Noël J-18 : et vous, boirez-vous autant que la moyenne des 3 000 calories absorbées pendant les fêtes ?

Atlantico : Les fêtes de Noël approchent, et avec elles son lot de consommation d'alcool... Quelle est la consommation moyenne d'alcool pendant les fêtes et à combien de calories ingérés correspond-elle ?

Réginald Allouche : Il n'y a pas de statistiques précises concernant la consommation d'alcool pendant les fêtes de Noël mais on peut raisonnablement avancer le chiffre de 3000 calories en moyenne. Ce chiffre ne tient pas compte des calories apportées par le ou les repas.

La consommation varie du Nord au Sud de la France en fonction des habitudes de consommation. Pour la France , le vin rouge, le vin blanc et le Champagne sont les plus consommés. Ils sont suivis de près par la bière. Pour les pays plus au Nord , c'est l'inverse, la bière règne en maître.

L'apport calorique de ces alcools est important. De plus, l'alcool contient du sucre et il a une action sur l'augmentation de la glycémie et donc sur la quantité d'insuline sécrétée en réaction à cette augmentation. La consommation d'alcool  sollicite beaucoup votre foie qui filtre 95% de l'alcool ingéré.

Quels sont les équivalents caloriques de cette consommation moyenne d'alcool ? Pizza, burger, donut, gâteaux... A quels équivalents alimentaires révélateurs cela correspond-il ?

Contrairement aux idées reçues, l'alcool est très calorique ! Un gramme d'alcool correspond à 7,5 calories soit plus que le sucre ( 4 calories pour 1 gramme ) et un peu moins que le gras( 9 calories pour 1 gramme ).

Pour donner quelques références :

- un verre de vodka correspond à 120 calories
- un verre de Whisky correspond à 100 calories soit l'équivalent d'une banane
- 3 verres de vin rouge ou une pina colada  correspondent à 260 calories soit l'équivalent d'un hamburger !

Mais le comptage de calories n'est pas suffisant et il faut tenir compte des effets de l'alcool sur l'ensemble des cellules de notre corps. L'alcool agit sur le corps entier, du cerveau aux muscles en passant par le rein et bien évidemment le foie.

L'alcool a des effets désinhibants mais à quel prix car c'est un toxique pour l'organisme. Un toxique qui utilisé régulièrement peut provoquer des addictions sévères et durables. Il est extrêmement difficile pour un alcoolique chronique d'arreter de boire. L'arret de l'alcool est plus difficile que l'arret du tabac.

Ce n'est pas agréable à entendre mais c'est une réalité. Il faut réserver la consommation d'alcool à des évènements et le consommer avec beaucoup de modération lors des repas. Il est recommandé de ne pas dépasser 3 verres de vin rouge par jour pour un homme et l'équivalent de 2 verres pour une femme.

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Les consommateurs de vin ou de champagne se croient bien souvent à l'abri des méfaits caloriques de la bière ou de cocktails sucrés. Qu'en est-il dans les faits ? En moyenne, à combien de calories s'exposeront les buveurs exclusifs de vin ou de champagne ?

Les consommateurs de vin ou de Champagne pensent à tort que ces boissons sont plus saines que la bière et que les cocktails sucrés. En fait les études montrent que la quantité d'alcool consommée est sensiblement la même car le Champagne et le vin rouge sont des boissons "faciles" à consommer.  Il est effectivement rare de consommer plus de 3 cocktails sucrés alors que certains buveurs peuvent ingérer plus de 10 verres de vin au cours d'un repas.

Le vin et le Champagne contiennent aussi des sucres en moins grande quantité que certains cocktails mais la quantité totale ingérée est de par les quantités bien supérieure.
Si l'on se place dans le cadre d'une consommation festive, la différence entre ces boissons est très faible.

Combien d'heures de quel sport en particulier faudrait-il pour éliminer cet équivalent calorique ?

Il faudra plus de six heures de jogging pour éliminer les calories apportées par l'alcool d'un soir de fête. Il est donc très difficile de se débarrasser de ces calories. Mais le plus grave reste le problème de la charge pour le foie. C'est en effet lui qui est chargé de 95% de la "detox" alcoolique par transformation de l'alcool en acethyl afin de le rendre inactif. Il faut savoir que nous ne sommes pas tous égaux face à la consommation d'alcool.  Pour les personnes originaires d'Asie, il existe parfois un déficit en certaines enzymes limitant ainsi le "traitement" de l'alcool. Cela est aussi vrai dans une moindre mesure pour les personnes issues du pourtour méditérrannéen. Pour ces personnes, l'alcool n'est pas un toxique c'est un poison à éviter.

A quels risques médicaux s'expose-t-on à long terme ?

Il faut savoir que l'alcool est digéré tel quel et qu'il est transporté dans toutes les parties de l'organisme. Son action touche donc tous les organes.

L'alcool demande beaucoup de travail au foie et il ne peut traiter qu'un gramme par kilo de poids et par jour. C'est pour cela qu'une consommation même ponctuelle d'une grande quantité d'alcool peut provoquer des dégâts importants. Sans aller jusqu'au coma éthylique, un individu fortement alcoolisé peut être victime de malaise, de troubles de l'équilibre et surtout de troubles du comportement et de l'humeur.

Il faut ajouter que lorsque le foie métabolise une grand quantité d'alcool , il utilise des enzymes qui sont à terme toxiques pour le noyau de nos cellules. A terme, l'ADN de nos cellules peut être touché !

A plus long terme en cas d'alcoolisme chronique, le risque d'apparition de cancers ( foie, oesophage, estomac ) est augmenté ainsi que le risque d'insuffisance hépatique est certain. Sans même parler de cirrhose du foie, le foie est si occupé à métaboliser l'alcool qu'il ne peut plus métaboliser les graisses et il ne peut donc que les stocker : c'est la stéatose hépatique (en fait un foie comme du foie gras d'oie !)

La femme est plus exposée que l'homme car son système enzymatique du foie est moins efficace.
Je n'insiste pas sur le fait qu'une femme enceinte doit éviter de consommer de l'alcool au cours de sa grossesse car l'alcool a un véritable effet sur le foetus.

Un fois les fêtes passés, tout un chacun peut sentir comme un trop plein dû à l'excès des fêtes. Comment se préparer à ce jour particulier et consommer le plus intelligemment possible ?

Pour bien préparer une fête, il faut choisir un type d'alcool et s'y tenir. Il faut décider combien vous allez consommer et vous tenir à cette quantité quelle que soit les sollicitations. Bien souvent, dans l'inconscient collectif, le fait de boire semble conférer des "capacités" supérieures. Je dois malheureusement vous préciser que c'est exactement l'inverse. L'alcool désinhibe socialement mais ne permet pas bien au contraire d'améliorer les performances sexuelles.

Donc passez de bonnes fêtes mais restez vigilant sur les quantités et vous nous remercierez au réveil le lendemain !