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Quand Desproges ridiculisait les "pétasses bitophobes"…
©Roland Godefroy

Paroles libres

Vous pensez qu'il avait beaucoup d'audace ? Même pas : à son époque, on pouvait encore s'exprimer.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il fut un temps, quand la France était terre de libertés. Il fut un temps, quand il y avait chez nous des hommes libres. Et Pierre Desproges fut un des plus talentueux et des plus grands d'entre eux.

Un humoriste ? Oui mais pas que. Un penseur qui donnait du sens aux choses de ce monde. J'ai retrouvé un texte de lui, une des fleurons du Tribunal de Flagrants Délires. Le voici. In extenso. Car si on peut couper un cheveu en quatre, il serait sacrilège d'en faire autant avec un diamant de la plus belle eau.

"Françaises, Français, Belges, Belges, Mon Président, Mon Chien

Savez-vous tas d’infirmes culturels sous-enseignés, Savez-vous que le fait de prononcer les mots « Françaises, Français » constitue une Totale Hérésie Grammaticale ?

Ben Oui, bande de flapis cérébraux, c’est une énorme connerie pléonasmique de dire « Françaises, Français » !

C’est comme si je disais « Belges, Belges », j’aurais l’air d’un Con !"

Ne nous arrêtons pas, car abondance de Desproges ne nuit jamais.

"Grammaticalement Connards, quand je dis « les Français » je sous-entends à l’évidence « les Français mâles et femelles » et n’allez pas de taxer de misogynie sinon j’envoie ma femme vous casser la gueule, c’est simple !

Parce-que ça, c’est le genre d’attaque qui me rend dingue.

Ça me fait penser à ces pétasses bitophobes du MLF de Kensington City en Californie qui avaient exigé qu’on changeât la devise de leur collège :

« Tu seras un homme mon fils » en « Tu seras un homme ma fille »."

C'était en 2003. Hier donc. Depuis les "pétasses bitophobes" (ce n'est pas de moi, hein ! je ne fais que citer Desporges) ont fait des petits. Même qu'elles ont traversé l'Atlantique. Dans la France de 2018, les "pétasses bitophobes" sont légion. Il y en a plein les universités, les médias, l'édition et le monde politique. 

Si Desproges vivait encore, son texte lui vaudrait d'être condamné par les "braves gens qui n'aiment pas qu'on suive une autre route qu'eux". Marlène Schiappa exigerait du CSA qu'il soit interdit d'antenne.

Et les féministes, "infirmes culturels sous-enseignés" porteraient plainte pour incitation au "féminicide". Au fait, pourquoi cet article sur Desproges ? Juste – vous l'aurez compris – pour le rare et ineffable plaisir d'écrire "pétasses bitophobes"…

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