Elon Musk, le champion du monde des riches, adulé par les classes moyennes de la planète... La performance ne doit rien au hasard<!-- --> | Atlantico.fr
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Elon Musk, le patron de Tesla, lors d'un événement lié au programme spatial et aux projets de SpaceX.
Elon Musk, le patron de Tesla, lors d'un événement lié au programme spatial et aux projets de SpaceX.
©Britta Pedersen / POOL / AFP

Atlantico Business

Tesla est rentré dans le club très fermé des entreprises qui valent plus de 1000 milliards de dollars et son fondateur Elon Musk a pris la place de l’homme le plus riche du monde. Le plus étonnant, c’est qu’il est aussi le plus admiré et apprécié des classes moyennes et des pauvres.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Cette semaine, Tesla a réussi à battre trois records.

D’abord, l’entreprise est entrée dans le club des entreprises les plus chères du monde avec une capitalisation boursière de plus de 1000 milliards de dollars.

Ensuite - et c’est lié, son fondateur et animateur, Elon Musk, a renforcé son statut d‘homme le plus riche du monde avec une fortune supérieure à 250 milliards de dollars, loin devant les Jeff Bezos, Bill Gates ou le français Bernard Arnault. Il s’installe au premier rang des quelques stars de la planète, adulées, admirées et convoitées par toute une génération qui forme la classe moyenne dans le monde entier.

Enfin - et c’est sans doute le plus étonnant, Tesla a réussi à vendre en Europe plus de Model 3, son modèle phare, que de Renault Clio ou de Golf. C’est étonnant mais c’est dû à la pénurie mondiale de puces, qui touche moins Tesla parce que Tesla a développé ses propres réseaux d’approvisionnement.

1e point :La valorisation boursière de Tesla n’est pas une énorme surprise, Tesla faisait déjà partie des entreprises les plus chères. Sauf que cette semaine, Tesla a touché le Graal des marchés financiers en franchissant la barre des 1000 milliards de dollars à Wall Street pour devenir le 6e membre de ce club ultra select, rejoignant ainsi Apple en tête, suivi de Microsoft, de Aramco (le fonds pétrolier saoudien), de Google et d’Amazon. En fait, si les investisseurs se sont rués cette semaine sur Tesla, c’est qu’il ont appris l’énorme contrat signé avec Hertz le numéro 1 mondial de la location qui a commandé plus de 100 000 voitures  (4 milliards de dollars), mais c’est aussi surtout parce que les marchés ont acquis la conviction que Tesla a toutes les chances de préempter  le marché, non seulement de la voiture électrique, de la voiture connectée mais aussi de la voiture zéro carbone avant 2050, date limite et symbolique qui sera officialisée  lors de la COP 26 à Glasgow. Alors, la conviction a dopé les investisseurs alors que les risques sont encore importants. Tesla a des concurrents qui travaillent sur le dossier et qui n’ont pas envie de se faire tuer, c’est le cas de Volkswagen, de Toyota et de Stellantis, le groupe formé par Peugeot, Citroën, Chrysler et Fiat.

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Les investisseurs n’ont d’oreilles que pour ce que fait Tesla, ce qui permet à la firme d’Elon Musk d’avoir gravi tous les échelons de la cote. Il y a dix ans, Tesla valait zéro, cette semaine 1000 milliards. La performance est historique. Tesla vaut beaucoup plus cher que General Motors, dix fois plus cher que le numéro 1 et 100 fois plus que Renault. Le cours évolue vite et fort.

Tesla est donc évidemment surcoté, objet de toutes les convoitises et le terrain de jeu de la spéculation. Il n’empêche que, sur le moyen terme, Tesla est dans la logique des Gafa: c'est à dire des produits innovants qui deviennent incontournables, avec une histoire sur le produit qui dépasse la valeur du produit lui-même et une image de marque. On est Tesla-addict comme on est utilisateur d’Apple.

2e point : Cette valorisation des espérances de croissance a hissé Elon Musk au premier rang des fortunes mondiales, avec plus de 250 milliards de fortune personnelle, c’est plus que n’importe lequel des patrons de l’industrie digitale. Une fortune qui lui permet de protéger son indépendance et de se lancer dans des expériences qui sont moins " bankables" que l’automobile du futur. Parce qu’en marge de l’automobile, il veut aussi développer le tourisme dans l’espace, possible futur eldorado capable d’apporter des solutions à tous les défis de la modernité : défi démographique, défi d’approvisionnement en matières premières rares etc. Ce qui lui vaut une notoriété qui dépasse, et de loin, la seule valeur de ses industries.

3e point : Elon Musk est donc riche, très riche. Il est réactif à tout, agité et agitateur, arrogant parfois, mais il incarne plus que d’autres, non pas la réussite individuelle et financière, il incarne la modernité à l'heure où les composantes de cette modernité, inquiètent les opinions publiques internationales.

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Il fait tout ce qu’il faut faire pour soigner son image de visionnaire et de précurseur. Il s’est certes engagé dans toutes les briques de la chaine de construction automobile et notamment de tous les composant électriques, mais il a investi les segments de l’industrie spatiale avec Space X et la collaboration de la Nasa et du ministre de la défense américaine. Elon Musk travaille là pour son business. Mais quand il emmène dans l’espace quelques touristes, il sait très bien que cette activité sera difficilement rentable avant de nombreuses années, mais il sait aussi que chaque voyage lui vaut une campagne de publicité mondiale, ainsi qu’un terrain d’expérimentation pour améliorer le lancement de satellites de communication dont le marché est exponentiel.

Le génie est moins dans sa capacité à faire de l’argent en bourse que dans sa notoriété et sa cote d’amour dans les jeunes générations, les classes moyennes qui sont les premières à souffrir de cette modernité mondialisée, et même les populations défavorisées et pauvres. Le véritable exploit est à ce niveau-là, même si la notoriété est fragile, elle n’a pas de prix, mais elle implique une responsabilité qui dépasse et de loin l’équilibre d’un bilan.

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