Municipales et Européennes : ce que les patrons-candidats proposent<!-- --> | Atlantico.fr
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Il y aura des listes d’entrepreneurs aux prochaines élections européennes.
Il y aura des listes d’entrepreneurs aux prochaines élections européennes.
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

De nombreux entrepreneurs s'engagent ou font partie de listes pour les prochaines élections. Voici leurs ambitions.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Un repas est meilleur avec une mise en bouche. Cela prépare le palais, aiguise l’appétit et donne à chaque convive l’envie d’en savoir plus. Le parallèle est tentant avec les élections municipales. Un repas, un festin que nous devons à nos concitoyens, un festin dont nos politiques nous privent, organisant l’abstinence depuis 30 ans, une abstinence qui conduit la France à l’anorexie. Dommage, quand notre pays regorge d’ingrédients prêts à se laisser conduire dans les meilleurs plats, sans aucune résistance.

Les entrepreneurs font des municipales leur mise en bouche. Ils démontrent leur implication. Partout, à Paris, en Province, des entrepreneurs se déclarent et se lancent dans les élections, avec un élan digne de notre champion de perche français. Prêt à franchir 6.16m et plus si affinité. Denis Payre, Nicolas Doucerain, Charles Beigbeder, votre serviteur, se présentent ou soutiennent des candidats partout en France. Rien qu’à Paris, plus de 10 arrondissements comptent des entrepreneurs en position clé en cas d’élection de leur liste. C’est un fait unique. Mais qui deviendra, n’en doutons pas, banal, très rapidement. Parfois la banalité a du bon !

Suivront les Européennes. Là on sent que les mises en bouche vont céder la place aux entrées. On entrera dans le vif du sujet. Il y aura des listes d’entrepreneurs. Ils seront en ligne de front, prêt au combat et certainement pas, comme une décoration que l’on souhaite exhiber, sans lui laisser le pouvoir. Car ces listes s’exprimeront en majorité en dehors des appareils traditionnels. L’entrepreneur préfère créer du matériel que d’utiliser l’existant, qu’il soupçonne à juste titre de programmer leur éviction une fois la moelle extraite. Et si les entrepreneurs ont « la moelle », ils n’ont en aucun cas envie de se la faire voler.

Car au final, qu’est-ce que les entrepreneurs reprochent au monde politique ? La complainte tient en quelques lignes :

Pourquoi tant d’intelligence gâchée en guerres de personnes. 80% de l’énergie des politiques est consacrée à détruire sa concurrence. Les 20% qui restent, à commander et suivre les sondages. Cela laisse trop peu de place au destin de la France.

La France à la botte. La fameuse botte, des premiers de la classe de l’ENA, chaque année, gouverne la France. Elle a définit son objectif. Il est simple. Puisqu’ils sont les plus intelligents, ils ont raison sur tout. Contre ce pauvre peuple de gueux qui ne savent pas, ne voient pas, ne comprennent pas. Pour eux, nous sommes encore des néandertaliens et les entrepreneurs des machines à pleurer sur leurs acquis. Leur but est donc d’organiser le pays autour de la préservation du lieu de l’exercice de leur intelligence supérieure : Le pouvoir. Administration, gouvernements, fromages de la république et desserts variés.

Tout leur appartient. Leur intelligence est mise au service de leur destin personnel. Et la laisser trôner sur les boiseries de la République. Cette intelligence qui permet à la France d’être le pays dont le classement mondial baisse, dont le déficit atteint des abimes insondables, dont la fonction publique territoriale continue à croître malgré la dette, dont le chômage même maquillé est un des plus importants de l’Europe, dont la législation est plus complexe à chaque fois qu’ils nous promettent de la simplifier.

Aucun acteur économique ne peut trouver son chemin dans les couloirs de la République. Ceux qui ont notre destin entre leurs mains ne savent rien de l’économie. Assemblée Nationale, Sénat, gouvernement, autant de cercles où les décideurs ne savent rien de l’économie réelle, voire n’ont jamais travaillé de leur vie. Dans le monde productif j’entends. Occupé oui. Utile ? Le résultat parle de lui même. Ceux qui nous gouvernent ne sont pas les plus compétents, mais ceux qui ont le plus de temps. Fonctionnaires cumulards, retraités, professeurs. Des spécialistes de la réussite économiques. Les entrepreneurs pensent que leur action quotidienne pourrait justifier ne serait-ce qu’un strapontin auprès de ces éminences grises qui font tourner le pays au rouge.

En conclusion, les entrepreneurs pensent qu’ouvrir les fenêtres, y faire entrer de l’air frais et des hommes neufs, capables de vision conjuguée à une connaissance du terrain, pourrait apporter l’oxygène dont le corps social, sociétal, économique a besoin pour fluidifier un sang appauvri par des années de consanguinité. Une transfusion s’impose. Nous la préparons et elle y intégrera, enfin, tous les Français.

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