Comment la Nasa a réussi à vaincre l’apesanteur pour faire des expresso dans l’espace après des mois d’efforts<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Science
Comment la Nasa a réussi à vaincre l’apesanteur pour faire des expresso dans l’espace après des mois d’efforts
©Reuters

Space Coffee

Il a fallu relever plusieurs défis technologiques.

Le café est un bon exemple de ce côté si énervant de la vie dans l'espace. Tout ce qui est simple devient compliqué. Car après tout, la manière dont on fait le café utilise la gravité : c'est la descente de l'eau à travers le café moulu qui qui la transforme en café.

Mais une entreprise italienne—bien sûr—ne le voit pas de cet œil. Si on est dans l'espace, il faut du café. Il fallait construire une machine qui pourrait non seulement produire de l'expresso dans un environnement de micro-gravité, mais également se conformer aux règles de sécurité très exigeantes de la NASA. Il a fallu un an et demi à une équipe de 11 ingénieurs à la firme Argotec, sponsorisée par Lavazza, pour construire la machine.

Et il y a eu beaucoup de défis technologiques à relever, comme le raconte Stephan Faris de Bloomberg Businessweek.

Par exemple, lorsqu'on fait bouillir de l'eau, la vapeur s'élève. Mais dans l'espace, elle ne s'élève pas. Elle reste proche de l'élément chauffant. Ce qui fait une bulle de vapeur chauffée à bloc au milieu d'une bulle d'eau—quelque chose de très dangereux. Pourtant il faut bien propulser de l'eau très chaude à travers des grains moulus de café pour obtenir de l'expresso. Argotec a donc eu recours à des tuyaux très fins en acier.

Mais même là : pour la NASA, tout appareil qui produit une pression supérieure à 60 livres par pouces-carrés (la NASA fait ses mesures en système impérial…) est trop dangereux. Or, pour faire de l'expresso, il faut au moins deux fois ce montant de pression. Pour limiter le danger de l'explosion, les ingénieurs ont remplacé la pompe traditionnelle par un plongeur qui fonctionne sur le principe d'une seringue, activée par un moteur électrique fournissant juste la pression nécessaire et pas plus.

Il faut également faire attention aux fuites. En micro-gravité, l'eau flotte partout en petites bulles, ce qui la fait se glisser partout. Chaque tuyau a donc été équipé de petites valves qui évacuent l'eau en trop dans la chambre centrale de la machine, qu'on peut ensuite essuyer avec une serviette.

Les entreprises n'ont pas seulement fait ça pour la gloire. Argotec et Lavazza ont déjà publié deux brevets liés à leurs travaux, avec des applications terrestres potentielles.

Et faire du café dans l'espace peut apparaître comme quelque chose de frivole, mais ça a un véritable intérêt. En effet, la NASA fait très attention à l'état psychologique de ses astronautes, bloqués dans une toute petite boîte de conserve à des milliers de kilomètres de la maison. Quelque chose d'aussi simple qu'un bon café peut vraiment faire une différence au bien être des astronautes, selon Gary Beven, chef du service de psychiatrie spaciale du Johnson Space Center de la NASA, à Houston. En tous les cas l'astronaute italienne—donc forcément experte en café—Samantha Cristoforetti, qui a pu tester l'expresso de l'espace dans la Station spatiale, a approuvé.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !