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Pourquoi les exilés fiscaux font la fine bouche à l’idée de revenir en France
Le gouvernement mène campagne en faveur du développement de l’attractivité de la France auprès des investisseurs internationaux, en vue de relancer la croissance dans un pays trop coutumier de la stagnation depuis des années. Le Brexit constitue à cet égard une opportunité à saisir, tout comme la perspective d’avoir à préparer les futurs jeux olympiques qui s’annonce favorable.
Dans ce contexte, un retour des expatriés qui par dizaines de milliers ont quitté l’hexagone sous le quinquennat de François Hollande aurait le double avantage de provoquer un véritable entrainement positif, tout en apportant de précieux capitaux pour ranimer l’économie.
Pourtant rien ne dit qu’une telle dynamique est en train de s’enclencher. La période des vacances peut être stimulante pour la réflexion. Mais les premières réactions enregistrées traduisent une certaine prudence mâtinée de méfiance . Certes, Emmanuel Macron a suscité un grand espoir sur un changement de cap dans la conduite des affaires, mais la confiance n’est pas encore au rendez-vous. Et certains couacs enregistrés ces dernières semaines, le sentiment que la pensée présidentielle n’était pas toujours solidement arrimée, continuent d’entretenir le doute. Le retour de la politique du rabot avec la décision de faire des économies sans discernement et sans véritables choix dans les budgets publics, la réduction systématique de cinq euros sur les aides au logement, dérisoire par son montant, mais aux conséquences incalculables en raison du nombre de personnes concernées , sans parler d’autres erreurs psychologiques comme le limogeage du chef d’Etat-Major des Armées, où l’annonce d’une nationalisation des chantiers navals de Saint-Nazaire créent un climat d’incertitude qui se traduit déjà dans les sondages de popularité du chef de l’Etat..
Il n’est donc pas surprenant que les expatriés considèrent qu’il est urgent de prendre son temps avant de retrouver le chemin de l’hexagone. On note ainsi que depuis le Brexit, certains d’entre eux domiciliés à Londres regardent davantage vers Bruxelles pour se rapprocher, quand ils ne sont pas sensibles aux sirènes de Francfort qui aspire à devenir la principale place du continent, d’autant qu’elle est le siège de la banque centrale européenne.
Dans les milieux d’affaires, on commence à craindre que la volonté de transformer l’ISF ne soit pas immuable. Car un vent de contestation se fait jour depuis que les lobbies hostiles sont entrés en scène, en surfant sur l’hostilité d’une majorité de l’opinion à la suppression de l’impôt. Le secteur immobilier, particulièrement puissant, dénonce l’opprobre dont il est victime , en soulignant le rôle de la construction et du secteur locatif , qui n’ont rien à voir avec des activités de rentier destinées à recevoir tout le poids du futur impôt. La frontière entre ce qui relève de la finance et de l’immobilier n’est pas toujours facile à tracer et les promoteurs réclament déjà de bénéficier d’un autre traitement compte tenu de la création d’emplois qu’ils génèrent..
Autre lobby très actif, celui de tous les secteurs à vocation humanitaires, ou pour favorises la recherche qui bénéficient des avantages fiscaux pouvant atteindre jusqu’à 75% des redevables de l’ISF, qui payent une partie de leur impôt sous forme de dons. Ils redoutent de perdre une grande partie des fonds qu’ils reçoivent et leur parole est importante aux yeux de l’opinion.
Enfin, il ne faut pas négliger la concurrence exercée par d’autres pays européens qui de l’Allemagne à l’Autriche, en passant par des nations plus à l’est réduisent la taxation sur le capital de manière beaucoup moins timide que la France pour attirer la manne financière internationale.
Tant que la France n’aura pas prouvé qu’elle n’a pas dépassé le stade des velléités susceptibles de retours en arrière, elle ne pourra dissiper le climat d’attentisme qui étreint la communauté des expatriés, qui estiment manquer encore de visibilité aujourd’hui.
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