Mauvaise nouvelle pour les fans : Yannick Noah a basculé à l’extrême-droite <!-- --> | Atlantico.fr
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Yannick Noah est retourné vivre au Cameroun où il est devenu chef de village
Yannick Noah est retourné vivre au Cameroun où il est devenu chef de village
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

Yaoundé

Culte des ancêtres, chef du village : c’est un autre Noah qui s’est révélé dans Voici. Il faut croire que les associations qui traquent le fascisme ne l’ont pas lu, sinon elles s’étrangleraient.

Michel Villard

Michel Villard

Michel Villard est universitaire. Il écrit sous pseudonyme.

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Un grand malheur vient de se produire. L’une des personnalités préférées des Français est tombée du côté obscur de la force.

Il fallait s’y attendre car, dans cette ambiance détestable et malsaine que nous connaissons, avec ce virus fasciste qui circule partout, même les meilleurs ne sont pas à l’abri.

Mais quand même, qui l’aurait cru ? Sur un ton badin, voilà en effet que notre Yannick Noah national fait son coming-out extrémiste. Lui, le symbole du multiculturalisme et de l’ouverture, lui l’homme modèle, le citoyen du monde.

Que dit-il avec sa sérénité confondante ? Qu’il retourne vivre au Cameroun, dans ce pays où il n’est certes pas né, mais qui est celui de ses parents, et qu’il a été contraint de quitter à 12 ans pour faire carrière dans le tennis.

Pourquoi ce retour aux sources, après 48 ans d’absence ? Parce que, dit-il, il doit « protéger la terre qui est ma terre, la terre de mes ancêtres ».

Vous avez bien lu : protéger la terre de ses ancêtres. C’est fou, on dirait du Barrès ! La terre et les morts. Pire qu’une citation d’Éric Zemmour.

Mais le cauchemar ne s’arrête pas là. Dans son quartier de Yaoundé, l’ex-champion sera rien de moins que le « chef du village ». D’ailleurs, dans le reportage, on le voit entrer tranquillement dans une salle de classe. Il n’a pas d’autorisation, il ne se fait pas annoncer, mais qu’importe puisqu’il est le chef. Les élèves en uniforme se lèvent sagement pour le saluer. Tout le monde l’appelle « Papa Yannick ». Ici, il est le « patriarche ». « Tu t’occupes des petits, tu t’occupes des anciens ». Bref, un chef à l’ancienne.

On n’en croit pas nos yeux. Après Barrès et la terre, voici Maurras et la royauté. Le culte des morts et le culte de la hiérarchie. Adieu démocratie, droit du sol, citoyenneté, vote, égalité, autant de mots qui n’ont visiblement plus beaucoup de sens pour Yannick Noah.

On attend de toute urgence un communiqué des associations qui luttent contre les dérives fascistes. No pasaran ! comme le disait Anne Hidalgo.

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