Déserts médicaux : certaines communes salarient désormais leurs propres médecins<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Déserts médicaux : certaines communes salarient désormais leurs propres médecins
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

Dur, dur

La question des déserts médicaux et de leur réduction agite toujours autant l’actualité tant aucune position forte n’est prise par le gouvernement. Lâchées et lassées, les communes touchées tendent à opter pour une nouvelle option : embaucher et salarier ses médecins.

Adrien Pittore

Adrien Pittore

Adrien Pittore est journaliste, photographe et pigiste. Il a notamment participé au recueil « Les Photos qu’on peut voir qu’au niveau district – Tome 2 » publié le 17 novembre 2017 aux éditions Petit à Petit.

Voir la bio »
Les questions des déserts médicaux et de leur réduction agitent toujours autant l’actualité tant aucune position forte n’est prise par le gouvernement. Lâchées et lassées, les communes touchées tendent à opter pour une nouvelle option : embaucher et salarier leurs propres médecins.
L’idée de salarier des médecins commence à faire son petit bout de chemin. Face au paradoxe de voir des communes multiplier les opérations séductions envers les jeunes médecins sans pour autant voir arriver de nouvelles têtes, certaines communes proposent de directement embaucher des médecins. A la clé, un salaire plus ou moins fixe mais aussi un travail administratif en moins pour les praticiens.

Saône-et-Loire, « à jamais les premiers »

Comme le rapporte Le Journal du Centre, « le principe du salariat existe depuis longtemps dans les établissements gérés par la Mutualité française bourguignonne, mais seulement depuis l’an dernier en médecine générale, à Imphy. »
Dans le cadre de la création du Centre de santé de Nevers, une antenne a été ouverte avec un médecin salarié à mi-temps. La Mutualité s’occupe des aspectes matériels et financiers, « profitant d’aides à l’installation qui complètent la rémunération des actes, pour équilibrer les comptes. Les patients gagnent un tiers payant intégral, sans avance de frais. Et le médecin un certain confort. »

Une action pas incompatible avec la médecine libérale

Du côté des médecins, l’initiative semble plaire. Le Creusot Infos s’est entretenue avec deux doctoresse qui se sont installées sous ce régime en Saône-et-Loire en janvier dernier.
Aujourd’hui, s’installer et travailler en zone rurale ce n’est pas évident, car on se retrouve de fait isolé. Prendre des congés c’est compliqué, car il faut trouver des remplaçants et c’est plus facile en zone urbaine qu’en zone rurale. Je suis franche, je ne me sentais pas de m’engager seule. Le salariat m’imposera moins de contraintes administratives et de papiers.
De l’aveu de cette première, la problématique repose surtout sur la « paperasse administrative » qui peut nuire à la pratique de la médecine libérale.

Un coût de plus pour les communes ?

Pour autant, il est certain que cette pratique ne pouvait pas avoir que des côtés positifs. D’abord, il y a une question d’organisation et de coût qui se doit d’être posée. Car si ce sont les communes qui doivent s’occuper du penchant administratif. Cela vient accroître la charge de travail des agents, au risque de devoir prendre un équivalent temps-plein en plus (sous la condition que tous les agents aient une assiduité exemplaire).
Reste aussi la question du coût de ces médecins qui font donc parti intégrante des effectifs municipaux. Le Journal de Saône-et-Loire estime que les salaires mensuels pour des médecins à temps plein sont compris entre 4 000 et 6 000€.
Du côté de France Bleu qui a étudié le cas d’une doctoresse salariée à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), son salaire annuel serait de 80 000€. Loin de nous l’idée de décrier ces sommes mais elles posent question au regard des finances des collectivités territoriales.
Ces dernières voient aujourd’hui leurs dotations se réduire, avec parfois la conséquence directe de voir leur déficit s’agrandir. Alors peuvent-elles supporter un nouveau coût financier important ? En l’absence d’un coup de pouce du gouvernement, les collectivités préfèrent prendre le risque.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !