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La France, la croissance et les vacances
©MEHDI FEDOUACH / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Un bref billet cette semaine. Aussi court que la semaine d’ailleurs. Tout est court en France, et particulièrement les moments de travail. A peine le travail repris, que l’une des principales activités, quand on parle ou entend parler les français et françaises, dans les cafés, consiste à prendre des décisions stratégiques destinées à préparer les prochains congés.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Le travail, semble en France, comme une distraction au milieu des vacances. Une exception. Evidemment, pas pour tout le monde, mais pour beaucoup. Il suffit pour s’en convaincre de chercher une place dans un train, un jour férié. Quant à la science qui consiste à exploiter mathématiquement, le cumul des jours fériés, RTT et congés, pour en extraire sa substantifique moelle, elle confine au sublime. On s’approche d’une forme d’art.  

Les congés sont en France, un socle et une valeur immuable. Crise ou non, on sent rarement une dépression s’abattre sur les congés pris et l’argent dépensé. Une baisse oui, un écroulement jamais. C’est un marqueur de la société française. La qualité de vie à la française, celle qu’admirent tant de pays pour qui 15 jours de congés par an, restent une limite infranchissable et qui rêvent des ces français qui parviennent à échapper à une forme de dictature du travail au profit du repos, sans un déficit si criant de productivité.
Nous sommes étonnants. Presque admirables dans cette capacité à ne pas sacrifier notre qualité de vie, à nos obligations professionnelles. C’est une vie bien différente pour les entrepreneurs. L’été est limité à 15 jours, dans les 5 premières années, pour passer à 3 semaines quand la réussite finit par céder et surpasser l’adversité. Pas de congés toutes les 6 semaines, et un soupir de désespoir face à ces coups de fils que nous passons pendant les congés et qui s’échouent invariablement sur des messageries vocales, sans parler des réponses automatiques aux mails qui traduisent une absence pour 8 jours au moins, à chaque vacances. 
Il est toujours difficile de savoir si moins de congés produirait plus de croissance, car les congés c’est aussi de la croissance. Pour les transporteurs, les hôteliers, les restaurateurs, les agences de voyage. Rien ne se perd, tout se transforme. Evidemment la Chine a plus de croissance et prend moins de congé. Les USA aussi. Mais la comparaison n’est pas toujours aussi évidente. Bien évidemment au niveau de l’entreprise, des collaborateurs qui travailleraient plus pour le même prix, généreraient plus de profits. Mais ce que nous gagnerions, serait perdu par d’autres. Et alimenter notre structure touristique est aussi important que de robotiser nos entreprises. Dans les 2 cas, ce sont des revenus en plus ou des charges en moins. Le fait que les français partent en congés, permet d’avoir une offre riche pour de riches étrangers puissent venir le dépenser chez nous. Bref, le débat restera entier, jusqu’à ce que notre croissance soit tellement faible que nous ayons besoin de nous repenser, en travailleurs. Bonne reprise !

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