Leipzig/PSG : 2/1, voyage au bord de l'amer<!-- --> | Atlantico.fr
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PSG - Leipzig Paris Saint-Germain ligue des champions football défaite qualification
PSG - Leipzig Paris Saint-Germain ligue des champions football défaite qualification
©RONNY HARTMANN / AFP

Ligue des champions

Malgré l'ouverture du score de Di Maria, les Parisiens minés par les blessures s'inclinent (2-1) sur la pelouse d'un concurrent direct dans la course à la qualification pour les huitièmes de finale. Ils stagnent désormais à la troisième place d'un groupe plus serré que jamais.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Autant mettre les pieds dans le plat tout de suite, ce n'est pas que les Parisiens ont tout fait de travers, c'est qu'ils ont tout fait à l'envers. Il ne fallait pas mener au début, mais à la fin ! Pourtant, après l'ouverture du score de Di Maria (sur un bon service de Kean), on se disait que les Parisiens avaient pris l'affaire par le bon bout. Et jusqu'à la 42e minute, malgré l'absence de leurs deux superstars (Neymar, Mbappé) et de certaines de leurs têtes de gondoles habituelles (Verrati, Bernat, Icardi), on peut même dire qu'ils faisaient plaisir à voir. Leurs intentions étaient bonnes, leur domination réelle, leur maîtrise technique évidente et tout le monde participaient activement au pressing quand l'équipe n'avait pas le ballon. Nous disions donc... jusqu'à la 42è minute... C'est-à-dire jusqu'à ce que Christopher Nkunku se rappelle au bon souvenir de ses anciens coéquipiers en ajustant d'une frappe lointaine le bon soldat Navas, masqué sur le coup. 

Vous me direz, on aurait pu voir venir cette douche froide parce que c'est bien souvent la même rengaine : une équipe domine en montrant de belles choses... elle ouvre le score... se crée d'autres occasions franches sans les convertir... rate une énorme occasion qui aurait pu la mettre à l'abri (en l'occurrence un pénalty de Di Maria 15e)... et puis... et puis... tout change. Oui, tout. Car c'est à partir de ce pénalty manqué que la confiance Parisienne s'est envolée, que le collectif tout entier a plongé dans les eaux du Styx et que les fatalités se sont enchaînées. Il y aura donc eu un avant et un après. L'après, c'est Paris qui ne pèse plus sur le jeu (un seul tir cadré en seconde période), Gueye qui prend un carton rouge sévère (69e) et Kimpembe qui commet une bourde qui coûte cher, permettant à Forsberg de transformer le pénalty de la victoire (57e). Entre sa main dans la surface (comme contre Manchester) et son expulsion dans les dernières minutes pour une faute grossière qui en disait long sur sa frustration, la soirée de Presnel Kimpembe est donc à oublier. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est toujours dommage quand un gars qui monte en puissance retombe dans ses travers. Ceci dit, tout lui mettre sur le dos serait injuste. D'une part parce qu'il n'est pas le seul à être passé à côté... et d'autre part parce que le coup de sang, on connait tous ça... On s'énerve, on ne se possède plus et c'est comme ça qu'on prend des cartons idiots ou qu'on fait des gosses. 

Quid des autres alors ? En l'absence des cadors, les clefs du camion avaient été clairement données à un Di Maria dont on attendait beaucoup. Hélas, après avoir raté le coche, il a disparu de la circulation. Autrement dit : on l'a cherché partout, il n'y était pas. Danilo n'a pas fait mieux, en étant mal placé sur l'égalisation et en couvrant Forsberg sur l'action qui amène le pénalty, il rend au final une copie insuffisante. Comme les rendements de Sarrabia, Florenzi et Gueye n'ont pas été meilleurs, vous comprendrez que le tableau d'ensemble n'est guère reluisant. Seul Moïse Kean, par son activité et la qualité de son jeu en pivot s'est montré à son avantage.
Selon toute vraisemblance, sans trois titulaires indiscutables et sans ses deux superstars, la marche était trop haute pour le PSG.

Un PSG qui prouve match après match que la fatigue est une maladie contagieuse et qui semble payer cher les tensions entre son directeur sportif et son entraîneur. À propos des choix de ce dernier, certaines questions demeurent : 

Pourra-t-il faire jouer encore longtemps Marquinhos (son meilleur défenseur) au milieu de terrain ? 

Pourra-t-il toujours justifier d'utiliser une sentinelle (Danilo) pour la faire jouer en défense centrale ? 

Fallait-il vraiment sortir Sarrabia alors que l'équipe était menée et qu'il n'y avait pas d'autre attaquant disponible sur le banc ? 

Ne pouvait-il pas faire rentrer Rafinha un peu plus tôt ? La créativité du Brésilien pouvant être utile à un milieu de terrain qui en manquait nettement...

Chacun se fera son opinion mais on ne s'avancera pas de trop en écrivant que le coach Allemand commence à rendre septiques les plus enjoués. 

Quoi qu'il en soit, et malgré la défaite surprise de Manchester United à Bayaksehir (2/1), le Paris Saint Germain est ce matin dans une situation délicate. En rentrant bredouille de cette mauvaise balade au bord de l'amer et en ne comptant que trois points après trois journées, les joueurs de la capitale voient donc leur marge de manœuvre se réduire sérieusement avant un match retour (le 24 novembre prochain) qui sera certainement décisif.

Un résultat bien conforme à la période morose que nous traversons (à moins que cela ne soit l'inverse) et qui martèle encore et encore que le monde n'est vraiment pas là pour nous faire plaisir (merci, on avait pourtant bien compris). Mais nous aurions bien tort de nous plaindre de la défaite du PSG, des mauvais résultats des clubs Français en Ligue des Champions ou de faire les difficiles. Parce que même si les tribunes sont désertes ou maigrement peuplées de fantassins armés de masques à pointes, même si les victoires sont rares, les matchs ont lieu et c'est un privilège par les temps qui courent. Malgré une ambiance tristounette... L'ambiance, vous savez, cette chose aussi temporaire que capricieuse, pleine de nuances, dont nous sommes consubstantiels (parce qu'elle nous fait autant que nous la faisons) et qui nous enveloppe toujours... comme un manteau, froid, tiède ou chaud. Oui, que nous le voulions ou non, nous avons tous une gueule d'atmosphère (il faut en croire nos miroirs, ils sont peut-être les derniers à bien réfléchir). Alors, malgré toutes ces libertés amputées, ces sourires voilés, ces cris étouffés, ces succès envolés ou le vide sans écho des tribunes, le sport est plus que jamais à souhaiter, à espérer... Quand la réalité est trop rude, le sport (comme l'art ou la fiction), devient plus que jamais une nécessité. Les trois invitant à de belles échappatoires et à des ressacs émotionnels presque sans équivalents pour les passionnés. C'est ainsi que le temps d'un but, et même quand le ballon cesse sa course au fond des filets, nos rêves, eux, continuent, en nous permettant de retrouver la magie et la saveur des premières joies.

Je vous l'accorde, dans cette période sombre dans laquelle chacun voit très bien d'où vient la nuit, il faut bien du courage pour garder son âme d'enfant. Un enfant qui attend impatiemment le jour de la délivrance, jour béni (par qui vous voudrez) où le stade repeuplé redeviendra un lieu magique... c'est-à-dire la plus formidable des stations pour refaire le plein... des sens...

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