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France-Espagne : les 5 raisons
pour lesquelles les Bleus
pourraient créer la surprise
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Dos au mur

Dominée par la Suède mardi dernier, la France affronte l'Espagne ce samedi. Si La Roja est largement favorite sur ce match, les dés sont encore loin d’être jetés.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Alors que les résultats des deux premiers matches laissaient entrevoir un quart de finale France Italie, la déroute française face à la Suède couplée à la victoire anglaise face à l’Ukraine font que le choc de ce samedi ne sera pas Transalpin mais Transpyrénéen… Face à nous ce soir point d’« Azzuri » mais « la Roja », en route vers un triplé historique comme le pensent les médias espagnols. Cependant, même si les Espagnols sont les grand favoris de ce match, il y a au moins cinq raisons d’espérer. 

1- La France n’est pas favorite !

Ceci est l’évidence même, la France n’est pas favorite dans ce match et la France est toujours meilleure quand elle ne bénéficie pas du statut de favori. Quatorzièmes au classement FIFA, les Bleus sont loin derrière l’Espagne qui domine le football mondial et qui truste la première place depuis juillet 2008.

Pourtant, les Espagnols nous craignent et voulaient absolument éviter la France. Pourquoi ? Parce qu’ils savent que les Français sont les joueurs les plus imprévisibles du monde (et pas seulement au foot). Les Français sont en effet les seuls capables, après avoir côtoyé le néant au premier tour de la coupe du Monde 2006, de sortir de rang et sans contestation aucune l’Espagne (tiens tiens), le Brésil (hyper favori de l’épreuve) et le Portugal avant de s’incliner en finale sur un coup de dés (un coup de tête ?) face à l’Italie.

Après être tombée dans le néant face à la Suède, la France a une occasion unique de renaître de ses cendres dans ce match et la pression sera sur les épaules des Espagnols, pas sur celles des Français.

Pour l’équipe de France, outre gagner une place en demi-finale, le défi est simple : devenir l’équipe qui aura fait tomber celle qui rêvait de devenir la première à réaliser un triplé historique.

2- Les incertitudes espagnoles

Comme je l’avais écrit dans un précédent article, l’Espagne ne joue pas cet Euro dans les meilleures conditions.

 Depuis le début de la compétition, il est évident que l’Espagne n’est pas aussi forte qu’elle l’était en 2008 et 2010, années de ses triomphes européens et mondiaux. Après une bonne entame contre une Italie en pleine reconstruction mais qui la fît douter de longues minutes, l’Espagne joua une promenade de santé contre une Eire impressionnante de faiblesse, avant de gagner de justesse et dans les dernières minutes avec un but à l’extrême limite du hors jeu face à une Croatie qui aurait pu, vu sa prestation, faire subir aux espagnols le sort des français à la coupe du Monde 2002…

Ce passage, aisé en termes de points mais limite dans la manière, a peut-être crée le doute dans les têtes espagnoles.

Pour ce qui est des individualités, les absences conjuguées de Puyol et Villa (remplacés par un Torres moins inspiré que « El Guaje » et par un Sergio Ramos ne jouant pas à son poste, lui-même secondé par un Piqué loin de sa meilleure forme) laissent espérer un peu moins d’efficacité dans la finition et un peu moins de sûreté dans la défense centrale. A nous d’en tirer parti.

3- La loi du milieu...

« Ce sera la loi du milieu ». Tel était, si ma mémoire est bonne, la une de « l’Equipe » le 21 juin 1986, jour d’un France Brésil resté dans toutes les mémoires.

Ce sera à coup sûr encore une fois la loi du milieu dans ce match tant le milieu espagnol est certainement encore le meilleur du monde aujourd’hui. Avec sa tactique en 4-5-1, la « Roja » a pour habitude de monopoliser le ballon avant de donner l’estocade dès que le premier trou de souris s’ouvre dans la défense adverse. Les Français sont prévenus, eux qui vont devoir jouer avec une défense centrale remaniée suite à la suspension de Mexès. Cependant, l’Espagne monopolise le ballon mais marque peu. En 2010, elle fût championne du monde en remportant tous les matches à élimination directe sur le plus petit score : 1-0.

Face à un milieu de terrain français composé lui aussi de cinq joueurs (sauf coup de poker improbable de tenter un 4-4-2, mais on n’imagine pas Laurent Blanc mettre son milieu de terrain en infériorité numérique face à l’Espagne), les Espagnols devront se battre dans de petits espaces (ce qu’ils adorent) mais face à des joueurs certainement plus frais physiquement car moins fatigués de leur saison, leurs clubs n’ayant pas fait de vieux os dans les compétitions européennes (excepté Ribéry).

Ce duel de milieux risque de ressembler à une partie d’échecs sur un échiquier de 10 000 m² et s’annonce par avance passionnant.

4- Et si on inversait les rôles ?...

L’Espagne gagne grâce à ses milieux de terrain qui, surdoués techniquement (on pense avant tout à Iniesta et Xavi), épuisent l’adversaire en le privant de ballons jusqu’à trouver une ouverture. Mais que ferait l’Espagne face à une équipe qui monopoliserait le ballon en la faisant courir après ce même ballon ? On n’a pas souvent eu l’occasion de voir ce scénario ces derniers temps, mais deux équipes l’ont mis en musique depuis 2010 : l’Argentine sur un air de tango au Monumental de River Plate (victoire 4-1) et le Portugal sur un air de fado à « l’Estadio da Luz » (victoire 4-0). Dans ces deux cas, l’invincible armada espagnole a fait naufrage dans les eaux du Rio de la Plata la première fois, dans celles du Tage la seconde. Buenos Aires, la ville nostalgie, et Lisbonne, la ville « Saudade » ont vu s’effondrer une équipe réputée invincible mais tombée deux fois face à deux équipes usant de ses propres armes. Pourquoi dès lors en usant de la même stratégie ne pas rêver d’un nouveau naufrage espagnol dans les eaux de la Kalmious ?

5- La bête noire des Espagnols

Chaque sélection Nationale a sa bête noire. Celle de la France est l’Allemagne qu’elle n’a plus battue depuis 1958 en phase finale de grande compétition. Celle de l’Allemagne est l’Italie, qui n’a jamais perdu contre la Mannschaft dans une phase finale de grande compétition. Celle du Brésil est la France, la Seleçao n’ayant plus vaincu la France en Coupe du Monde depuis 1958.

Comme pour le Brésil, la bête noire de l’Espagne est…la France. L’Espagne n’a en effet JAMAIS battu la France en phase finale de grande compétition. Les quatre confrontations se sont soldées par trois victoires françaises dans les matches à élimination directe (finale Euro 84 ; quarts de finale (tiens tiens) Euro 2000; huitièmes de finale mondial 2006) pour un nul en phase de poules de l’Euro 96. Inutile de dire que ces chiffres et ce « signe indien » pourraient résonner dans les têtes espagnoles samedi soir si les joueurs de « le Roja » n’arrivaient pas à faire la différence au fur et à mesure que s’égrènent les minutes…

Tous les ingrédients sont donc prêts pour un exploit !

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