours, à Nicolas Sarkozy pour lui demander un pacte de gouvernance, un socle programmatique posant certains lignes comme infranchissables mais aussi un accord législatif "avantageux". Le patron des centristes réclame, comme la dernière fois, 30% des places éligibles en vue des législatives de 2017. De quoi faire encore grincer des dents rue de Vaugirard.

Les négociations ont commencé la semaine dernière, soit un an et demi avant l'échéance, comme le souhaitait Nicolas Sarkozy qui veut ainsi imposer ses candidats. Jean-Christophe Lagarde souhaitait, lui aussi, accélérer les choses car de cette négociation dépendra la participation de l'UDI à la primaire qui, pour l'instant, est celle des Républicains. Si Nicolas Sarkozy accède aux demandes du patron de l'UDI, ce dernier jouera le jeu sans être candidat. Si les négociations se passent mal, il pourrait être candidat à la primaire ou en dehors. A voir. Les militants trancheront.

A l’intérieur du parti centriste les discussions vont bon train : les radicaux ne sont pas favorables à une participation car, disent-ils : nous ne voulons pas ensuite être engagés par le résultat. Entendez : être obligés de soutenir une candidature Sarkozy alors qu'il leur paraîtrait plus naturel de s'allier à un Bayrou. A l'opposé, le Nouveau Centre l'Hervé Morin souhaite participer pour limiter le risque de poussée du FN. Le parti, lui, décidera lors de son congrès du 20 mars et ce sont les militants qui voteront.

30% des postes ça n'est pas rien mais le président des LR a-t-il le choix ? Si Jean-Christophe Lagarde refuse de participer à la primaire et se présente à la présidentielle ou si une partie de l'UDI décide de soutenir François Bayrou, le risque est grand pour Nicolas Sarkozy de chuter au premier tour, faute d'avoir obtenu les voix du centre. Le risque est grand de voir se répéter le scénario de 2012 mais en plus violent. Le patron des Républicains n'entame donc pas cette discussion dans les meilleures conditions. D'autant que Manuel Valls fait aussi des yeux doux au centre ouvrant ainsi de nouveaux horizons à ses dirigeants.

A l'UDI, certains commencent à rêver en silence d'une possible alliance avec la gauche en cas de victoire de François Hollande. "On peut tout à fait imaginer, si le PS n'a pas de majorité à l'Assemblée, qu'il fasse appel au centre pour en former une et gouverner avec des Raffarin, des Bertrand, des NKM, Bayrou ou Darmanin pour redresser le pays", congite déjà un proche de Jean-Christophe Lagarde qui se dit : "on ne peut pas avoir, élection après élection, un rassemblement de gens qui ne veulent pas du FN et que ça ne se traduise pas au niveau national".

L'heure est donc aux grandes manœuvres et aux choix décisifs. Se présenter cela signifie partager l'électorat modéré avec Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet et risquer d'obtenir un score ridicule. Rester en dehors du jeu, c'est être le grand absent de cette séquence. Le choix n'est pas simple et un joli cadeau de Nicolas Sarkozy aiderait sans doute le patron des centristes à prendre une décision. Celui-ci rappelait récemment : "Il y a une chose que je refuse, c'est qu'on renouvelle l'expérience de 2007 à 2012 où les Républicains décidaient et où les centristes, même quand ils étaient ministres, n'avaient pas leur mot à dire". A bon entendeur...

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