La France pourrait-elle faire aussi bien que Tel Aviv ? Le digital à chaque coin de rue dans un pays qui aime ses entrepreneurs<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
La France pourrait-elle faire aussi bien que Tel Aviv ? Le digital à chaque coin de rue dans un pays qui aime ses entrepreneurs
©Artsper - Miguel Chevalier

Les entrepreneurs parlent aux Français

Le DLD a lieu actuellement à Tel Aviv : un CES de Las Vegas à l’air libre. Des délégations viennent du monde entier pour communier à l’aune des nouvelles technologies. Car chaque Israélien, est un start-upper en puissance. Jugez plutôt. Plus de 600 start-up sont nées en Israël l’année passée, ce qui confirme une statistique unique au monde. 1 créateur d’entreprise pour 1180 habitants.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

Voir la bio »

La terre est promise et la promesse est tenue. Cette terre bénie, berceau des religions est aussi un « Holly land » pour les start-up. Pour tous ceux parmi vous, qui se poseraient des questions sur la façon de faire naître une envie irrépressible de réussir, sans la censure des frontières, sans la retenue de celui qui hésite à réussir dans un univers qui condamne la réussite, pour qui la terre est un simple cailloux à l’échelle de l’univers et qu’il n’y a donc aucune raison d’être impressionné, alors venez à Tel Aviv. C’est le moment. C’est le DLD.

Le DLD c’est un CES de Las Vegas à l’air libre. C’est une ville dont les odeurs subtiles de nourriture orientale, mêlées aux embruns émanant d’une mer chaude et limpide, accueillent des délégations venues du monde entier, pour communier à l’aune des nouvelles technologies. Car chaque Israélien, est un start-upper en puissance. Jugez plutôt. Plus de 600 start-up sont nées en Israël l’année passée, ce qui confirme une statistique unique au monde. 1 créateur d’entreprise pour 1180 habitants. Aucun pays n’a su créer un tel engouement pour la création d’activité. Et on ne parle pas de bébés start-up dont nous nous gargarisons en France et qui, malheureusement, meurent encore plus vite qu’elles ne naissent. Nous parlons là de start-up qui développent des projets de classe mondiale et créent des géants planétaires.

Des technologies que vous et moi pensons américaines et qui, à 65% dans certains domaines, sont en fait Israéliennes. Les USA et sa fameuse « Silicon Valley » seraient moins siliconés sans Israël, et ne pourraient tenir leur rang très longtemps, sans Tel Aviv. Il y avait en 2014 plus d’entreprises d’origine Israélienne cotées au Nasdaq, que tous les pays d’Europe réunis !!

Ce succès incroyable est lié à un destin, une situation, un contexte, qui ne peut être répliqué. Mais qui pourrait être imité. Un petit pays, aux ressources limitées, entouré de pays qui, pour un certain nombre, souhaiteraient sa disparition. Un pays qui a développé une recherche tirée par le militaire et la sécurité, la médecine et les technologies, a su transformer en succès civils et commerciaux, ses recherches militaires. Un pays qui a su décloisonner et rapprocher le monde de la recherche et du business, sans bâtir de frontières idéologiques et dogmatiques entre les 2.  Un pays qui a compris que faute d’un marché national suffisant, le monde était la seule option possible, et qu’il fallait, pour séduire la planète, développer des inventions qui pouvaient en faire le tour. Et progressivement, les technologies militaires ont filtré dans le monde civil, et se sont multipliées pour aborder tous les secteurs. La santé, les smart-cities, les télécom, le e-commerce, les algorithmes de tous poils, la santé avec cette association de renommée mondiale entre Pasteur et Weizman. Si le contexte est inimitable, la culture, l’ambition et le financement pourraient utilement être imités par la France.

Tout d’abord, le public a longtemps abondé ce que le privé mettait sur la table. Au lieu de vouloir le faire lui même. Si le privé risque sa peau, l’état vient l’épauler. C’est tout. Le sens de la responsabilité, et la récompense du risque, mais sans le faire à sa place. Ensuite, l’armée et le civil, sont en symbiose. Nombre de ceux qui sortent de leurs 3 années de service militaire, sortent avec un projet de start-up au creux du treillis. Et ne se camouflent pas pour les mettre à jour ! Le lien militaire-civil est exploité à l’extrême, ce que nous pourrions aisément faire en France, si nous faisions tomber les frontières entre les mondes. Une visite à « Tel Aviv University » (entre autres) vous dévoile un monde dans lequel le 1er étage est consacré à la recherche, qui cherche elle même à prouver l’intérêt business de ses recherches (de Gaulle disait « je ne veux pas des chercheurs qui cherchent, je veux des chercheurs qui trouvent »), ce qui lui permet de trouver des financements pour les exploiter au maximum et d’en trouver des applications mondiales ensuite.  Au 2ème et 3ème étage on trouvera les investisseurs et les incubateurs. Idem au Technion, où chaque bâtiment vous entraîne dans un tourbillon de folles inventions, aussi prometteuses que concrètes. La clé, c’est le décloisonnement des mondes, la proximité des acteurs, l’obsession de la vitesse d’exécution et du déploiement mondial, en direction des USA.

C’est dans cet univers que vont évoluer des milliers d’investisseurs du monde entier, pendant 3 jours à Tel Aviv, dont la délégation de Parrainer la Croissance, emmenée par votre serviteur et Véronique Feingold. Une délégation unique qui allie des entrepreneurs et entrepreneuses français d’origine Chinoise, des Corses qui arrivent avec un projet révolutionnaire, des Parisiens, des Niçois, des Toulousains… Nous y rejoindrons nos amis du Medef venus avec nombre de patrons comme Stéphane Richard, Guillaume Pepy et notre Ministre Axelle Lemaire avec qui nous déjeunerons tous mardi midi. Et à chaque coin de rue, d’hôtel, de salle de conférence, des investisseurs et des opérateurs chercheront à lier des partenariats qui se transformeront en produits et services, que vous retrouverez au bout de vos doigts, sur vos écrans tactiles, dans quelques semaines ou dans quelques mois.

La France est l’un des 3 pays dans le monde où vivent le plus de juifs, et pourtant nous ne sommes que le 7ème partenaire Européen d’Israël, pour mégoter tellement souvent sur des sujets qui font passer le dogme et la paresse de pensée, après nos intérêts économiques et naturels. Une coopération entre Israël et la France, qui sera dignement représentée cette semaine, permettrait de mettre à profit nos atouts pour donner envie à ces start-up extraordinaires, de venir tenter leur chance et leur succès en France, plutôt que de miser sur les USA de façon exclusive. Nous avons, comme souvent, les atouts pour le faire, mais une véritable incapacité à les mettre en œuvre. Dommage pour nos emplois et notre courbe de croissance. Nous, pendant 3 jours, tenterons de renverser modestement cette courbe là, entre la mer et les centres de recherche, sous un soleil généreux, qui délivre avec application, ses 30° quotidiens. La croissance, ici, est au chaud. Suite et bilan, dans Atlantico, lundi prochain.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !