Le président algérien réclame (encore) des excuses à la France. Quand sera-t-il rassasié ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Histoire
Abdelmadjid Tebboune Algérie président
Abdelmadjid Tebboune Algérie président
©RYAD KRAMDI / AFP

Encore un effort

Certes l’appétit vient en mangeant mais quand même…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Abdelmadjid Tebboune est un homme mesuré et pondéré. Il nous veut d’ailleurs du bien. Et considère qu’Emmanuel Macron est sur la bonne voie. Pour l’aider à progresser sur ce chemin fraternel il lui a demandé que la France formule des excuses pour sa domination coloniale en Algérie.

Car, a-t-il dit, notre pays n’a jusqu’à maintenant présenté que des « demi-excuses ». Ce n’est effectivement pas suffisant. Faute à demi-avouée, faute seulement à demi-pardonnée… Il nous faut donc faire plus.

Un jour l’ambassadeur de France en Algérie est allé demander pardon pour la répression des insurrections nationalistes de Constantine et d’Oran en mai 1945. Des atrocités furent alors commises contre les Européens. En réaction l’armée française se montra particulièrement brutale. Mais il parait que nous nous sommes seulement à demi excusés pour ces faits.

Des années plus tard, Emmanuel Macron décréta que la colonisation française en Algérie avait été « un crime contre l’humanité ». C’était pas mal ? Non, c’était juste une demi-excuse. Nous nous étions mis à genoux. Devons-nous nous coucher maintenant ?

L’intervention de Abdelmadjid Tebboune, nous a permis d’apprendre que, selon lui, « il y avait six millions d’Algériens en France ». Le chiffre habituellement avancé est d’environ quatre millions. Mais le président algérien doit savoir. Une question : comment six millions d’Algériens peuvent-ils supporter de vivre dans un pays qui ne s’est pas vraiment excusé auprès d’eux ? 

Ps : Si la France a des excuses à formuler c'est pour ce qu'il s'est passé en 1962 après la victoire du FLN. Des dizaines de milliers de Harkis avaient servi sous notre drapeau. Nous les avons abandonnés. Ils ont été effroyablement torturés et égorgés. Et il n'est même pas sûr que des excuses effaceront cette tache honteuse de notre Histoire. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !