Paradoxe : le déclin de l’Etat islamique bien entamé en Syrie et en Irak <!-- --> | Atlantico.fr
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L'avenir de l'organisation terroriste est incertain.
L'avenir de l'organisation terroriste est incertain.
©Reuters

Coup de mou

Il y a de cela quelques mois, l'Etat islamique triomphait encore en Irak et en Syrie. Si aujourd'hui tous les voyants semblent verts, Daech cale et campe sur ses positions. L'avenir de l'organisation terroriste est incertain.

Alain Rodier

Alain Rodier

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.

 

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Atlantico : Depuis quelques mois, l'Etat Islamique semble en perte de vitesse, notamment en Irak. Daech s'affaiblit-il ?

Alain Rodier : Depuis quelques mois maintenant, l'Etat islamique ne progresse plus, ni en Syrie, ni en Irak. Il a fait quelques offensives mais elles sont très limitées. Daech perd peu à peu du terrain et se retrouve confronté à d'énormes difficultés, financières notamment.

L'organisation vient pourtant d'annoncer un budget qui s'élèverait à 2 milliards de dollars pour 2015 ?

Il faut savoir que Daech contrôle environ 8 millions de personnes qu'il faut faire vivre et que cela coûte très cher. Je pense qu'à l'heure actuelle ces dépenses sont très supérieures aux revenus. Il y a un trésor de guerre, certes, mais il va diminuer peu à peu.

N'y a-t-il pas aussi un problème d'image, notamment pour le recrutement ?

Jusqu'à maintenant Daech était très attirant mais l'enthousiasme des volontaires étrangers a baissé. Selon des rumeurs, il semble qu'il leur interdise de prendre le chemin du retour car l'Etat islamique a besoin d'hommes sur le terrain. Il est en sous-effectif par rapport aux zones qu'il contrôle et les combats qu'il doit maintenant mener contre les Kurdes et quelques tribus chiites qui commencent à se révolter.

Parmi ces dépenses, il y a aussi le problème du pétrole ?

Il y a eu du trafic de pétrole pendant des mois. Mais les possibilités de raffinage ont été bombardées par les forces de la coalition car elles sont facilement repérables. Le reste de ses réserves lui sert à remplir ses véhicules mais de là à vendre du pétrole à tarif préférentiel à la Turquie, ce n'est plus possible.

Il ne leur reste donc plus que des actions à l'international pour exister ?

Il y a une sorte de course en avant avec Al-Qaïda pour savoir qui va devancer l'autre. Une véritable guerre d'influence entre les deux mouvements les pousse à déclencher un certain nombre d'actions à l'étranger.

Quel est l'avenir de l'Etat islamique ?

Selon les analystes, c'est une affaire qui va durer longtemps. Cependant il ne progresse plus. Mais il ne pouvait plus progresser : il ne pouvait pas avancer en zone kurde ni en zone chiite. Quand on a conquis une province, il faut en contrôler la population. Or elle est ici très hostile. Les forces adverses n'ont pas l'intention d'avancer non plus, d'aller libérer des zones qu'elles n'occupaient pas avant. Nous sommes maintenant dans une guerre de position et cela risque de durer longtemps.

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