Sorcellerie 2.0 : quand payer pour jeter des sorts sur Internet fait débat au sein de la communauté des envoûteurs<!-- --> | Atlantico.fr
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Les sorcières du web lancent en moyenne une trentaine de sorts par mois, dont une majorité en lien avec l'amour.
Les sorcières du web lancent en moyenne une trentaine de sorts par mois, dont une majorité en lien avec l'amour.
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Superstition

Parmi les adeptes de magie les plus superstitieux, un habitant du Massachussetts a déboursé pas moins de 16 800 dollars pour espérer être abrité par un bouclier protecteur.

Depuis déjà plusieurs années, la toile permet aux internautes les plus superstitieux de s'offrir les services (impalpables mais pas moins sérieux) d'apprentis sorcières, notamment afin de jeter des sorts ou d'envouter des personnes de leur entourage. 

Une journaliste du site américain "The Daily Dot" en a fait l'expérience, non sans essuyer quelques moqueries et critiques. A l'image d'une corporation, cette communauté d'ensorceleurs 2.0 est régie par ses codes, mais connaît aussi des lignes de fractures internes. 

Le fait de savoir si les services prodigués doivent être payants ou gratuits (leur efficacité n'étant évidemment pas garantie) nourrit un débat permanent au sein de cette communauté. La contributrice du "Daily Dot" a par exemple essuyé ce type de remarque : "Payer pour ce service est la chose la plus stupide que vous ayez pu faire. En tant que sorcière, je ne jetterai jamais un sort à personne pour de l'argent".

Qu'il s'agisse de magie traditionnelle ou de magie noire (pour les plus spécialisés), ces sorcières d'un genre nouveau lancent en moyenne une trentaine de sorts par mois, et une majorité de demandes ont un lien avec l'amour. 

Parmi les adeptes de magie les plus superstitieux, un habitant du Massachussetts a déboursé pas moins de 16 800 dollars pour espérer être abrité par un bouclier protecteur. Les curieux aux moyens plus modestes se laissent généralement tenter par une formule classique à 25 dollars. 

Comme beaucoup d'autres, l'une de ces sorcières a commencé à vendre ses services sur eBay en 2012, même si à l'époque, le site interdisait la vente de services "impalpables" comme les soins médicaux, ou la lecture des cartes. "Lorsque j'ai atteint la trentaine, j'ai été fortement attirée par la magie Hoodoo, j'ai alors réalisé que j'avais des prédispositions" confie-t-elle. 

"Certains ont la conviction que ce type de "services spirituels" devraient être apportés sans contrepartie financière, précisément car ils sont spirituels (…) L'énergie et le temps passés à produire un service devrait donc être gratuit, que l'on soit coiffeuse ou infirmière… Ceci est ridicule, chacun a le droit d'être payé". 

Le fait de monnayer des services dont l'efficacité peut à ce point être remise en cause peut en effet sembler assez suspect, mais les sorcières du web estiment que tout travail mérite salaire : "Je pourrais vivre avec le salaire minimum et m'ennuyer à longueur de journée, au lieu de mener une affaire fructueuse qui me passionne, mais je n'y verrai pas de sens" estime-t-elle.

La plupart de ces plateformes de magie en ligne ne ventent pas outrageusement l'efficacité potentielle de leurs sorts et envoutements, et beaucoup mettent même en garde les utilisateurs quant à l'absence d'une garantie de succès. Pour prévenir un éventuel échec, ces sites évoquent l'action des "énergies négatives", mais aussi "les autres projets" que l'univers peut avoir pour l'utilisateur lambda. A vos risques et périls…

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