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Paris 2014 : les drôles d'effets secondaires de la primaire PS
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Zone franche

Des élus UMP exigent désormais la tenue de « primaires ouvertes à tous » pour les élections municipales de 2014 dans la capitale. Mais jusqu'où cette frénésie démocratique se propagera-t-elle ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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S’il ne s’est guère trouvé d’adversaire plus virulent à la primaire PS que l’UMP, qui craignait, disait-on, un « fichage généralisé de la population française en fonction de ses opinions politiques », la donne est manifestement en train de changer…

Une petite vingtaine d’élus de la capitale (parmi lesquels Claude Goasguen, Rachida Dati, Françoise de Panafieu et Pierre « Tatamis » Charron) exigent en effet l’organisation d’une présélection du candidat de la droite à la succession de Bertrand Delanoë ― présélection entièrement calquée sur le dispositif socialiste.

Parce qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, on ne saurait évidemment leur en tenir rigueur. On peut toutefois s’en amuser. Surtout en apprenant que Jean-François Copé himself n’exclut plus une telle initiative, lui qui n’y voyait qu’une « scandaleuse parodie d’élection ».

« Personne ne peut s'autoproclamer maire de Paris, expliquent d'ailleurs les caciques frondeurs dans un manifeste publié hier. C’est librement que les Parisiennes et les Parisiens choisiront en 2014 leur maire et une équipe pour mettre la capitale sur le chemin du développement économique, du rayonnement et de l’exemplarité ».

Une « charte des valeurs de la droite » ? Mais on y met quoi ?

Comme la gauche au niveau national, la droite de la capitale souhaite enfin mettre un terme à « la spirale de l’échec » dans laquelle elle semble désespérément entortillée. 8 défaites locales en 10 ans, ça commence effectivement à chiffrer.

Elle ne se fait pour autant pas plus royaliste que le roi et ne demandera pas la signature d’une hypothétique « charte des valeurs de la droite » à ses électeurs anticipés. Non : elle préfère convier « tous les citoyens de Paris qui se reconnaissent dans le changement et le renouvellement que nous voulons incarner » à venir faire un tour dans les bureaux de vote officieux qu’elle prévoit déjà d’installer.

D'un autre côté, si même la gauche a eu du mal à dresser la liste des valeurs dont elle aurait vraiment le monopole, on voit mal ce que l’UMP aurait pu revendiquer.

Incidemment, on ne sait pas non plus ce qu’en pense François Fillon, dont on imagine qu'il pensait pouvoir être adoubé sans trop de difficultés. Mais, hey, même DSK pensait être adoubé sans trop de difficultés et regardez où il en est …

En tout cas, on se félicite de que ce que ce type de processus fasse des petits. Si les primaires ne sont plus secondaires, et si la transparence dans le choix d’un candidat devient la règle, qui sait si  les valises de biftons ne vont pas finir par se démoder ? Méfions-nous tout de même de ce mimétisme frénétique appliqué à tous les échelons de la vie démocratique... Tiens, le jour où ma fille m’informe qu’elle est candidate à la primaire préalable à l’élection des délégués de classe, les choses seront peut-être allées trop loin.

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Note : Dernière minute ! Fillon vient justement de se fendre d'un hommage à la primaire PS, qu'il présente désormais comme « un processus moderne ». L'UMP l’utilisera lors « des prochaines grandes élections. pour la désignation de candidats aux futurs grandes élections, à condition évidemment de ne pas avoir comme c'est le cas aujourd'hui un président de la République sortant ».

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