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La Grèce claque la porte à un Eurogroupe qui ne comprend plus cette stratégie suicidaire
©Reuters

L'édito de Jean-Marc Sylvestre

La réunion de l’Eurogroupe s’est achevée lundi soir sur un échec. La Grèce rejette la proposition d’accord provisoire qui lui aurait donné les moyens de tenir jusqu’au nouveau programme d’aide. Les Européens ne comprennent plus la logique du nouveau gouvernement grec.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le ministre grec de l’Économie a quitté la réunion de l’Eurogroupe en disant haut et fort que les propositions de l’Europe étaient absurdes, indignes et inacceptables. Les plus optimistes, comme Michel Sapin ou Pierre Moscovici, mettaient l’accent sur la possibilité d’un accord. Peut-être pas lundi certes, mais aujourd’hui ou mercredi. La majorité des autres ministres européens sont restés, eux,  franchement pessimistes.

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Sans accord, la Grèce ne tient que par des emprunts à très court terme et un taux très élevé. En risque permanent de défaut de paiement. Qui dit défaut de paiement, dit sortie de l’euro, ce que les Grecs ne veulent pas parce qu'ils n’ont aucun intérêt à en sortir.

Au terme de cette réunion, personne ne voit comment trouver un compromis. En arrivant, les Grecs semblaient avoir fait des concessions importantes dans la mesure où ils ne demandaient plus une annulation de la dette. Ils ont même affirmé qu'ils pouvaient accepter 70% environ du programme actuel des réformes imposées par les créanciers.

Du côté de l’Eurogroupe, on a gommé des textes le terme de "troïka" dont les Grecs ne veulent plus entendre parler pour le remplacer par celui d’ "institutions". Ceci dit, les Grecs savent bien qu’il s’agit des mêmes acteurs : le FMI, la BCE et la Commission européenne. Il n’y pas d’autres solutions pour monter des financements.

Après des heures de discussions, Yanis Varoufakis est revenu en arrière. Juste au moment où il apprenait qu’il y avait encore 30.000 Grecs qui manifestaient dans les rues pour réclamer des actes de résistances pour refuser le maintien du FMI. Il n’a donc pas cédé.

Les Européens ont, eux, des exigences très simples. Ils demandent qu’Athènes termine la mise en œuvre des mesures de redressement qui étaient attachées au deuxième plan d’aide, quitte à le prolonger un peu après le 28 février pour laisser du temps afin de préparer le 3è plan.

Sur ce troisième plan, les Européens sont prêts à réaménager les calendriers de remboursement, ils sont prêts à abaisser les normes budgétaires. Ils restent cependant inflexibles sur l’impossibilité d’annuler les dettes : c’est évidemment incontournable.

L’Europe demande aussi la mise en œuvre d’une réforme fiscale qui reviendrait à créer des impôts et à stopper l’évasion fiscale. La réalité, c’est que les Européens ne veulent pas laisser Alexis Tsipras mettre en œuvre la totalité de son programme et ainsi mette fin à 5 années de gestion budgétaire qui porte ses fruits.

La croissance grecque pourrait être de 2,5 % en 2015 avec une reprise de l’emploi. A partir de là, tout est possible. Sauf qu'actuellement, tout est bloqué pour des raisons strictement politiques. Le gouvernement grec est soutenu par 30.000 grecs qui sont tous les soirs dans la rue. Les gouvernements européens ne peuvent pas offrir aux Grecs ce qu'ils refusent à leur opinion publique depuis des années.

L’Allemagne que l'on avait tellement critiquée et l’Europe du Nord, ont retrouvé la croissance et l’emploi. L’Europe du Sud, L’Espagne, l’Italie et le Portugal vont beaucoup mieux. La Grèce aussi. Reste la France où la croissance est absente, où le chômage continue de croitre. C’est aussi le pays où la rigueur budgétaire a été la moins appliquée.

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