Logement : cette catastrophe aux proportions dantesques que prépare Anne Hidalgo à Paris<!-- --> | Atlantico.fr
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Anne Hidalgo polarise le marché du logement à paris en augmentant les tarifs du secteur privé et en réduisant les prix pour le logement social puisque le parc social sera plus important.
Anne Hidalgo polarise le marché du logement à paris en augmentant les tarifs du secteur privé et en réduisant les prix pour le logement social puisque le parc social sera plus important.
©ludovic MARIN / AFP / POOL

Décision préjudiciable

A l’occasion de la journée de la justice sociale, la maire de la capitale a annoncé viser l’objectif de 40% de logements publics en 2035.

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Atlantico : Avec cette déclaration, quels sont les objectifs tacites d’Anne Hidalgo ?

Philippe Crevel : Depuis son arrivée à la mairie de Paris, elle a mis l’accent sur le logement social, avec pour objectif de mixer la population à Paris. Elle veut également fortifier le corps électoral favorable à la gauche à Paris.

En quoi cette décision sera préjudiciable ?

Sa décision de doubler les logements publics dans un espace contraint, avec les difficultés connues pour construire en hauteur, aboutira à préempter des bâtiments - de logement ou des bureaux - même si elle le fait déjà de manière importante dans des arrondissements comme le 6e ou le 15e.

Son choix de privilégier le logement public va réduire l’offre privée de logement, celle dont bénéficie la classe moyenne et les cadres. Cette catégorie va se retrouver confrontée à une diminution du parc locatif privé, avec à la clé des augmentations de prix. Cela va contraindre la classe moyenne et certains cadres à quitter la capitale pour la proche banlieue puisqu’il y sera difficile de s’y loger. Par ailleurs, ces personnes pourraient ne plus se sentir à l’aise à l’aune de cette mixité forcée.

Anne Hidalgo polarise le marché du logement à Paris en augmentant les tarifs du secteur privé et en réduisant les prix pour le logement social puisque le parc social sera plus important.

Et l’argument selon lequel il restera tout de même 60% de logements privés ne tient pas. A Paris, une partie non négligeable des logements est en location saisonnière (Airbnb), notamment dans le cœur de Paris (arrondissements 1 à 8). Cela réduit irrémédiablement l’offre privée.

Est-ce qu’elle pourra atteindre cet objectif ?

Premièrement, cette politique est extrêmement coûteuse dans la mesure où la mairie préempte des immeubles à un prix élevé, et doit ensuite les transformer avant de les louer en dessous du prix de marché puisque ce seront des logements sociaux. Deuxièmement, cela va prendre plusieurs années sans que l'objectif soit durablement atteignable. 

Cela va in fine transformer la composition de la ville de Paris, avec d’un côté, des personnes très aisées qui pourraient y rester, de l’autre le cœur de Paris transformé en zone Airbnb et enfin des quartiers à dominante plus populaire dans les arrondissements autour (arrondissements 12 à 20).

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