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Christiane Taubira.
Christiane Taubira.
©Reuters

Et que le meilleur mente !

La Garde des Sceaux se fait écharper de toute part. Pourquoi est-ce elle, et seulement elle, qui devrait payer ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Depuis quelques jours Christiane Taubira a au milieu du visage le nez de Pinocchio. Vous savez celui qui s'allonge, qui s'allonge, en fonction des mensonges proférés. Un nez énorme que n'aurait pas renié Cyrano de Bergerac. Tellement imposant qu'à lui seul il bouchait l'horizon déjà étriqué de la Hollandie. Il fallait donc – sauve qui peut – qu'elle paye un peu les pots cassés. Fragilisée ? Désavouée ? Confortée en apparence ? Ça revient au même.

Christiane Taubira a certainement des qualités et de multiples défauts. Le pire étant – aux yeux des siens – qu'elle ne sait pas mentir. C'est une femme de caractère. Colérique. Hystérique parfois. Il suffit pour s'en convaincre de lire l'entretien qu'elle a accordé hier au Monde. De la choucroute aussi embrouillée et inextricable que les lianes qui rendent inaccessible la forêt amazonienne de Guyane. Une comparaison qu'on peut s'autoriser dès lors qu'elle-même, dans un accès rageux, s'est définie, dans le même entretien, comme une "sorcière amazonienne"…

Donc la Garde des Sceaux a menti. Et très mal menti. Et son nez, comme celui de Pinocchio, a fini par devenir tellement visible qu'il en est devenu gênant. Elle savait donc à l'évidence (et elle l'a nié contre toute évidence) pour les écoutes de Nicolas Sarkozy. Mais les autres ? Les ministres ? Le premier d'entre eux ? Le président de la République ? Mais ils savaient eux aussi ! Cependant ils ont plus de bouteille qu'elle. Et tous, alors qu'en cette période de printemps un vent glacial souffle dans les allées du pouvoir, avaient pris la précaution de se munir de cache-nez. A qui fera-t-on croire que Jean-Marc Ayrault ne savait pas ? Qui peut imaginer que Manuel Valls n'ait pas été mis au courant par ses services ? Et qui pourrait trouver crédible un scénario  dans lequel l'actuel chef de l'Etat ignorerait que son prédécesseur était sur écoute ?

Donc tous menteurs ? Oui tous ! Et c'est Christiane Taubira qui écope. Il est vrai que –soyons justes– en tant que Garde des Sceaux elle avait, plus que d'autres, la haute main sur les enquêtes judiciaires. Mais pourquoi tous ces mensonges, ces demi-vérités, ces faux-fuyants ? C'est encore dans le Monde qu'on trouve la bonne réponse. Françoise Fressoz y écrit en substance que tous ces écrans de fumée ont été disposés pour que François Hollande soit maintenu le plus loin possible de la tornade. Il est vrai qu'il représente encore la seule chose durable qu'il reste au Parti Socialiste. François Hollande en effet est encore là jusqu'en 2017. C'est tout. Et c'est pas grand-chose…

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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