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Un livreur de la plateforme Uber Eats.
Un livreur de la plateforme Uber Eats.
©PASCAL GUYOT / AFP

Bonnes feuilles

Gurvan Kristanadjaja a publié « Ubérisation, piège à cons ! » aux éditions Robert Laffont. Il suffit aujourd'hui d'un clic pour commander des sushis, donner son linge à laver ou faire une rencontre amoureuse. L'ère numérique nous fait miroiter un monde nouveau, plus rapide, plus simple, plus moderne. Des plateformes comme Uber ou Deliveroo brandissent leur ambition de révolutionner notre quotidien. Oui, mais à quel prix? Extrait 1/2.

Gurvan Kristanadjaja

Gurvan Kristanadjaja

Gurvan Kristanadjaja est journaliste à Libération au service France. Il réalise depuis deux ans des reportages et enquêtes sur les conditions de travail au sein des plateformes de la nouvelle économie.

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Fougères, petite ville de 20000 habitants environ, est un des joyaux historiques de la Bretagne. En contrebas du bourg, dédale de petites rues pavées et de maisonnettes au toit d’ardoise, un immense château fort tient debout depuis le XIIe siècle, ceint de longs remparts. Il fait la fierté des habitants de cette commune d’Ille-et-Vilaine, qui ne se font d’ailleurs pas trop prier pour en vanter les mérites.

Au début de l’année 2020, une annonce parue dans la presse locale a étonné les riverains : Uber Eats, la plate-forme de livraison de repas, a décidé de s’implanter à Fougères. Dans le village, on s’est interrogé : «Qu’est-ce qu’un géant américain comme Uber vient faire chez nous ? » En réalité, Fougères, comme d’autres, fait partie d’une stratégie d’extension du maillage de l’entreprise sur toute la France. Les plateformes de livraison se sont d’abord attaquées aux grandes métropoles : Paris, Bordeaux, Lille, Rennes, Lyon, Marseille… Puis, petit à petit, elles se sont installées dans les petites et moyennes villes. Grâce à cela, Uber Eats couvre 180 agglomérations (quand Deliveroo en annonce de son côté une cinquantaine) et se vante d’être présente auprès de la moitié des Français (34 millions de clients potentiels).

Partout en France, ces derniers mois, on a donc vu filer à vive allure, dans les rues des petites villes françaises, des livreurs aux sacs carrés : «Cette stratégie de développement est importante. Car, si on ne s’implante que dans les grandes villes, on n’intéresse que les bobos et les bureaux. En s’installant ailleurs, on touche tout le monde », explique un ancien cadre d’une de ces entreprises. Pour survivre, il faut donc être présent dans chaque foyer. «Les dépenses les plus fortes sont en marketing. Quand on va acheter une pub avant le journal de 20 heures, ou renommer la Ligue de football du nom d’Uber Eats, ça coûte de l’argent. Mais si l’on n’est présent que dans quelques villes, ça n’a pas de sens. C’est pour cette raison aussi qu’il est nécessaire de se développer partout», poursuit-il.

Dans les petites et moyennes villes comme à Fougères, le développement de la livraison peut susciter un fort intérêt des municipalités. À la mairie, on se frotte les mains : «Je pense que c’est une bonne chose pour Fougères, parce qu’on voit que ces systèmes fonctionnent et que ça correspond à un réel besoin post-Covid. Une ville comme la nôtre n’est pas un choix au hasard, il n’y a certes que 20000 habitants, mais leur nombre double quand on compte les villes des alentours », explique Isabelle Collet, adjointe au maire en charge du commerce.

On le constate effectivement : la sélection des villes candidates suit une liste de critères plutôt stricts. Les plateformes s’intéressent en premier lieu au nombre d’habitants : «En dessous de 10000, c’est sans doute trop peu. Mais, à partir de 20000, là on passe un seuil intéressant», explique l’ancien cadre. Elles étudient ensuite les différentes tranches d’âge de la population, car tout le monde doit être concerné par la marque. Enfin, le plus important : les catégories socioprofessionnelles des futurs consommateurs. «Il faut qu’il y ait un peu de tout, des ouvriers comme des cadres. Mais, surtout, il est important d’avoir un bassin d’étudiants si possible, car ils seront les livreurs dans un premier temps, et par ailleurs des gros clients de ces services», précise notre source.

Une fois ces critères remplis, les plateformes vont s’intéresser aux restaurants de la ville candidate. Ils commencent par lister les grandes chaînes présentes. Avec, pour absolue priorité, de connaître le nombre de McDonald’s par millier d’habitants. Depuis que la chaîne américaine a noué des partenariats avec Uber Eats et Deliveroo, elle est devenue le plus gros pourvoyeur de commandes. S’implanter dans une ville qui compte au moins une enseigne du clown Ronald, c’est être quasi certain que l’affaire n’aura pas de mal à démarrer. Suivent les autres fast-foods, KFC et Burger King. Puis toutes les marques de restauration rapide avec lesquelles il existe des partenariats nationaux : Domino’s Pizza, La Mie Câline, Subway… Si plusieurs de ces noms existent déjà dans la ville, c’est le jackpot. «Ensuite, il n’y a plus qu’à contacter les autres restaurants du coin», explique l’ancien cadre d’une de ces plateformes.

Quand Jack et Jess ont été approchés par le responsable du développement d’Uber Eats à Paris, ils étaient partagés. D’un côté, ils reconnaissent ne pas être en phase avec les valeurs de l’entreprise ; de l’autre, c’est un bel atout pour rentabiliser les soirées plus calmes à Fougères. «On fait de la vente à emporter, c’est un passage obligé. Les gens veulent ça depuis le confinement, et on n’a pas les moyens de payer un salarié pour livrer », affirme Jess.

Voilà trois ans qu’ils ont ouvert leur restaurant de burgers faits maison dans le centre-ville, et l’affaire marche plutôt bien. Sur la devanture de leur boutique, on peut lire une grande inscription «Ici tout est fait maison, même le ketchup». Ils en sont fiers : «On est pas McDo ou les autres chaînes. Nous, on n’a que des produits de qualité et, surtout, on fait tout nous-mêmes.» La plateforme californienne leur propose alors un deal coriace. Comme à toutes les autres enseignes, elle demande 30% de commission sur le prix final. Jack fait des gros yeux : «C’est énorme… En gros, c’est notre marge, donc on bosse gratuitement! » À ceci près, leur explique-t-on alors, qu’ils ont la liberté de répercuter ces 30% sur les prix de la carte en ligne. «Du coup, on a augmenté les prix sur Uber Eats de 20%. Un burger coûte entre 12 et 14€ au restaurant et entre 14 et 16€ sur l’application», explique Jess. Mais ce n’est pas tout. La firme facture aussi des « frais techniques » : l’achat d’une tablette dédiée, des photographies professionnelles, etc. Au total, il faut compter 600€, qui seront débités en plusieurs fois. Mais, dans toutes les nouvelles villes comme à Fougères, les restaurants volontaires peuvent n’en payer que la moitié et aussi profiter d’une période d’essai de deux mois – comme dans un contrat salarié.

Au sortir du confinement, à partir du 11 mai, Jack et Jess ont donc allumé la tablette Uber pour la première fois. L’idée était de se remettre un peu le pied à l’étrier après cette période creuse. Et l’expérience ne fut pas très concluante. Ils s’en amusent encore : «À chaque fois qu’on allume, on est obligés de bloquer les commandes et d’éteindre la tablette au bout d’un moment car on ne peut pas suivre. Le nombre de commandes est trop important par rapport à notre activité. On est deux en cuisine, et on doit gérer la salle et la vente à emporter. Ajoutez à ça la livraison Uber Eats, c’est infernal. Et, côté logistique, c’est beaucoup plus compliqué», assure Jess. Selon eux, c’est l’algorithme de l’application seul qui fixe les temps d’attente. «Parfois, il y a marqué 20 minutes, mais c’est plus souvent 45 minutes. Et le client doit patienter…», regrettent les patrons. Ils ont tenté de se prêter au jeu plusieurs fois, mais, pour l’instant, l’appareil reste éteint dans un tiroir. Résultat, sur l’application on peut lire «momentanément indisponible » sous le nom du restaurant. «Paradoxalement, on a essayé de l’allumer pendant les matchs de foot, quand on n’avait personne. On s’est dit que, puisqu’il y avait le partenariat entre Ubert Eats et la Ligue 1, il y aurait peut-être du monde. En fait, ça n’a rien changé…», s’étonne Jess.

À Fougères, Uber Eats est surtout confrontée à un problème de main-d’œuvre : il n’y a pas assez de livreurs pour toute la ville. Pour l’instant, selon Jack et Jess, ils sont quatre à tourner régulièrement. Mais, puisqu’ils sont indépendants, ils gèrent leur temps comme bon leur semble. Certains soirs ou midis, il se peut qu’aucun d’entre eux ne travaille et que le service soit complètement indisponible. À d’autres moments, si un seul d’entre eux roule, il ne peut prendre qu’une commande à la fois, ce qui limite considérablement le service et rallonge démesurément les délais de livraison.

Sur l’application, ce jour-là, impossible d’ailleurs de commander un repas. La moitié des enseignes sont «momentanément indisponibles»; sous les autres, il est inscrit «aucun livreur à proximité».

Pour recruter de nouveaux coursiers, la société a donc fait appel à son réseau de restaurateurs. Sur le comptoir de l’établissement de Jack et Jess, une grosse pile de prospectus. Côté pile, il est inscrit en lettres capitales «Gagnez de l’argent avec Uber Eats». Avec pour arguments : «Connectez-vous quand vous le souhaitez. Profitez d’un complément de revenus attractif, payé à la semaine. Découvrez votre ville.» Et, côté face, le détail des quatre étapes pour s’inscrire. Les deux restaurateurs s’en amusent : «Ça va finir directement à la poubelle. C’est pas notre boulot de distribuer ça aux gens…» Ils affirment regretter le prosélytisme de la firme californienne. «Aujourd’hui, on a reçu un énième mail, par exemple…» Ils le lisent à haute voix : «Participez à l’opération un plat acheté, un gratuit et profitez en échange d’une opportunité de mise en avant dans l’application et d’un plan média ! » Puis ils éclatent de rire : «Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse de ça ? »

Malgré toutes ces critiques, ils ne savent pas encore s’ils vont stopper l’aventure Uber. Avec la crise, ils ne souhaitent prendre aucun risque et surtout ne louper aucune opportunité.

* * *

Le plus étonnant, lorsqu’on regarde une carte du département d’Ille-et-Vilaine, c’est de constater qu’Uber Eats s’est aussi implanté 50 kilomètres plus au sud, à Vitré, ville jumelle de Fougères, en superficie comme en nombre d’habitants. Là-bas, quand on regarde la liste des restaurants disponibles, on comprend rapidement les raisons qui ont motivé ce choix : deux McDonald’s dans l’est et dans l’ouest, une enseigne La Mie Câline, un Subway, un Domino’s Pizza… Bref, tous les arguments qui garantissent un développement rapide et croissant de l’activité. Encore faut-il, une fois de plus, qu’il y ait assez de livreurs.

Ce jour-là, comme à Fougères, impossible d’y commander un plat à emporter le midi et le soir. Dans les rues, pas la trace d’un sac carré Uber Eats à l’horizon. Au restaurant Le Kidney, sur la place de la République, en centre-ville, on s’en étonne. Le patron affirme que c’est courant, et qu’il voit tout de même cette opportunité d’un bon œil. « J’ai beaucoup voyagé, donc je connaissais bien Uber. On a ouvert le restaurant il y a un an, donc on s’est dit que c’était un bon moyen de se faire connaître. C’est une société controversée, mais ça a été assez révolutionnaire dans le monde», assume-t-il. Pour sa part, il ne s’est pas embarrassé de la question des prix : «Nous, on a carrément décidé de répercuter leur commission de 30% directement sur la carte. Donc ça ne change rien…» Il l’assure aussi, les soirs où ça fonctionne, « dès qu’on allume la tablette ça n’arrête pas de sonner». Un effet d’aubaine : «On était étonnés que les gens commandent même si c’est plus cher sur Uber. Du coup, on s’est dit qu’on allait augmenter les prix de la carte prochainement sur place aussi, qu’on avait cette marge-là…», explique-t-il.

Selon lui, l’activité de la plateforme n’a pas sensiblement modifié les choses à Vitré. Peut-être cela a-t-il donné un coup de pouce.

Dans toutes les petites et moyennes villes où les plateformes se sont installées, elles sont pourtant confrontées aux mêmes problématiques. Si elles trouvent facilement des enseignes de restauration rapide pour développer leurs services, partout elles manquent de livreurs et de restaurants classiques. Ainsi, quelques mois après leur lancement, les médias locaux font le constat d’un service défaillant ou absent. «Après deux mois à Vitré, Uber Eats manque cruellement de livreurs et de restaurants», titrait Ouest-France début septembre 2020. À l’inverse, dès que des coursiers sont disponibles, les restaurateurs, peu habitués à la cadence quasi industrielle qu’exige cette activité, sont paniqués face à l’afflux monstrueux de commandes.

Conscients de ce décalage récurrent entre l’offre et la demande, Uber Eats souhaite à tout prix développer sa flotte de travailleurs dans ces villes. En utilisant son mode de fonctionnement habituel : «Uber Eats prend tout le monde, offre un pont d’or quand ils manquent de livreurs. Et ensuite, quand ils en ont assez, c’est marche ou crève, ils baissent les prix», observe un livreur à Saint-Malo.

Pour recruter en masse, les services de la plateforme se sont donc récemment rapprochés de… Pôle emploi et de ses antennes locales. Sur la page Facebook de l’agence de Vierzon, par exemple, on peut lire : «Vous recherchez un complément de revenus ou une activité à temps plein, avec la liberté d’exercer quand et où vous le voulez ? Participez à la prochaine réunion d’information collective, le 24 juin à 14 heures, dans les locaux du Pôle emploi de Vierzon.» Ou encore sur celle de Pôle emploi Grand Nancy : «Vous possédez un vélo et souhaitez effectuer des livraisons avec Uber Eats ? Inscrivez-vous dès maintenant à la réunion d’information pour devenir coursier indépendant. » Sur les sites des différentes antennes, on retrouve régulièrement ces annonces. Est-ce leur rôle de promouvoir le travail indépendant… et précaire? Les acteurs locaux s’émeuvent de ces initiatives. La CGT-Chômeurs du Morbihan avait par exemple dénoncé : «Ce n’est pas le travail de Pôle emploi de proposer de créer son entreprise. Son boulot, c’est de proposer des emplois salariés. » Du côté de Pôle emploi, on assume pourtant la posture. «Uber crée de l’emploi», est-il écrit dans un des billets publiés sur un des blogs de l’agence.

Au sein de ces territoires, les résidents redoutent tout de même que l’arrivée de ces géants ne fragilise encore davantage leur quotidien. Certains riverains des restaurants pointent déjà les nuisances sonores et la pollution que génèrent des scooters qui troublent leur tranquillité jusque tard dans la nuit – du moins hors confinement et couvre-feu.

Beaucoup de ces villes et leur périphérie ont aussi souffert de la disparition des commerces de centre-ville, causée par l’émergence des zones industrielles et commerciales regroupant les grandes enseignes dans les années 90. On y craint désormais que le développement de l’activité des plateformes ne soit encore plus dévastateur : «Avant, les gens voulaient tous aller chez Conforama le samedi. Maintenant, ce à quoi ils aspirent, c’est rester chez eux et tout recevoir sans bouger…», s’inquiète un restaurateur à Vitré.

Certains de ses collègues d’autres petites cités regrettent également d’être contraints d’adopter la livraison. À Albi, dans le Tarn, par exemple, face au succès que rencontrent ces nouveaux services, des patrons, cités par France Bleu, concèdent qu’ils n’ont eu d’autre choix que d’y souscrire. «C’est une nouvelle manière de consommer de la restauration », estime Patrice Combes, le patron depuis seize ans du Jorca, une pizzeria à Lescure-d’Albigeois, une commune proche. Un soir, il a croisé sept vélos Deliveroo dans les rues d’Albi et a été convaincu : «Mon fils m’a dit : “Papa, il faut faire Uber Eats, sinon, ça va coincer un jour ou l’autre.”»

D’autres redoutent de se faire grignoter progressivement par les grosses chaînes sous le jeu de l’algorithme.

Ouest-France rapportait ainsi, le 11 mai 2020, qu’à Vannes, la pizzeria La Nonna Lila a accepté de nouer un partenariat avec Uber Eats malgré les conditions imposées. Au bout de quelques semaines, pourtant, sa patronne s’est étonnée de ne plus recevoir de commandes. Elle a donc demandé des éclaircissements à un livreur qui passait par là. À sa grande surprise, elle a alors découvert qu’ils pouvaient arbitrairement refuser de livrer certaines enseignes au profit d’autres. Ainsi, ils se concentrent sur les plus rentables pour eux, celles qui génèrent le plus de commandes. Et, là encore, c’est le rouleau compresseur McDonald’s qui l’emporte. «Quand on va chez McDo, on peut prendre plusieurs commandes en une seule fois. Et ensuite aller les livrer les unes après les autres sans être obligé d’y retourner… Alors que, généralement, dans les restos du centre-ville, on retire une seule commande à la fois», explique le livreur avec une logique implacable.

À Fougères, Jack et Jess s’interrogent eux aussi sur la disproportion des forces en présence dans leur face-à-face avec ces mastodontes venus de Californie. À une époque où l’on parle sans cesse de redévelopper l’échelon local, voir des multinationales débarquer en force dans les territoires pour prendre 30% de commission sur des activités de bouche ne suscite pas forcément l’enthousiasme. Avec la ville voisine de Vitré et d’autres aux alentours, ils souhaiteraient la création d’une plate-forme locale. Ils ont même soufflé l’idée à leurs élus locaux. «C’est peut-être ça, l’avenir de nos petites villes…», espèrent-ils. Ils promettent que, «si ça se fait », ils seront «prêts à payer le prix pour soutenir une initiative locale».

Preuve que c’est possible, à Saint-Malo, Tac-Tac City a déjà vu le jour. Benoît Gonce, un livreur auto-entrepreneur, a fondé cette plateforme de livraison qui propose les mêmes services mais ne travaille «qu’avec des petits restaurants, pas avec les grandes chaînes». La commission prélevée est de seulement 5%, ce qui profite au restaurateur et aux coursiers. «Il faut raccourcir les circuits, il doit y avoir des initiatives locales dans les secteurs de la livraison et de la restauration. Nous, on travaille aussi avec des auto-entrepreneurs, parce que le statut offre une grande liberté pour faire autre chose, mais on veut leur offrir de bonnes conditions. Le problème, c’est quand ce statut remplace le salariat», assure le fondateur, qui a ouvert une antenne à Vannes, dans le Morbihan, l’été dernier. Dans le nord du département, Tac-Tac City a déjà noué des partenariats avec cinq restaurants, bientôt sept.

Benoît Gonce l’assure, un réseau dense est déjà en train de se tisser en réponse aux multinationales. À Strasbourg ou à Bordeaux, d’autres ont créé des alternatives sur un autre modèle, celui des coopératives, qui permet une mixité vertueuse entre le salariat et l’indépendance. Dans ce mode d’organisation, les livreurs ont le contrôle des prix qu’ils fixent. 

Extrait du livre de Gurvan Kristanadjaja, « Ubérisation, piège à cons !, plongée dans les coulisses du travail en miettes », publié aux éditions Robert Laffont.

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