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L’inéluctable américanisation 
de la présidentielle française
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EDITORIAL

Après le PS, l'UMP pourrait, à terme, organiser elle aussi des primaires. La diversité des sensibilités politiques risquerait de s'en trouver menacée.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Faisons un rêve (ou un cauchemar, selon sa préférence) : Nicolas Sarkozy est réélu le 6 mai 2012. Foin des sondages et du reste, l’hypothèse demeure largement plausible. En 2017, au terme de son second mandat, le Président sortant ne peut plus se représenter. Au vu du succès des primaires socialistes mollement vanté ou bêtement contesté à droite, il y a fort à parier que c’est le système que choisira l’UMP pour sélectionner son candidat. Car on ne voit pas trop ce qui pourrait départager les Fillon, Copé et autres Baroin dans six ans, hormis le vote des militants et sympathisants du parti.

A gauche, comme on ne change pas un processus qui perd, après la défaite de 2012 – selon la même hypothèse –, le PS réitèrera ses primaires. Nous aurions donc en 2016 deux primaires simultanées afin d’élire les deux candidats programmés pour la finale de l’élection présidentielle. Cette configuration nous rappelle évidemment quelque chose : ces années particulières où démocrates et républicains désignent parallèlement, après des combats épiques, leur favori respectif.

Ce dispositif, ô combien démocratique, ne favorise pourtant pas l’expression des différences de sensibilité qu’on a coutume, nous, Français, de distinguer à l’occasion de l’élection présidentielle. Avec nos petits candidats baroques, tantôt un ancien lambertiste, tantôt un chasseur, voire une écolo pro-nucléaire, marginaux mais validés par 500 parrainages d’élus. Même les candidats de formations plus importantes telles que le Modem, le Front National ou les Verts auraient plus de difficultés à se faire entendre dans le fracas des affrontements internes à l’UMP et au PS. Il est vrai qu’in fine, toutes ces personnalités « starisées » pendant les trois mois précédant le premiers tour disparaissent de l’avant-scène lorsque vient l’heure des choses sérieuses, l’exercice du pouvoir.

Afin de respecter la tradition française riche de sa diversité, il faudrait donc que l’américanisation quasi inéluctable de notre campagne présidentielle depuis le succès populaire des primaires à gauche s’accompagne de l’instillation d’une dose de proportionnelle aux législatives. Certains petits partis pourraient ainsi être représentés au sein de l’Assemblée Nationale. Mais c’est une autre histoire…

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