Série Netflix : Emily in Paris découvre que travailler à Paris n’est pas aussi romantique que le croient ses fans. Mais elle s’y plait encore beaucoup. Et nous aussi<!-- --> | Atlantico.fr
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Lily Collins assiste à la projection spéciale de la saison 2 d'Emily In Paris de Netflix le 15 décembre 2021 à West Hollywood, en Californie.
Lily Collins assiste à la projection spéciale de la saison 2 d'Emily In Paris de Netflix le 15 décembre 2021 à West Hollywood, en Californie.
©PHILLIP FARAONE / GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / GETTY IMAGES VIA AFP

Atlantico Business

Il y aura une saison 3. Forcément. Dans cette saison 2, les auteurs ont réussi à introduire un peu de réalisme dans la série culte sur la vie quotidienne de cette « jeune et jolie américaine » envoyée dans une agence de pub parisienne. La saleté et les encombrements ne décourageront pas ceux qui aiment.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La série Emily in Paris, dont la diffusion de la saison 2 a démarré sut Netflix juste avant Noël, est sans doute le sujet de discussions le plus clivant lors des soirées de réveillon (avec le Covid). C’est très simple, on est pour Emily ou alors complètement contre. On ne peut pas être les deux à la fois. Personnellement, j’étais déjà, lors de la saison 1, un inconditionnel des aventures personnelles et professionnelles de la petite Emily Cooper (Lyle Collins dans la vie, fille de Phil Collins et oui). L’an dernier, des millions de téléspectateurs (comme moi) s’étaient laissés séduire par la légèreté assumée de cette comédie sans grande prétention. Mais ça avait un prix. Il fallait aimer cette succession de clichés sur Paris et le petit monde un peu sophistiqué qui travaille dans les métiers très parisiens de la mode et des agences de publicité. C’était mièvre et coloré, il y avait tout ce que les Américains s’imaginent à Paris. Pour les Parisiens blasés de la Tour Eiffel ou de place du Tertre, les réalisateurs en ont un peu trop fait.

Il n’empêche que, tous ne l’avouaient pas, mais beaucoup attendaient la saison 2, qui a enfin vu le jour le 20 décembre. Avec une Emily toujours aussi « charming », aussi délirante dans la façon de s’habiller (so frenchy !), aussi naïve avec les garçons. Son français est toujours aussi beau mais incompréhensible. Peu importe puisqu’à Paris tout le monde parle anglais (dans la série).

Sauf que dans la saison 2, les scénaristes ont eu l’audace d’introduire deux nouveautés. Et quelle audace !

La première, c’est que Paris est toujours aussi attachant, « cute and amazing » mais qu’on découvre aussitrès sale, très encombré par des travaux qui ne veulent rien dire et des quartiers parfois dangereux, surtout qu’on y circule très mal.

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Réassurez-vous, Emily ne découvre pas cette vérité toute seule et ça n’est pas ses amis français qui lui dévoilent cette réalité, c’est un trader anglais qu’elle va rencontrer. Et pan pour les Anglais qui pensent que le Brexit ne changera pas grand-chose à leur vie. Comme quoi, certains Anglais peuvent faire preuve de lucidité sur Paris, mais en sont complètement dénués dès qu’il s’agit de leur propre pays. Rassurons-nous, personne ne dira dans la série que la faute de toute cette saleté en incombe à la maire de Paris. C’est hors sujet.

La deuxième nouveauté est qu'on va découvrir que dans les agences de publicité françaises (mais contrôlées par un fonds américain), il n’y a pas que des "Bisounours". C’est la guerre, et notre Emily se retrouve au cœur de rivalités qu‘on n’avait pas vues à la télé depuis Dallas. Pour nous, français, c’est d’une banalité affligeante mais de s’apercevoir que des scénaristes américains nous jugent aussi crédules dans le business est assez désolant et mesure l’effort qu’on doit faire pour améliorer notre crédibilité.  

Mais peu importe, notre Emily fera le bon choix, puisqu‘elle va rester travailler sous le joug de sa patronne française Sylvie (magnifiquement jouée par Philippine Leroy Beaulieu). Coté vie privée, elle est toujours tiraillée entre ses sentiments pour Gabriel et son amitié pour Camille. Normal, c’est une fille.

La vraie question que se posent les fans à l’issue des dix épisodes de la saison 2 est de savoir s’il y aura une saison 3. En théorie, la réponse est oui évidemment. La fin de la saison 2 laisse la porte ouverte à tous les scénarios possibles, donc à une suite dans laquelle on retrouverait Emily qui travaillerait désormais dans une agence 100 % française et donc relocalisée, parce que les Américains, c’est bien connu, sont incapables de comprendre cette culture si particulière des Français qu’on n’enseigne pas aux États-Unis. Tout est possible si l’audience de la saison 2 (« so transgressive » disent les critiques US) retrouve le même succès de la saison 1.

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En termes clairs, les Français sont chauds pour repartir à l’aventure et faire vivre cette vitrine « du génie français » dans une saison 3 pour décembre 2022.

Les Américains, eux, le sont beaucoup moins parce que, pour eux, l’image qu’ils se font de Paris est sacrée. Si on la bouscule un peu, on risque de perdre ses habitudes. Finalement, les séries cultes n’ont pas le droit d’être clivantes. Même gentiment.  Parce que dès qu’elles sont clivantes, le marketing s’en mêle et si le marketing s'en mêle, on n’est plus au cinéma, on est dans le business. Mais si c’était l’inverse ? Si la raison du marché rejoignait la raison de l’affect ?

La saison 1et 2 valent le temps d’y passer 2 fois 3 heures pendant les fêtes. Après, il faudra attendre un an la saison 3 si les hommes de marketing le veulent. Mais ils le voudront.

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