Du national aux collectivités locales, quel bilan pour la gauche qui avait détenu tous les pouvoirs ?<!-- --> | Atlantico.fr
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La gauche n'a pas eu les résultats attendus au niveau local
La gauche n'a pas eu les résultats attendus au niveau local
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Après la claque

Alors que la gauche avait, depuis 2012, l'ensemble du pouvoir dans ses mains, les résultats économiques n'ont dans aucun domaine été à la hauteur. Comme si les élus socialistes n'avaient pas ouvert leur fameuse "boîte à outils" et cherché à exploiter les moyens à leur disposition. La sanction est tombée ce dimanche 29 mars, avec au moins 25 départements perdus.

Roland Hureaux

Roland Hureaux

Roland Hureaux a été universitaire, diplomate, membre de plusieurs cabinets ministériels (dont celui de Philippe Séguin), élu local, et plus récemment à la Cour des comptes.

Il est l'auteur de La grande démolition : La France cassée par les réformes ainsi que de L'actualité du Gaullisme, Les hauteurs béantes de l'Europe, Les nouveaux féodaux, Gnose et gnostiques des origines à nos jours.

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Jean-Yves Archer

Jean-Yves Archer

Jean-Yves ARCHER est économiste, membre de la SEP (Société d’Économie Politique), profession libérale depuis 34 ans et ancien de l’ENA

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Atlantico : Elysée, Assemblée nationale, Sénat, régions, départements... Depuis 2012, la gauche avait réussi à concentrer un impressionnant nombre d'élus. Ces derniers possédaient à la fois des capacités d'action dans le domaine du législatif, de l'administration, et de l'exécutif. Comment cette capitalisation de pouvoirs s'est-elle concrétisée ?

Jean-Yves Archer : Depuis 2012, le Gouvernement donne l'impression d'avoir été pris de court par l'intensité de la crise et a utilisé des moyens qui, finalement, ont aggravé le trou d'air de la croissance économique. Persuadés d'avoir raison, certains ont roulé à contre-sens de l'autoroute du bon sens macroéconomique avec comme impact une aggravation alourdie du chômage. Ceci suite à ses choix et non à des contraintes politiques. Il serait en effet fallacieux de prétendre que le Président Hollande et le gouvernement n'avaient pas les moyens de voir leur politique appliquée. Pour qui regarde les majorités détenues par la gauche en 2012, les choses sont assez simples. Celle-ci était majoritaire à l'Assemblée Nationale, au Sénat (pour le première fois sous la Vème République grâce au vote de septembre 2011), dans les régions (quasi-totalité) et dans les départements. Evidemment, il convient d'ajouter les grandes villes : Lille, Lyon, Toulouse, Nantes, Rennes, Limoges, etc. Le Président de la République avait, dans un premier temps, tous les leviers d'un pouvoir monocolore même si la majorité sénatoriale s'est vite effilochée du fait de l'opposition cumulée des Verts et des Communistes. A regarder la situation en 2012, elle était électoralement plus favorable que celle dont Charles de Gaulle disposât en 1958.

S'agissant des choix et de la lucidité de l'exécutif, le Président et le gouvernement avaient une exacte vision de l'ampleur de la crise, des déficits publics du quinquennat précédent, etc., du fait que Jérôme Cahuzac (reconnu pour sa compétence, toutes choses égales par ailleurs) était président de la commission des Finances de 2010 à 2012. L'idée de s'excuser devant la découverte de la gravité de la crise est une argutie politicienne. Une affirmation en trompe-l'œil.

Roland Hureaux : Comment s'étonner que le gouvernement socialiste fasse l'objet d'un rejet massif de la population française ? Sur aucun sujet, il ne donne le sentiment de vouloir régler les problèmes réels des Français, cela à un moment où plus que jamais dans l'histoire, nos concitoyens rencontrent des problèmes lourds (chômage, érosion du niveau de vie, insécurité, immigration, perte des repères) dont ils attendent  des  pouvoir publics qu'ils les  prennent en charge, ou au moins, qu'ils  tentent de le faire. 

Prises une à une, les principales réformes du quinquennat Hollande ne donnent jamais l'impression de s'attaquer  à un problème réel.

Pourquoi les entreprend-t-on, donc ?

D'abord pour occuper le terrain, pour donner l'impression que l'on fait quelque chose, que l'on fait "bouger" la France. C'est pathétique, ces efforts de gens qui au fond ne savent pas bien quoi faire et qui cherchent désespérément des idées pour montrer qu'ils existent. Mas si l'on va plus loin, il est aisé de voir que chacune des réformes lancées par Hollande a pour but d'aligner la réalité sur tel ou tel  modèle idéologique.

Nous ne sommes certes plus dans la défunte Union soviétique, il ne s'agit plus d'un modèle unique, compact, qui supposerait par exemple que l'on supprime partout  la  propriété privée. D'égalité , il en est d'ailleurs peu question car, sur le plan économique et social, les socialistes ont peu de choses à faire, tout étant déjà décidé à Bruxelles : en acceptant les contraintes de l'euro (qui est lui-même un projet idéologique),  Hollande  et son équipe se privent de  presque toute marge de manœuvre.

Mais dans tous les autres  domaines, le réel est aussi évacué  au bénéfice de réformes idéologiques.

Cela est d'abord vrai pour les réformes dites sociétales.

Une réforme idéologique, c'est une réforme que personne ne demande en dehors d'idéologues très peu nombreux : c'est évidemment le cas du mariage homosexuel que personne ne demandait en dehors des groupuscules LGBT.

C'est une réforme qui ne sert à résoudre aucun problème : on voit que très peu de gens ont utilisé les nouvelles procédures ouvertes  par la loi Taubira et encore, il s'agit , la plupart du temps d'idéologues qui avaient quelque chose à prouver.

Mais le but est de faire entrer dans  le réel, au travers de la loi, une  théorie  qui est la théorie du genre. Une théorie absurde, sinon, il ne serait pas nécessaire d'avoir recours à  une  loi.

La réforme des régions est partie  d'une idée fausse  mais largement répandue : que nos régions étaient trop petites, ce qui n'est pas vrai : elles avaient la même dimension que dans  les  autres pays, et aussi que les niveaux administratifs étaient trop nombreux , ce qui n'est pas vrai non plus , en tous les cas, ce qui n'était pas vrai jusqu'à la mise en place, à l'initiative de socialistes, des intercommunalités.

Il y avait là encore une fois   des réformes que personne ne demandait et qui ne résolvent  aucun problème - qui aggraveront même probablement le poids des structures locales car plus elles sont grosses plus elles entraînent de frais généraux.

La loi Macron semble au premier abord plus réaliste et elle contient, certes, par exception, des dispositions qui contribueront à améliorer certaines choses : par exemple l'accélération des procédures de passation du permis de conduire. Mais c'est  assez limité. Pour le reste, il s'agit aussi des réformes idéologiques que personne ne demandait et qui n'amélioreront rien. Ainsi les notaires et les autres professions réglementées faisaient très bien leur travail et personne  ne s'en plaignait. On peut dire que leurs services étaient  chers mais rien dans le nouveau dispositif ne garantit qu'ils le seront beaucoup moins. Le problème, qui n'est pas un vrai problème : leur mode d'organisation ne correspond pas au modèle d'une économie régie par la concurrence généralisée. Donc il fallait leur infliger un petit coup de boutoir  pour qu'elles s'en rapprochent. Oh, il est léger mais le processus de banalisation est engagé. On n'est pas allé loin car les projets idéologiques sont tellement irréels que, de peur de réactions des populations ou des professions concernées, on se contente souvent d'actions  symboliques. Les régimes électifs d'aujourd'hui sont faibles. Ils n'ont pas les  moyens comme autrefois Staline, d'imposer leurs schémas en passant en force, mais ils essayent.

La loi Touraine sur  la médecine contient aussi très peu de mesures qui visent en toute  simplicité et sérieux d'améliorer notre système de sante.

La volonté de généraliser le tiers payant va même à l'inverse du souci principal des pouvoirs publics, celui d'économiser sur les dépenses de santé. On ne prend cette mesure, elle aussi, que pour des raisons idéologiques. Les idéologues ne supportent pas les professions libérales - car dans libérales il y a liberté -  et sans doute l'ensemble des classes moyennes. De même qu'on veut livrer les notaires et les pharmaciens à la concurrence (et permettre aux groupes financiers de trouver des investissements sûrs et faciles en entrant au capital des études et des officines), on veut au contraire  fonctionnariser les médecins en n'en faisant plus que des distributeurs automatiques de soins. Les idéologies sont, on le voit, différentes mais le but recherché est le même : la fin des professions libérales. La loi santé contient d'autres dispositions de nature idéologique : ainsi la possibilité ouverte  aux homosexuels de donner leur sang qui n'a rien à voir avec le souci de bien faire fonctionner la transfusion sanguine.

Beaucoup de mesures économiques ont été prises depuis 2012, quelles sont celles qui paraissent les plus importantes, et étaient-elles appropriées ? Le gouvernement avait-il les moyens politiques de ses ambitions concrètes ?

Jean-Yves Archer :  Ce qui est un argument à inscrire au passif du gouvernement Ayrault et de l'inspirateur Moscovici (qui n'aura donc jamais la clairvoyance de feu son voisin de territoire électoral, le regretté André Boulloche), c'est bien la politique fiscale. Alors que tous les manuels enseignent l'importance contra-cyclique de l'Etat en cas de récession, le gouvernement a procédé à des hausses massives d'impôts (voir le primo-assujettissement de plusieurs millions de Français à l'impôt sur le revenu) qui ont déprimé l'activité et fait s'évaporer la confiance. Confiance des électeurs de gauche qui avaient entendu le discours du Bourget, celui de Jean-Marc Ayrault ("Un Français sur 10 sera touché par les hausses d'impôts") et se sont retrouvés à lire des avis d'imposition.

Ajoutons à cela l'aberration fiscale pour les entreprises. Examinons une évidence : en cas de repli d'activité, les carnets de commande s'effritent et surtout la trésorerie se tend. Ceci milite pour des mesures publiques qui donnent de l'air aux entreprises. Au lieu de cela, le gouvernement a conçu – presque pondu – l'œuf carré du CICE qui est un crédit d'impôt disponible un an plus tard, au contraire d'allègements de charges immédiatement affectables. Cette création validée par Messieurs Moscovici et Macron (alors conseiller à la Présidence de la République)  est une aberration pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, rien n'empêche l'entreprise d'utiliser son CICE pour financer des IDE (investissements directs à l'étranger) : autrement dit, l'argent des contribuables a pu servir à des délocalisations ou à des créations d'emplois hors Hexagone.

Puis, contrairement à ce qu'affirment plusieurs économistes (dont l'influent Gilbert Cette), le rapport entre le CICE et le niveau d'investissement est loin d'être égal à un. Non, un euro perçu de CICE n'a pas induit un euro d'investissement. C'est travestir la réalité que de l'affirmer sur le fondement d'études qui ne recoupent ni les travaux de REXECODE, de la COFACE ou surtout du BIPE (voir étude sur l'emploi en 2025 dans la métallurgie notamment commandée par l'UIMM). Cette étude du BIPE indique que le CICE a notoirement financé des hausses de salaires (dont l'existence est confirmée par un article du Monde paru le 21 Mars), des reconstitutions de marge, des abandons d'affacturage suite à des tensions relâchées sur les trésoreries, des IDE, etc. L'idée d'une parité entre le CICE et l'investissement relève d'un relâchement de l'esprit mû par un intérêt quelconque voire par un asservissement.

Enfin, répétons-le, le calendrier d'application du CICE ne correspondait pas aux besoins des entreprises comme l'ont très vite perçu les commissaires régionaux au redressement productif. Donc, Paris savait. Mais a maintenu son cap par-delà l'erreur de conception de l'outil CICE qui aura, de surcroît, été aberrant au plan sectoriel : La Poste, la grande distribution comme " beaux bénéficiaires "...

Que pensez-vous du rythme des réformes économiques ?

Jean-Yves Archer : Le CICE est une erreur qui pouvait être corrigée. Qui devait l'être. Pour le reste, on a souvent accusé le président Hollande de procrastination – ce qui n'est pas mon sujet – mais l'Histoire économique de notre pays retiendra surtout la lenteur des prises de décision. Vous avez tous vu la lenteur d'élaboration du Pacte de responsabilité qui est entré en vigueur il y a quelques semaines après avoir été annoncé il y a un peu plus d'un an : le 14 janvier 2014. En pleine crise économique, au moment où il faut déployer le plus vite possible des armes contra-cycliques, l'Etat semble prendre un plaisir à laisser musarder tel ou tel. Vous observerez que si le Pacte a un impact, il sera simultané à la confirmation de la reprise (essentiellement issue de l'assouplissement de la politique monétaire de la BCE) et que chacun s'appropriera le mot de victoire...

Ce Pacte vise à restaurer la compétitivité des entreprises : sujet traité par le célèbre rapport Gallois de novembre 2012. Il aura donc fallu plus de deux ans et un trimestre pour que l'Etat réagisse aux solides et étayées recommandations de l'ancien Directeur général de l'industrie des années 1980  (voir son intervention aux Assises nationales de l'Industrie du 16 novembre 1982 où beaucoup était déjà dit).

Parlant de déjà dit, il semble opportun de rappeler une de mes contributions sur Atlantico publiée le 5 novembre 2012 (Rapport Gallois : comment le faire appliquer en sauvant les apparences ?) et de soumettre au lectorat de 2015 la phrase d'alors : "Puisqu'il s'agit de récupérer du temps au nom de l'intérêt économique général et de ne pas visiter certaines vasières de la vie parlementaire qui n'ont rien à voir avec la noblesse du légitime débat démocratique, nous suggérons aux pouvoirs publics qu'ils aient recours à la procédure des ordonnances. Ceci éviterait bien des aléas et serait de surcroît compris par l'opinion."

Clairement, l'erreur de ce quinquennat aura été d'oublier cet outil constitutionnel que sont les ordonnances. En fait, pour être précis l'oubli, le retard à l'allumage, est en passe d'être réparé. Voir projet de loi Macron et modification par ordonnances du droit de l'environnement. Là encore, près de 3 ans après l'euphorie du 6 mai 2012, l'Etat regarde mieux sa célèbre " boîte à outils ".

Qu'en est-il des mesures prises en matière sociétale ?

Roland Hureaux :Ce qui restait des dispositifs prudentiels de  le loi Veil disparait avec l'abrogation du délai de réflexion avant un avortement. Dès son arrivée, Mme Touraine avait rétabli le remboursement à 100% de cet acte, sans considération des problèmes de financement, ni du fait que les soins dentaires ne sont remboursés, eux, qu'à hauteur de 20 %. Pour les idéologues socialistes, tout ce qui  favorise l'avortement est bien, sans aucune considération de la réalité dramatique qui se trouve derrière cet acte, une réalité entièrement occultée  par ce qui est devenu un simple  symbole  de progressisme.

Dans le même ordre d'idées, la loi Léonetti avait réalisé un juste équilibre, salué par tous, en matière de  fin de vie. Cet équilibre, sans aucune nécessité autre qu'idéologique, est remis en cause par les projets en cours.

On pourrait aussi regarder la loi Taubira de réforme de la justice en préparation. Là aussi, au nom d'une philosophie a priori (la culture de l'excuse étendue aussi loin que possible), on tourne le dos aux problèmes des Français très inquiets au contraire de la hausse de l'insécurité.

Les projets de najat Vallaud-Belkacem sur l'éducation nationale continuent sur la voie fatale du tronc unique et de l'interdisciplinarité dont personne n'attend la solution des vrais problèmes de cette institution. 

Malgré les idéologies disparates auxquelles se réfèrent ses réformes (collectivisme en matière d'éducation nationale ou de médecine, ultralibéralisme en matière de professions réglementées, culte de la dimension en matière de réforme régionale), toutes ont le même effet, brouiller, voire détruire les repères fondamentaux des Français : la famille, les régions historiques, la commune, les classes moyennes, le bien et le mal, etc. Elles auront l'effet de rendre nos concitoyens encore  plus paumés, dans un monde dont ils ont le sentiment qu'ils est devenu fou.

Cela est particulièrement vrai dans le monde rural, plus secoué que le reste du pays par les réformes territoriales. C'est là que le FN progresse le plus même s'il n'y a pas de  population immigrée.

L'idéologie existe depuis  longtemps il est vrai; mais  elle se combine en général, heureusement, avec des considérations réalistes, pragmatiques. Avec le gouvernent Hollande-Valls, l'idéologie est devenue chimiquement pure, ou presque. Cela est sans précédent dans l'histoire, même dans les régimes totalitaires.

Cela tient à la mentalité des socialistes d'aujourd'hui qui ont presque entièrement renoncé à la dimension sociale ou ouvrière du socialisme et qui se rattrapent sur le sociétal. Ils ont aussi renoncé à considérer la réalité qui se trouve derrière les mots et ne prennent en compte que les valeurs idéologiques des différents sujets qu'ils abordent. C'est une grave déformation intellectuelle. D'ailleurs certains considèrent l'idéologie comme une maladie de l'esprit, analogue à la folie.

Une autre politique était-elle possible ?

Jean-Yves Archer : Une autre politique d'inspiration plus libérale était probablement possible mais en restant à l'intérieur d'un paradigme socialiste, on ne peut qu'être étonné du manque de rationalisation et de recours au secteur public. Ainsi, il aura – là encore – fallu plus de deux ans et demi pour voir émerger une nouvelle forme institutionnelle et une nouvelle gouvernance au sein de RFF et de la SNCF. De même, les experts du Ministère des Finances savent fort bien que le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) et le peu de convergence de ses 1750 filiales est, in fine, un incinérateur de profit, donc d'argent public.

On pourrait ainsi multiplier les exemples (Areva ?) et se dire que l'équipe actuelle est loin d'avoir assimilé dans ses méthodes de gestion l'analyse très pertinente de Jean Riboud (ancien président de Schlumberger et frère d’Antoine Riboud : Danone) : "Il doit être clair que les performances des entreprises particulières ne pouvaient plus suffire : les performances globales du système industriel ne sont pas et ne peuvent pas être ramenées à la simple addition des performances d’entreprises particulières" (1982). Ce " visiteur du soir " du Président Mitterrand qui avait compris un principe de la méso-économie (sectorielle) serait vu comme un Ovni dans ce quinquennat où il n'a pas été fait un usage dynamique du secteur public. Pour être direct, l'Agence des participations de l'Etat (APE) n'a pas la même pureté de réflexes de travail que l'Agence France Trésor (chargée de nos emprunts d'Etat). Traitant d'autre politique, pensons aussi à la coupe de crédits de l'apprentissage réalisés par le sempiternel duo Ayrault-Moscovici qui ont finalement vu leurs successeurs les restaurer sous l'impulsion de François Rebsamen et de Michel Sapin.

Enfin, il y a des lieux de décision publique où la célérité et l'efficacité sont au rendez-vous : songeons ainsi à la fusion Afii et UbiFrance qui a donné naissance à la dynamique équipe de Business France. Pour réussir, il aurait fallu multiplier par 15 ce type de succès fécond.

Rolant Hureaux : Les Français  n'analysent évidemment pas les choses comme je le fais ; ils ont des sentiments plus immédiats. Mais ils sentent très bien que ce gouvernement a d'autres préoccupations qu'eux, suit une autre logique que la recherche du bien commun, de la res publica, leur tourne  le  dos pour ne connaître que des lubies idéologiques très éloignées de leurs soucis quotidiens.

Et comme il est dans la nature des idéologues de méconnaître la réalité, on peut craindre qu'ils méconnaissent aussi le rejet massif qui s'est exprimé lors des dernières élections, qu'ils continuent aveuglément leur politique destructrice.

Si nous étions dans un monde normal, après ces élections départementales calamiteuses pour la gauche, Valls serait renvoyé et Hollande tenterait une autre politique. Mais nous ne sommes pas dans un monde normal.

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