Cyber-attaque massive aux Etats-Unis : le suspect “Chine” est-il vraiment celui à qui profite le crime ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Le gouvernement des Etats-Unis accuse le gouvernement chinois de pénétrer les réseaux du gouvernement fédéral américain.
Le gouvernement des Etats-Unis accuse le gouvernement chinois de pénétrer les réseaux du gouvernement fédéral américain.
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Petits mensonges entre Etats

Le gouvernement des Etats-Unis accuse le gouvernement chinois de pénétrer les réseaux du gouvernement fédéral américain et de voler les données personnelles de ses employés. Comme pour toute activité criminelle il faut se poser la question : à qui profite le crime ?

Michel Nesterenko

Michel Nesterenko

Directeur de recherche au Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R).

Spécialiste du cyberterrorisme et de la sécurité aérienne. Après une carrière passée dans plusieurs grandes entreprises du transport aérien, il devient consultant et expert dans le domaine des infrastructures et de la sécurité.

 

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Les données des employés du gouvernement américain, y compris de tout le personnel militaire sans oublier les dossiers médicaux, sont aux mains des mafieux hackers depuis plus de 10 ans déjà. Il n'y a là rien de neuf qui justifierait une telle action de la part de l'armée chinoise car c'est bien elle qui est accusée à mots couverts. Sauf à vouloir gagner de l'argent par des chantages, un tel vol de données n'offre aucun avantage. Il se trouve que le gouvernement chinois dispose de réserves monétaires colossales donc ce soit disant vol de données est de très peu d'utilité géostratégique pour la Chine.

Par contre le gouvernement américain, lui, a tout intérêt à accuser à tort le gouvernement chinois, justement en ce moment. En effet une loi impose au Pentagone de diminuer tous les budgets chaque année. Et pourtant, les armements nucléaires doivent impérativement être rénovés et, en passant, le Pentagone veut en accroître l'éfficacité très largement. Les tensions avec la Russie sur l'Ukraine ont facilité un changement d'attitude général du Congrès à Washington. Mais ce n'est pas suffisant d'autant plus que, compte tenu des réactions du président Poutine, l'Europe s'avance pas à pas vers une alerte de guerre nucléaire. Ces dernières semaines, pour redonner de la vigueur à la nouvelle guerre froide, le président Obama et le Pentagone menacent journellement dans des termes guerriers, avec avions et navires de guerre nucléaire, les constructions de ports chinois sur des atolls en mer de Chine. Le Pentagone a fait cela pendant des décennies sans que personne ne s'en émeuve. S'agit il de la théorie des dominos ou de l'encerclement remise à l'heure du jour ?

Ce n'est pas tout. Cette soit-disant attaque informatique de l'armée chinoise tombe à point nommé pour redorer le blason de la NSA à Washington. Ces dernières semaines les élus américains ont diminué de façon très importante la capacité de la NSA à espionner le citoyen américain sans cause valable et documentée. Au même moment la NSA a accru secrètement sa capacité à espionner et à enregistrer toutes les communications internet des même citoyens. Il fallait donc bien un bouc émissaire pour détourner l'attention et l'attaque informatique de l'armée chinoise tombe à point.

L'opacité des techniques qui auraient permis de détecter cette attaque laisse planer un doute réel sur l'origine. Les Etats-Unis détiennent le premier rang en terme d'activité informatique criminelle mondiale. Et il est fort aisé de diriger une attaque sur des serveurs en Chine de façon à créer une fausse apparence de l'origine de l'attaque. Où est la vérité ?

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