Les États-Unis sur la voie de l'indépendance énergétique ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Les États-Unis sur la voie 
de l'indépendance énergétique ?
©

Independence day ?

En mars 2011, Barack Obama déclarait vouloir réduire les importations de pétrole. Si l'État du Dakota est aujourd'hui un grand producteur de pétrole aux États-Unis, le pays est encore loin de l'indépendance énergétique.

Florent Detroy

Florent Detroy

"Florent Detroy est journaliste économique, spécialisé notamment sur les questions énergétiques, environnementales et industrielles. Voir son site."
 
Voir la bio »

Le 30 mars 2011, lorsque Barack Obama a déclaré dans un discours à l'université Georgetown vouloir réduire la dépendance des États-Unis aux importations de pétrole, la promesse sonnait comme une vieille antienne américaine. Car quel président américain n’a pas promis un jour l’indépendance énergétique à son pays ?

En 1973, en pleine crise pétrolière, Richard Nixon promettait déjà l’indépendance énergétique en 7 ans. Ce ne fut pas son plus grand succès. Entre 1973 et 2005, les importations de pétrole sont passées de 35% à 60% de la consommation totale. Et pourtant, depuis 2006, les États-Unis sont réellement en train de réduire leurs importations de pétrole. Cette prouesse au pays du pétrole roi est due à une seule chose : le pétrole de schiste.

Pas de pic pétrolier dans le Dakota du Nord

Le pétrole de schiste reprend les mêmes arguments qui ont permis l'essor du gaz de schiste aux États-Unis. En employant à son tour la technologie du forage horizontal et de la fracturation hydraulique, l’industrie pétrolière est en train de révolutionner le paysage pétrolier américain. Si les États-Unis importent encore 9 millions de barils, ces importations sont néanmoins en baisse depuis 2006.

Et cette révolution est menée par un petit État américain. Il y a eu le Klondike pour l’or, le Texas pour le pétrole, il y a aura le Dakota du nord pour le pétrole de schiste. Car c’est dans le bassin de Bakken, situé dans l’Etat américain du Dakota du nord, que pour la première fois a jailli du pétrole de schiste. Ce graphique de la production pétrolière mensuelle du Dakota du nord, entre 2005 et 2011, parle de lui-même :

Cliquer ici pour agrandir

Plus connu pour ses cultures de blé et d’orge, le Dakota est désormais le quatrième producteur de pétrole des Etats-Unis. L’Utah, le Colorado et le Wyoming pourraient bientôt produire du pétrole à leur tour.  Selon une étude de Bank of America et Merrill Lynch Global Research, la production de pétrole non conventionnel pourrait atteindre 2.5 millions de barils par jour en 2015 aux États-Unis.

Une indépendance énergétique encore lointaine

Le potentiel de  production semble considérable, et surtout unique. Selon le Survey of Energy Resources du World Energy Council de 2010, les États-Unis possèdent les ressources potentielles les plus importantes au monde.

Pourtant ces richesses ne permettront pas d'isoler le marché américain du marché international du pétrole. Si la hausse de la production a permis aux États-Unis de devenir un exportateur net de gazoline et de diesel depuis 10 ans, la production de pétrole de schiste ne sera jamais suffisante pour remplacer la totalité des 9 millions de barils importer quotidiennement. Et à supposer que les ressources s'avèrent plus larges que prévues et le permettent, l'effondrement des prix qui en résulterait pousserait un certain nombre de producteurs à arrêter leur activité.

Si Washington restera donc dépendant de la géopolitique des pays du Golfe ou des pays d'Amérique Latine, l'arrivée de ce pétrole de schiste sur les marchés internationaux permettra cependant de modérer quelque peu les prix  sur le marché international, et de rééquilibrer la balance énergétique de Washington.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !