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Neige et verglas : Delanoë prend les Parisiens pour des (flo)cons !
©Reuters

Refroidi

Sur Radio Classique et Public Sénat, Bertrand Delanoë a asséné qu'à Paris, "les agents de la Ville qui ont été mobilisés deux jours et deux nuit ont fait un travail formidable. Pour le reste, il faut être un peu humble vis-à-vis des lois de la nature".

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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Article préalablement publié sur Delanopolis

Pour tenter de se disculper du chaos qui règne depuis mardi dans les rues parisiennes, Delanoë a sorti la grosse artillerie communicationnelle. Tout serait la faute de Dame Nature, les moyens mis en œuvre pour lutter contre ses caprices seraient exemplaires et les critiques injustes et même scandaleuses.

Il suffit pourtant de mettre en perspective les faits avec les chiffres pour se rendre compte qu'un brouillard municipal épais accompagne cet épisode glacial.

Devant le ras-le-bol de la population et les premières critiques de l'opposition, la contre-offensive de la Voix de son Maire ® a été plus rapidement lancée que le salage des rues.

Sur Radio Classique et Public Sénat Delanoë a asséné : "A Paris, les 1.400 agents de la Ville qui ont été mobilisés deux jours et deux nuit ont fait un travail formidable. Pour le reste, il faut être un peu humble vis-à-vis des lois de la nature. Des choses ont dû être très désagréables pour des personnes, mais le service public a réagi très fortement, avec des anticipations. L'action ininterrompue des services municipaux depuis lundi soir a permis le salage de 600 kilomètres de chaussée identifiées comme prioritaires".

Ah ?

D'abord, les chiffres donnés sont fluctuants. Au moment où Delanoë parle de 1 400 agents de la ville, Mao Péninou, adjoint en charge du sujet, évoque 1 600 dans une interview donnée à Métro. Bah, à 10 ou 20 % près...

De toute façon, ces effectifs ne correspondent à rien d'inhabituel. En creusant un peu le sujet et si l'on se réfère au site Internet de la mairie, le fameux plan salage, les 600 kilomètres d'axes dits prioritaires et les 20 000 points stratégiques sont ceux qui sont prévus en cas d'intempéries standards. C'est ce qui ressort du rapport d'activité de la Direction de la protection de l'environnement pour 2011 : voir en cliquant ici. Ce document évoque un salage préventif. Démonstration est donc faite de l'inertie delanoiste sur le sujet.

Bref, face à un épisode dont Météo-France prévoyait qu'il serait tout à fait exceptionnel, surtout pour un mois de mars, la mairie delanoiste n'a aucunement pris la mesure du caractère particulier de l'événement.

Cette fameuse direction comporte 7 805 agents et les moyens humains mobilisés ne sont nullement spectaculaires.

Quant aux 600 kilomètres de voirie traités, aux trente véhicules de salage et 1 600 agents (en prenant le chiffre le plus élevé communiqué), il suffit de rapprocher tous ces nombres pour constater que chaque engin n'aurait en moyenne salé que 20 kilomètres de voies sur près de 48 heures et que chaque kilomètre pris en charge n'aurait mobilisé que moins de trois agents !

On comprend pourquoi la patinoire de l'Hôtel de ville s'est étendue cette année fort loin de son parvis !

Mais, comme nos lecteurs le savent abondamment (voir ici), l'entretien des rues c'est moins important que l'installation d'une kermesse permanente sur les quais de la Rive gauche.

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