Irak, Syrie : le chemin de croix des chrétiens d’Orient serait-il passé sous silence pour ne pas offenser les musulmans ?<!-- --> | Atlantico.fr
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"Les chrétiens d'Orient sont un non sujet médiatique."
"Les chrétiens d'Orient sont un non sujet médiatique."
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Crucifixion

Les djihadistes et les islamistes les traquent et les menacent. Ils partent ou ils meurent.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'autre jour une petite, toute petite, manifestation a eu lieu devant le siège de France Télévision. Quelques dizaines de personnes avec des banderoles : "n'oubliez les chrétiens d'Orient!". On n'a pas parlé d'eux, car ils ne sont pas allés attaquer des mosquées ou piller des commerces arabes. L'autre jour à Sarcelles pendant les émeutes anti-juives, des boutiques appartenant à des assyro-chaldéens, (la plus ancienne communauté chrétienne d'Orient), ont également été saccagées. Qui en a parlé, à l'exception du maire PS de la ville ? 

Les chrétiens d'Orient, c'est un non sujet. Quelle idée en effet que de vivre en terre d'Islam ? Même si, argument vite balayé par les tenants du fondamentalisme islamique, ils étaient là bien avant l'invasion arabe. A Mossoul, en Irak, les djihadistes vainqueurs leur ont donné le choix. Quitter la ville, se convertir, accepter le statut de dhimmis ou périr par le glaive. La version levantine de "la valise ou le cercueil" qui amena les Français d'Algérie à quitter le pays qui était le leur... En Syrie les cousins et les frères de ceux de Mossoul ne procèdent pas autrement. On tue (rarement). On chasse (souvent). Sur cette Via dolorosa il y a de nombreuses haltes. Elles ne mènent pas toutes à la crucifixion. Celle-ci se pratique pourtant dans ces régions, d'après La Croix, journal posé et toujours soucieux de ménager l'Islam. Le pape François (c'est aussi dans La Croix) a pleuré en évoquant "la crucifixion pratiquée en un certain pays".

Ce pays le pape ne l'a pas nommé car certains auraient pu se mettre en colère et des chrétiens en auraient encore pâti. Mais le supplice existe bel et bien selon les spécialistes interrogés par le journal. Il s'applique essentiellement aux musulmans "hypocrites" c'est-à-dire oublieux des commandements d'Allah. Parfois, on les fait mourir sur la croix. Parfois on se contente de les exposer.

Ainsi des croix se dressent dans les régions tenues par les djihadistes syriens et irakiens. Elles peuvent paraitre incongrues sur des terres où le croissant est roi. Mais elles font sens. Car elles sont signes d'infamie et de dérision pour les vrais croyants. Leur prophète a prêché sa foi à la pointe et au fil de son épée. En tuant. En vertu de quoi, ses fidèles ne peuvent avoir que beaucoup de mépris pour un autre prophète qui a donné sa vie pour sauver celle des autres.

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