Convention républicaine : Le Parti de Mitt Romney finit-il par se tirer une balle dans le pied en étant de plus en plus radical ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Barack Obama a accusé son rival républicain de tenir des positions extrêmes sur les questions économiques et sociétales, notamment en ce qui concerne les baisses d'impôts pour les plus riches.
Barack Obama a accusé son rival républicain de tenir des positions extrêmes sur les questions économiques et sociétales, notamment en ce qui concerne les baisses d'impôts pour les plus riches.
©Reuters

Borderline

La convention du Parti républicain aux États-Unis s'ouvre ce mardi à Tampa, en Floride. Entre positions radicales et polémiques, le Parti républicain est-il sur le point de faire perdre Mitt Romney ?

Nicole Bacharan

Nicole Bacharan

Nicole Bacharan est historienne et politologue, spécialiste de la société américaine et des relations transatlantiques.
Elle a co-écrit avec Dominique Simonet  "11 septembre le jour du chaos" (Perrin, à paraître le 18 août 2011).

Son prochain livre est Le guide des élections américaines de 2012, co-écrit avec Dominique Simmonet,  à paraître aux éditions Perrin.

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Atlantico : Barack Obama a accusé son rival républicain Mitt Romney et les républicains de tenir des positions extrêmes sur les questions économiques et sociétales notamment en ce qui concerne les baisses d'impôts pour les plus riches - chiffrées à 5000 milliards de dollars par le camp démocrate - ou sur l'avortement avec la polémique du candidat Todd Akin qui a tenu des propos houleux. Le Parti républicain devient-il de plus en plus radical dans ses positions ?

Nicole Bacharan : Le Parti républicain est extrêmement divisé et ses clivages apparaissent désormais au grand jour. Les radicaux ont de plus en plus d'influence et cela s'est particulièrement manifesté ces derniers jours avec l'affaire Todd Akin, Sénateur républicain du Missouri. S’il est vrai que Mitt Romney s’est distancé immédiatement des propos de ce dernier sur le viol en les qualifiants d’insultes, il n’en demeure pas moins qu’Akin conserve des soutiens au sein même du parti.

Les républicains se sont retrouvés à Tampa, en Floride, avant le début de la convention républicaine afin de voter la fameuse plate-forme, le programme du parti. Si elle ne lie pas le candidat, elle exprime l’état du parti à un moment donné. La question de l’avortement y est omniprésente sans aucune contestation possible. Il s'agit d'une position anti-avortement qui refuse toute exception, y compris pour les viols ou les incestes.

A moins de 100 jours de l'élection, ces positions radicales peuvent-elles servir le camp démocrate, pour la présidentielle mais également les élections sénatoriales, ou reflète-t-elle simplement des divisions internes ?

Ces polémiques ne peuvent que desservir les républicains.

Les Américains contre l'avortement souhaiterons que Romney aille dans leur sens. Et si ce dernier ne le fait pas, il perdra la confiance que lui accorde cet électorat. Mais le candidat républicain est fragile sur les questions d'avortement ou de religion et cherche à éviter ces sujets.

Mitt Romney éprouve-t-il des difficultés à rassembler et exercer une autorité au sein de son parti ?

Si le Parti républicain est derrière lui, c'est uniquement par défaut. Mais sur le plan financer, il jouit pleinement de l’argent du parti. Il dispose d'ailleurs actuellement de plus de moyens que son rival démocrate, Barack Obama.

L’arrivée de Paul Ryan n'a suscité aucun engouement dans les sondages pour le candidat républicain alors que l'annonce du colistier se traduit toujours par une hausse qui s'estompe aussi vite. Ce fut le cas John McCain lorsqu'il désigna Sarah Palin il y a quatre ans. En 2012, l'électorat ne se reconnait pas dans ce vice-président.

Néanmoins, Paul Ryan a suscité l’adhésion auprès des électeurs proche de l'orthodoxie libérale en prônant des coupes drastiques dans les programmes sociaux ou de retraites. Mais leurs voix étaient déjà acquises aux républicains. Paul Ryan n'apporte donc rien à Mitt Romney.

Par ailleurs, il faut souligner que Romney et Ryan suscitent de l'inquiétude auprès des femmes, des personnes âgées et surtout auprès des latinos. Or il est difficile de gagner une élection sans le vote de ces derniers.

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