JO de Londres, basket : les Américains ont-ils toujours une "dream team" ?

Atlantico : La France défie ce dimanche les États-Unis. Peut-on toujours parler de la Dream Team américaine née en  1992 ? Quel sera le "Jordan" de l'équipe ?

Pierre Godfrin : La France débute son tournoi olympique en affrontant dimanche l’équipe archi-favorite pour la médaille d’or : "Team USA". Complète, extrêmement physique et très talentueuse, la sélection américaine peut être qualifiée d’équipe de rêve avec la présence dans ses rangs de LeBron James, Kobe Bryant ou encore Kevin Durant, trois des meilleurs joueurs de NBA, la Ligue la plus relevée au Monde. Maintenant, la vraie "Dream Team" restera à jamais celle de 1992, née en 1989 après la débâcle des JO de Séoul de 1988 où les Américains n’avaient récolté « que » le bronze. A partir de 1989, les joueurs évoluant en NBA ont été autorisés à jouer avec la sélection nationale, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Si l’équipe actuelle est excellente, la Dream Team, composée notamment par Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird, Charles Barkley ou encore Patrick Ewing, a pratiqué le plus beau basket de l’histoire de ce sport. Et certainement pour très longtemps.

Lors des Olympiades suivantes, les États-Unis ont aligné des belles équipes mais aucune n’est arrivée à la hauteur de celle de 1992, qui a aisément remporté les JO de Barcelone. D’ailleurs, les joueurs des autres sélections prenaient des photos des joueurs américains en plein match… Je conseille à tous ceux qui veulent en savoir plus sur ce sujet de visionner le webdoc produit par L’Equipe sur cette Dream Team.

En 2012, le joueur le plus « jordanesque » est certainement LeBron James. Victorieux de son premier titre de champion avec Miami cette saison, l’ailier a pris une nouvelle dimension avec ses allures de bulldozer. Toutefois, il n’atteindra certainement jamais la dimension de Jordan, le meilleur joueur de tous les temps.

L’écart se resserre-t-il entre les équipes internationales et l'équipe américaine ?

L’écart s’est déjà resserré depuis quelques années. Après la victoire en 1992, les Américains ont gagné en 1996 et 2000, mais sans forcément être aussi impressionnants qu’à Barcelone. D’ailleurs, à Athènes, en 2004, Team USA s’est inclinée en demi-finales face à l’Argentine de Manu Ginobili. Et, en 2008, à Pékin, les coéquipiers de Kobe Bryant ont dû sortir un match dantesque en finale pour venir à bout des Espagnols. Cette rencontre est d’ailleurs considérée par beaucoup de spécialistes comme l’un des plus grands matchs de l’histoire du basket.

Depuis leur victoire en Chine, les Américains semblent invincibles. Les 12 retenus pour les JO londoniens font partie véritablement des meilleurs joueurs au monde, même si le secteur intérieur (pivots et ailiers forts) américain semble un peu moins puissant que d’habitude avec l’absence notamment de la star d’Orlando, Dwight Howard. C’est d’ailleurs dans ce secteur que l’Espagne, seule sélection capable de battre les Américains, semble au-dessus avec la présence de trois pensionnaires de NBA : les frères Pau et Marc Gasol ainsi que Serbe Ibaka. Mis à part la Roja, aucune sélection n’est capable de battre Team USA… Autant dire que le premier match des Bleus s’annonce compliqué…

Quelles sont les chances de l'équipe de France de basket ? 

Avec l’absence de Joakim Noah, touché à la cheville, conjuguée à la très mauvaise préparation de cadres comme Nicolas Batum et Tony Parker, la France se présente avec l’ambition d’accrocher une médaille de bronze, voire une médaille d’argent si l’Espagne n’arrive pas trop rapidement sur sa route.

Les Bleus manquent cruellement de taille et d’agressivité à l’intérieur. Comme lors des matchs amicaux, c’est du banc que le sélectionneur tricolore, Vincent Collet, pourrait trouver le salut avec notamment l’arrière Nando De Colo, qui vient de signer aux San Antonio Spurs et qui a impressionné ces dernières semaines.

Les Bleus sont en tout cas les favoris à la troisième place sur le podium, ce qui serait une très belle performance pour une sélection qui n’était plus qualifiée pour les Jeux depuis ceux de Sydney (où ils avaient été battus seulement en finale par les Etats-Unis). Mais pour avoir parlé avec quelques uns des membres de la sélection française ces derniers jours, je peux assurer qu’ils espèrent gravir une marché supplémentaire sur le podium…  

Propos recueillis par Charles Rassaert