Suppression du mot race de la Constitution : l'étrange proposition de François Hollande<!-- --> | Atlantico.fr
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M. François Hollande a annoncé samedi que s’il était élu, il supprimerait le mot « race » de la Constitution.
M. François Hollande a annoncé samedi que s’il était élu, il supprimerait le mot « race » de la Constitution.
©Reuters

SOS socialisme

Pour Maxime Tandonnet, longtemps en charge des questions d'immigration à l'Elysée, au-delà de son inutilité, la proposition de François Hollande reflète le caractère absurdement diabolique que le mot race a fini par acquérir

Maxime  Tandonnet et Sylvain Saligari

Maxime Tandonnet et Sylvain Saligari

Maxime Tandonnet est un haut fonctionnaire français, qui a été conseiller de Nicolas Sarkozy sur les questions relatives à l’immigration, l’intégration des populations d’origine étrangère, ainsi que les sujets relatifs au ministère de l’Intérieur.

Il commente l'actualité sur son blog personnel.

Sylvain Saligari est avocat au barreau de Paris. Il est spécialisé dans le droit d'asile.

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M. François Hollande a annoncé samedi que s’il était élu, il supprimerait le mot « race » de la Constitution. Proposition étrange : en effet la Constitution n’évoque le mot race que pour dire que la République, justement, ne reconnaît pas « de distinction de race. » A contrario, la suppression du mot race pourrait vouloir dire que désormais, avec les socialistes au pouvoir, la République reconnaîtrait les distinctions de races…

Mais surtout, comment le mot race peut-il être à ce point maudit, diabolique, au point que l’on veuille en éradiquer toute trace dans la Constitution ? Le mot race a été abondamment utilisé dans le vocabulaire politique français, pendant des siècles, exemple : « Il y a une force qui s’éveille, ce sont tous ces peuples, de toutes les races… qui maintenant se réveillent, réclament leurs droits,  affirmant leur force, races de l’Afrique, races de l’Asie, le Japon, la Chine, l’Inde… » Qui est l’auteur de cette déclaration ? Non pas un immonde raciste, extrémiste de droite, fascisant, pro-nazi, mais tout simplement Jean Jaurès, le père du socialisme en France (voir les grands Débats parlementaires, la documentation française, page 292).

Vaste programme

J’ajoute qu’en application de la proposition de M. Hollande, pour être complet et cohérent, il faudrait aussi modifier les grands textes à valeur constitutionnelle, comme le préambule de 1946, qui utilise deux fois le mot race, alors que selon un principe républicain, on ne peut pas modifier les principes fondateurs de la République française.

On pourrait se réjouir de cette proposition du candidat socialiste. Mieux vaut, pourrait-on penser, s’amuser avec la Constitution que de prendre des mesures désastreuses comme les nationalisations ou les 35 heures.

En réalité, cette proposition est profondément inquiétante : elle montre que le candidat socialiste est sans doute l’otage de groupuscules totalitaires anti-racistes, eux réellement extrémistes, décidés à faire la politique de la « table rase », d’épuration de la langue, sur un mode des plus totalitaires. Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? ai-je envie de leur demander. Les mots “peuple”, “nation”, “France”, “drapeau tricolore”, “hymne national”, vous déplaisent eux aussi, dans la Constitution? Et bien supprimez-les, ce n’est pas compliqué, pourquoi vous gêner ?

Billet initialement publié sur le blog de Maxime Tandonnet

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